Chères Glorieuses, Chers alliés des Glorieuses, Si on vous a transmis cet email et que vous voulez recevoir les prochaines newsletters, vous pouvez vous inscrire ici. Notre prochain Club des Glorieuses aura lieu le 22 janvier à l’ambassade du Canada, rendez-vous dans la section agenda pour vous inscrire ! C’est gratuit pour tout le monde. À la semaine prochaine, Rebecca
Rokhaya Diallo, Maïa Mazaurette, Kiyemis…, elles imaginent pour vous cette nouvelle décennie par Rebecca Amsellem (pour me suivre sur Twitter c’est ici et sur Instagram, c’est là)
Je vous souhaite une année où vous serez entouré·e de celles et ceux que vous aimez, je vous souhaite des moments de rien et des moments de tout. Je vous souhaite de moins vous énerver sur les réseaux sociaux et de plus vous réjouir « dans la vraie vie ».
Pour cette nouvelle décennie qui commence, je voulais vous proposer quelques prédictions optimistes, histoire de ne pas commencer l’année complètement déprimé·e. Car il existe quelques raisons d’espérer. En 2019, la newsletter Les Glorieuses a été lue 2,595,361 fois. Yep. Ça veut dire que 2,595,361 fois nos messages féministes ont été lus, entendus (j’espère). Ça veut dire aussi que nous sommes 2,595,361 fois plus proches de la révolution. Il faut vraiment que j’arrête d’écrire ce nombre, ça devient gênant pour tout le monde.
Des prédictions pour cette nouvelle décennie donc. Ce ne sont pas les miennes, ce sont celles de mes amies, de ma famille, des femmes que j’adore, qui ont gentiment mis leur 31 sur pause pour me répondre. Elles souhaitent un front commun avec les hommes qui se battent pour l’égalité ; elles imaginent un combat plus vaste ; elles prédisent de la liberté, de la sororité, de la résistance et de la joie. Beaucoup de joie.
Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle année 2020
À la semaine prochaine,
Rebecca
« Je prédis la fin de l’omerta qui règne sur les violences sexistes. De plus en plus d’agresseurs, autrefois protégés par des solidarités diverses, seront exposés et devront répondre de leurs actes ignobles. Les femmes n’auront plus peur de parler et de dénoncer, elles seront soutenues par une immense vague de sororité. » Rokhaya Diallo, autrice et journaliste.
« Le féminisme va se mettre à intégrer le combat pour la défense des enfants (et notamment des petites filles). C’est
là que commencent les dominations, c’est là que le patriarcat fait son lit : les patriarches (pères, beaux-pères, grands-pères…) s’arrogent tous les droits sur les enfants, en les faisant taire, en disposant de leurs corps, en les violant (les mineurs sont les premières victimes des violences sexuelles) et les petits garçons apprennent à leur ressembler et les petites filles à les craindre et à s’y soumettre. Adèle Haenel a contribué à amorcer ce mouvement et j’espère qu’on se mettra très vite à le porter collectivement. » Charlotte Pudlowski, co-fondatrice de Louie Media
« Je nous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Au backlash, aux perfidies, aux tentatives de déstabilisation, à ceux qui voudront nous désunir. Je vous souhaite surtout d’être soeurs, fières de l’être et heureuses ensemble <3 » Johanna Luyssen, journaliste.
« En 2020, les combats intellectuels et politiques vont continuer à se gagner, un par un, et le coût social/financier/émotionnel de l’émancipation des femmes va s’amoindrir davantage encore. Entraînant un cercle vertueux pour toute la prochaine décennie. Le combat féministe avance et prend de plus en plus d’ampleur, c’est inéluctable. Plus que jamais, il faut compter avec lui, avec nous. » Lucie Azema, journaliste indépendante.

« Facile : dans les années 2020, les femmes s’empareront du corps des hommes. Elles seront non seulement plus actives sexuellement (elles ne seront plus considérées comme passives ou réceptives), mais plus actives dans leur désir (elles regarderont les hommes différemment, et les hommes découvriront leur potentiel érotique). » Maïa Mazaurette, sexperte pour Le Monde et autrice de « Sortir du trou, lever la tête » et « Le sexe selon Maïa » qui sortiront ce mois-ci.
« Un féminisme qui se bat pour des droits pour tous.tes, intersectionnel, décentré, puissant. Tout est déjà en place, c’est en train d’arriver et pendant les dix prochaines années on va bien en entendre parler ! » Eva Vocz, actrice porno et Trésorière du Strass-Syndicat du travail sexuel.
« Nous autres femmes sommes increvables et résistantes as fuck. Ce n’est pas faute au patriarcat d’avoir essayé de nous réduire à néant ou à quantité négligeable. Comme dirait Beyoncé, dans Freedom, « Hey! I’ma keep running. ‘Cause a winner don’t quit on themselves ». Donc on va continuer à faire cela pour gagner l’égalité et le respect. » Anonyme.
« Les femmes vont encore plus prendre de place, d’importance, d’envergure et ça va effrayer beaucoup de gens, notamment les hommes. À eux, je leur souhaite beaucoup de thérapie et de redéfinition de ce que c’est la masculinité. » Kiyémis, poétesse.
« La prochaine génération d’adultes sera beaucoup plus consciente grâce à metoo mais surtout aux nouveaux discours developpés dans ce qu’ils lisent et voient, de La Reine des Neiges aux Culottéees ! Ça me rend super optimiste quand j’entend ma fille utiliser naturellement le mot autrice, quand mon fils kiffe de
porter le maillot féminin de l’équipe de foot de France où quand ce sont eux qui me font remarquer qu’une chanson comme Le téléphone pleure est totalement flippante car il s’agit de harcèlement. Bref, je me dis que les représentations du monde ont vraiment bougé entre ma génération et la leur et ça me rend super optimiste. » Louise Tourret, autrice et productrice de l’émission « Etre et savoir » sur France Culture.

