Recommandez-nous à une amie | Lire la même chose en ligne

La newsletter du #5Novembre16h47 est LA newsletter où on parle d’argent et de féminisme. Elle est écrite par Arièle Bonte et Uma Mishra. Si vous aimez cette newsletter, vous pouvez la recommander à un·e ami·e qui veut créer sa
boîte ou à un·e chef·fe pas encore très au fait des inégalités salariales. Si on vous a transmis cette newsletter (coucou, chef·fe pas très au fait des inégalités salariales !), vous pouvez vous inscrire ici. 

🇬🇧For the English version, click here.  
ps : Le #5Novembre16h47 et donc le moment où les femmes devraient s’arrêter avant la fin de l’année approche. Si vous avez prévu une action dans votre entreprise et que vous souhaitez qu’on relaie, un seul email : [email protected]

14 OCTOBRE 2019

Nous sommes la première puissance économique du monde, par Arièle Bonte

Aux États-Unis, 85% des biens et des services sont achetés par les femmes (Yankelovich Monitor and Greenfield Online). En d’autres termes : ce sont elles qui détiennent le pouvoir économique. Si les statistiques n’existent pas au niveau mondial, les sociologues Damien de Blic et Jeanne Lazarus expliquent dans leur livre Sociologie de l’argent, que ce sont les femmes qui effectuent la majorité des dépenses liées au foyer. Les hommes se contentent quant à eux de gérer le patrimoine et quelques dépenses occasionnelles.

Si les femmes détiennent ce pouvoir d’influence, pourquoi les entreprises qui ne favorisent pas l’égalité salariale, qui n’embauchent pas des femmes à leurs postes de direction ou qui pensent encore que la nudité est l’argument marketing ultime sont-elles encore prospères ? Pourquoi les femmes continuent de les financer ?

Bonne question. Peut-être parce qu’elle ont accès plus facilement à ces marques, qu’elles n’ont pas été sensibilisées à ces questions, qu’elles ne connaissent pas encore l’excellent compte Twitter @PepiteSexiste, qu’elles achètent par habitude ou qu’elles ont tout simplement intégré que la femme jeune, blanche, mince, nue et dépensière était une norme à laquelle elles devaient se conformer.

Car oui, quand on parle d’argent et des femmes, on les imagine toujours en train d’aligner les billets
pour acheter une énième paire de chaussures, s’offrir une nouvelle coupe de cheveux, vagabonder de boutiques en boutiques en quête de la combi idéale. Évidemment, vous me voyez venir, ce fantasme est tout ce qu’il y a de plus sexiste et il est bien ancré dans nos esprits. Une étude menée par Cofidis et le CSA en 2017 démontre que les Françaises dépensent en moyenne 108 euros par mois en vêtements, chaussures et cosmétiques… un montant identique à la moyenne nationale.

Pourquoi avons-nous donc cette vision “frivole” des femmes, comme l’appelle le New York Times ? C’est ce qu’a tenté de comprendre Anne Boden, PDG de la banque britannique Starling Bank en commandant une étude sur les discours médiatiques autour de l’argent. Résultat : ils apparaissent définitivement genrés. Alors que les femmes sont encouragées à économiser et partir en quête des meilleures réductions, les hommes sont quant à eux abreuvés de messages sur
l’investissement et une vision à long terme. Voilà donc pourquoi, peut-être, je préfère mettre mes économies de côté pour “un jour, peut-être, sait-on jamais, au cas où”, tandis que mon compagnon est sur le point d’acheter son premier appartement.

Maintenant, imaginez ne serait ce qu’un instant que toutes les femmes, en France, décident du jour au lendemain de ne plus se conformer à ces stéréotypes. Mieux, de ne pas consommer ne serait-ce qu’une seule journée. Imaginez que ces femmes soient soutenues par leurs sœurs du monde entier. Comment s’en porterait l’économie ? Mal. Imaginez maintenant que ces
femmes décident de mettre la main au portefeuilles et d’acheter des biens et des services auprès d’entreprises dans lesquelles elles se sentent respectées, comprises, correctement représentées. Vous voyez où je veux en venir ?

Comment faire ? Comment exercer son pouvoir d’influence économique de femme dans un monde opaque où l’on parle difficilement d’argent et où le feminist washing est de plus en plus présent ? Mon conseil : posez-vous les bonnes questions. La marque qui vend ce pull d’automne représente-elle les femmes sans les sexualiser et dans toutes leurs diversités (de corps, d’origines, d’âge) ? Si la
réponse est non, passez votre chemin. Trouvez une alternative en vous inspirant de différents mouvements comme #DontBuyWhereYouWillNotBeHired (“n’achetez pas où vous ne seriez pas embauchée” et, j’ajoute, où n’importe quelle femme ou personne issue d’une minorité ne serait pas embauchée). Ce hashtag a été lancé cette année et a pour but de tirer la sonnette
d’alarme sur les entreprises qui pratiquent des discriminations sexistes ou/et racistes, notamment à l’embauche. Thank you, next.

Je ne suis évidemment pas là pour vous dire quoi faire ni comment le faire. À vous de trouver des entreprises, marques ou investissements qui ont du sens pour vous, qui résonnent avec vos convictions et les combats que vous souhaitez porter. Côté vêtements par exemple, il existe des générateurs ou
sites pour consommer responsables. Côté investissements, pensez aux plateformes de campagnes de financements participatifs pour aider des créatrices ou cheffes d’entreprise à voir naître leurs projets, trop souvent snobés lors d’un parcours classique. L’occasion de créer un cercle vertueux et d’obliger les marques et entreprises à s’engager réellement dans la voie de l’égalité. 

#LesGlorieusesEntreprennent

Vous êtes sur le point de lancer votre startup-up ? Voici 100 outils indispensables à connaître pour optimiser votre temps, gérer votre équipe ou faire grandir votre projet. En espérant que ça vous donne encore plus d’idées.

#LesGlorieusesSinspirent

La course aux municipales a commencé et avec, un réel enjeu de représentation des femmes dans les instances politiques. Pour rappel, 16 % seulement des maires en France sont des femmes. Vous hésitez à vous lancer ? Les associations Elles aussi ou Tous Élus
vous accompagnent dans votre parcours.

Invitez un·e ami·e à rejoindre le mouvement du #5Novembre16h47 et transmettez-lui la newsletter.

UN MESSAGE DE NOTRE PARTENAIRE

Depuis plus de 100 ans, L’Oréal est dédié aux métiers de la beauté. Avec un portefeuille international de 36 marques, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 26,9 milliards d’euros en 2018 et compte 86 000 collaborateurs dans le monde. 

L’Oréal est de longue date un leader de l’égalité professionnelle. En 2018, les femmes représentaient 69 % de l’effectif total, 48 % des membres du conseil d’administration, 31 % des membres du comité exécutif, et 54 % des postes stratégiques.

En 2018, L’Oréal a été
désigné “entreprise la plus paritaire en Europe” par Equileap, première base de données à établir un classement de 3 000 entreprises cotées. Le groupe figure parmi les 100 entreprises du Bloomberg Gender-Equality Index 2018, indice qui valorise les entreprises très engagées en faveur de l’égalité professionnelle.