Chères Glorieuses, Chers Glorieux, A priori, il n’a rien à voir avec cette affaire. Didier Gailhaguet, n’était pas encore président de la Fédération française des sports de glace quand Sarah Abitbol, Anne Bruneteaux, Béatrice Dumur, Hélène Godard ont survécu aux violences sexuelles commises par leurs entraîneurs. Alors pourquoi la ministre des Sports Roxana Maracineanu demande-t-elle sa démission ? Et surtout, pourquoi ne démissionne-t-il pas ? C’est à cause de lui qu’un des agresseurs, Gilles Beyer, a gardé un poste clé à la fédération jusqu’en 2018. Alors que tout le monde savait. « On était tous au courant [de son] côté déviant. Même la ministre Son côté déviant ? Sarah Abitbol y a consacré un livre, Un si long silence (Plon). Pour la championne de France, le cauchemar a duré deux ans, de 1990 à 1992 et le coupable était Gilles Beyer, son entraîneur. Hélène Godard, une autre patineuse témoigne de relations sexuelles avec le même entraîneur quand elle avait 13 et 14 ans. Lui-même a avoué les faits, consentant à l’existence de « relations intimes », « inappropriées ». Comme si « inapproprié » était le terme le plus adapté. D’autres J’ai toujours détesté cette patinoire. Trop grande, trop lugubre. Pas uniquement parce que j’étais une piètre patineuse donc. La patinoire d’Asnières, c’est la patinoire où les enfants apprennent à patiner, et prennent des cours dès le plus jeune âge. J’en ai vu qui n’avaient pas plus de 4 ans patiner comme s’ils étaient nés avec des patins aux pieds. « Plus qu’un club, une famille ! » peut-on lire sur leur site Internet encore aujourd’hui. C’est la patinoire où, avec mes deux copines, nous allions prendre des cours tous les samedis, nos parents s’arrangeant pour se passer la charge de l’accompagnement avec entrain. Nous étions dans les années 1990, nous Je ne précise pas cela pour dire que cela aurait pu être moi. Ça n’aurait pas pu être moi. Ni mes copines. Nous n’y passions pas assez de temps, nous n’étions pas – à ma connaissance – entraînées par ces personnes. Nous n’étions pas professionnelles. Mais je tenais à le préciser pour souligner à quel point le risque de violences est omniprésent pour les filles et garçons dans un système où les adultes Au début des années 2000 des enfants avaient parlé, les parents avaient dénoncé les agissements de l’entraîneur. Une enquête avait alors conduit à mettre fin à la carrière d’entraîneur de Gilles Beyer. C’est tout. Mais ce n’était pas fini. Didier Gailhaguet l’a fait revenir. Aujourd’hui, la ministre des Sports demande la démission de celui qui semble couvrir les agissements de ceux qui lui sont loyaux. La demande de démission de la part de la ministre est cruciale. Il ne s’agit pas, à mon avis, La ministre des Sports souhaite changer le système définitivement. Elle veut que les témoignages des anciennes patineuses artistiques ne servent pas à rien. Pour que, lorsque les femmes parlent, enfin, les choses changent. Mais le peut-elle ? Les pontes du patinage artistique sont formels : Didier Gailhaguet ne démissionnera pas. Et tant mieux. Car il doit être Avoir laissé agir, à un poste clé, un entraîneur qui a fait l’objet d’accusations de violences sexuelles sur mineures est-il un motif grave ? Le règlement disciplinaire, signé par Didier Gailhaguet, semble se concentrer sur la pratique des sporti·f·ve·s et oublier le comportement de ceux et celles qui font les règles. 1/ Les réseaux sociaux sont le terrain de toutes les inégalités. Salariales comprises. Cette semaine, Arièle Bonte, chroniqueuse de la newsletter « argent » des Glorieuses #5Novembre16h47 explore ce nouveau champ que les femmes se réapproprient. 2/ Un groupe écossais a décidé de refaire les grands procès de l’Histoire en y incluant une dimension féministe. Car les textes ne sont pas forcément favorables aux femmes… 3/ À quoi ressemble la vie dans un « salon » ? Dans l’une des plus grandes maisons closes de Genève, les travailleuses du sexe racontent les clients, l’attente, les conditions de travail. 4/ Être artiste et mère, une émancipation à conquérir. 5/ Sexisme et misogynie: plongée dans le «Masque et la Plume», l’émission phare de France Inter. 6/ Le célibat peut être un choix de vie, quel que soit l’âge que l’on a. 7/ L’art de Vaginal Davis n’a jamais été aussi pertinent qu’aujourd’hui. 8. Dans l’industrie de la musique – comme ailleurs – il semble que le mot « diversité » ne soit qu’une coquille vide. 9/ L’appel à projet pour le colloque « Black Feminism Remixed » est ouvert ! Vous avez jusqu’au 7 février pour participer. 10/ Cuisiner – si vous aimez ça – peut être extrêmement bénéfique pour votre santé mentale. ![]() En février, pas de club des Glorieuses… mais en mars il y en aura 2 ! Pas encore inscrite, rdv ici. – Conférence « Inégalités salariales : de la réflexion à l’action » le vendredi 6 mars de – La « Pitch Night », une soirée autour de l’entrepreneuriat le mardi 10 mars à 19h dans nos locaux (Paris 11) avec Lisa Gachet (Make My Lemonade), Rebecca Amsellem et d’autres 😉 Places limitées également (nous les mettrons en vente dès la semaine prochaine). + On lance très prochainement le programme « Les 100 Glorieuses » pour offrir 100 ![]() Rebecca Amsellem est une activiste féministe franco-canadienne, créatrice de la newsletter Les Glorieuses et fondatrice de Gloria Media, société de production de newsletter. Elle est également docteure en économie. Sa thèse, « Museums go international : new strategies, business models » est publiée aux Éditions Peter Lang (au cas où ça intéresse quelqu’un·e). En 2015, elle lance la newsletter féministe Les Glorieuses dans l’optique de constituer un nouvel imaginaire collectif où les femmes sont |
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