« Dire qu’on est féministe sera un atout drague et non plus un truc qui fait fuir les mecs. » Anonyme.
« Davantage de pays adopteront des politiques de garde d’enfants et les travailleurs dans ce secteur recevront une forte augmentation de salaire. » Megan Clement, journaliste, autrice de ce superbe thread qui va vous faire pleurer de rire.
« La fin des violences masculines. » Caroline De Haas, co-fondatrice de Nous Toutes.
« La démocratisation de la déconstruction de la masculinité. Que de plus en plus d’hommes s’interrogent sur ce que la société leur demande d’être, qu’ils regardent davantage ce qui se passe chez eux, en eux, pour comprendre l’intérêt, la nécessité qu’ils auraient à devenir des alliés. » Léa Fredeval, réalisatrice et autrice.
« Une chose est sûre : on devra encore lutter et ne rien lâcher. » Hanane Karimi, docteure en sociologie.
« Les femmes handicapées vont reprendre le pouvoir. » Elisa Rojas, avocate.

« Maintenant que nous nous sommes appropriées le terme de sororité, utilisons-le pour construire une planète propre. » Ma mère.
« Le divorce. » Anonyme.
« 2020-2030 : forte augmentation des femmes qui refusent de faire des enfants et d’être ‘en couple’ » Victoire Tuaillon, podcasteuse, Les couilles sur la table.
« Face aux droits des femmes que les pouvoirs politiques mettent en danger, les femmes ET les hommes s’allient enfin pour combattre l’injustice comme il faut. » Lindsey Tramuta, autrice, « The New Paris ».
« On sort d’une grosse prise de conscience collective et même si les inégalités hommes-femmes vont perdurer, je pense qu’on entre dans une décennie où l’on va voir une application et une normalisation de ce nouveau souffle féministe. » Alice Quillet, cofondatrice de Ten Belles.
« La génération qui arrive aura 15 ans d’avance sur nous – sur toutes les questions qui touchent au féminisme. » Léa Domenach, autrice et réalisatrice.
« Ma prédiction optimiste féministe pour les dix ans à venir c’est que l’on ait plus besoin de se revendiquer du féminisme ou de lutter parce qu’on vivra dans une société devenue égalitaire ». Gabrielle Deydier, auteure.
« Je crois que d’ici dix ans, les femmes rédactrices en chef de journaux et d’émissions seront nombreuses, presque 40%. Elles sauront capter un public féminin (et masculin) fuyant grâce à des lignes éditoriales plus ouvertes, des questions de société concernantes, et en renforçant le lien avec les lectrices et lecteurs. Elles resteront dans cette profession que les hommes vont déserter à cause de la paye en baisse ;). » Lea Lejeune, journaliste.

// Club des Glorieuses// Nous serons le 22 Janvier dès 9h30 à l’ambassade du Canada pour une conférence sur le thème de l’échec et du succès, en présence de l’ambassadrice Isabelle Hudon, Yolande Libene et Elise Goldfarb. Vous pouvez vous inscrire ici !
🎁 SOLD OUT ! La version rose française de notre beau carnet en collaboration avec Juniqe n’est plus disponible, mais les autres oui. Alors si vous le voulez en bleu français ou anglais ou en rose anglais c’est le moment de commander 💞
💖La team des glorieuses envoie un million d’amour à celles et ceux qui ont subi et vont subir ces conversations pesantes et désagréables pendant la période des fêtes. You Got This, You Are Strong. 💪
Rebecca Amsellem est une activiste féministe franco-canadienne, créatrice de la newsletter Les Glorieuses et fondatrice de Gloria Media, société de production de newsletter. Elle est également docteure en économie. Sa thèse, « Museums go international : new strategies, business models » est publiée aux Éditions Peter Lang (au cas où ça intéresse quelqu’un·e). En 2015, elle lance la newsletter féministe Les Glorieuses dans l’optique de constituer un nouvel imaginaire collectif où les femmes sont pleinement les égales des hommes.
Rebecca Amsellem est également l’autrice de « Les Glorieuses : chroniques d’une féministe » (2018, Hoëbeke).
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