« T’as joui ? » par Dora Moutot, journaliste. – T’as joui ? – J’ai eu l’air ? « T’as joui ? » est une question que pose parfois certains hommes lorsque le rapport sexuel est terminé. Sous ses airs bienveillants, cette phrase qui semble anodine, est pourtant symptomatique d’un véritable malaise qui hante notre société. En tant que femme, avez-vous déjà posé Voilà maintenant une semaine que j’ai lancé le compte Instagram « Pour les filles, la jouissance est plus cérébrale » m’a t’il expliqué. Ce qu’il m’a dit m’a fait réagir et a signé un véritable ras-le-bol chez moi que j’ai eu envie de partager. J’en ai ma claque que les hommes se cachent derrière cette idée que « la sexualité féminine, c’est compliqué » pour justifier leur incapacité Technique ! Anatomique ! Le mot de passe ? Cli-to-ris. J’ai donc lancé le compte @tasjoui pour libérer la parole des femmes et pour qu’on puisse enfin réclamer notre droit à la jouissance ! L’idée ? Publier des témoignages de femmes autour du plaisir (ou du manque de plaisir) féminin. En finir avec les monologues du clito ! Créer un dialogue, un « safe space » ou déconstruire et remettre en question les mythes et légendes associés à la sexualité féminine. Mais aussi créer un endroit où l’on peut pointer les nombreux comportements masculins qu’on ne doit plus accepter. Pour essayer de faire Par exemple : pourquoi l’orgasme masculin devrait-t-il clore le rapport sexuel ? Pourquoi est-ce un acquis, lorsque ceci n’a de sens que dans une logique de reproduction ? A l’inverse, dans une relation hétérosexuelle, une femme ne laisse presque jamais tomber un homme avant qu’il ne jouisse. Elle ne s’endort pas sans « finir » son partenaire. Pourquoi ? Parce que nous avons intégré que les hommes ont ce qu’on appelle les « blue balls » s’ils ne vont pas jusqu’à l’éjaculation. Vu qu’ils ont mal aux testicules, il est impoli de les abandonner en si bon chemin. Mais il y a une autre histoire qu’on raconte moins. Pour certaines femmes continuer à se faire pénétrer après un orgasme est désagréable voire douloureux. Quand je remets en cause le fait que l’orgasme masculin clôture le rapport, la plupart des hommes me rappellent qu’après éjaculation, ils ne peuvent physiquement plus bander, donc impossible de continuer. Comme si la femme ne trouvait son compte que dans la pénétration… C’est bien mal la connaître. Qui a dit qu’on ne pouvait pas « finir » une femme autrement ? Pourquoi ne pas faire des préliminaires après ? « Ah parce que ça s’appelle Par conséquent, oui, les femmes jouissent moins que les hommes. Il existe un « orgasm gap ». 85% des rapports finissent par un orgasme pour les hommes. 63% des rapports se finissent par un orgasme pour les femmes Si les hommes doivent se poser des questions, être moins égoïstes, être plus dans l’écoute et l’empathie, pour enfin « commu-niquer », les femmes, doivent aussi remettre leurs attitudes en question. Nous devons arrêter de simuler. Mais avant, demandons-nous pourquoi tant de femmes sont amenées à simuler ? Nous simulons pour de Simuler, c’est nous tirer une balle dans le pied. De nombreuses femmes simulent pour éviter d’entendre des choses désagréables du genre « toi, tu n’aimes pas le sexe alors » ou encore le fameux « tu es frigide ». Car c’est bien d’un cercle vicieux qu’il s’agit. L’homme qui se retrouve face à une femme qui n’en rajoute pas, ayant vécu jusque-là une sexualité où de nombreuses autres femmes lui donnaient l’impression de bien faire en gémissant, celui-ci ne se remettra pas en question, et donc pensera que sa nouvelle partenaire n’aime pas le sexe. Il faut à tout prix sortir de ce Si les hommes connaissent mal le fonctionnement du plaisir sexuel féminin, je me suis aussi rendue compte que beaucoup de femmes n’osaient pas explorer leur sexualité toute seule. Beaucoup de femmes ne se masturbent pas, pensant à tord que c’est sale ou honteux. D’autres ne savent pas où commencer, quoi regarder et par conséquent ont du mal à savoir ce qui les ferait accéder à un orgasme. Il leur est donc difficile de pouvoir guider leur partenaire. Nous sommes en 2018 et la masturbation féminine est encore un tabou, lorsque la « branlette » est une banalité dont tout le monde ose parler et dont la pop culture s’est emparé. On a tendance à penser que « Nous avons éduqué une En avant pour la révolution sexuelle féminine ! Rejoignez le mouvement @tasjoui ! DORA MOUTOTDora Moutot est la journaliste qui se cache derrière l’Instagram @tasjoui, elle est aussi la fondatrice de « la gazette du mauvais goût ». Elle a été rédactrice en chef adjointe chez Konbini, chroniqueuse sur France 2 et a écrit pour des journaux et des magazines comme le Monde, Glamour, Usbek et Rica, Technikart etc ET DANS LA COLLECTION SUMMER GLOW, NOUS AVONS…1/ In Nomine Patris par Gabrielle Deydier. 7/ Déserteuse ? par Kiyémis. L’autrice, contributrice régulière des newsletters des Glorieuses, est disponible pour un poste d’assistante/chargée de communication/community manager à Paris. N’hésitez pas à lui envoyer un email 🙂 Chères Glorieuses, ceci est la dernière Summer Glow. A très bientôt pour une nouvelle saison des Glorieuses !
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