7 octobre 2020 Si on vous a transféré cet email, vous pouvez vous inscrire – gratuitement – ici et nous contacter à [email protected]. La semaine dernière cela faisait cinq ans que j’écrivais la newsletter Les Glorieuses pour la première fois. De mémoire, en cinq ans, j’ai cité deux hommes – James Baldwin sur le privilège de se connaître soi-même et, plus récemment, Camus sur le courage de l’équilibre radical. Si je ne cite pas (ou très peu) d’hommes, ce n’est pas par coquetterie féministe mais parce que je pense sincèrement qu’ils n’ont rien d’intéressant à dire sur la condition des femmes et notre révolution à venir. Tout part de quelques lignes du dernier livre d’Alice Coffin, Le Génie lesbien. Elle y affirme « ne plus lire de livres écrits par des hommes, regarder de films réalisés par des hommes, ne plus écouter de musique composée par des hommes ». Et les réactions sont assez surprenantes. Plutôt que d’essayer de comprendre les raisons qui amènent une femme à se passer de l’analyse et de l’imaginaire des hommes, certain.e.s ont cru bon de s’insurger contre ce choix. (Lire le très bon résumé de la polémique sur terrafemina.) Les termes de « sectaire » ou encore « essentialiste » ont été utilisés lors du cyberharcèlement de l’autrice et conseillère de Paris. Car si les femmes qui lisent sont dangereuses, les femmes qui lisent des femmes sont menaçantes. Et on revient de loin. Nous sommes passées de la catégorie de population qu’on tentait de garder analphabète à 70 % des lect.eur.rice.s en France. Et oui. Avant d’essayer de nous empêcher de lire des ouvrages écrits par des femmes, on a bien entendu essayé de nous empêcher de lire tout court. En 1801, un certain Sylvain Maréchal a publié un « essai », Projet d’une loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes pour dénoncer les effets négatifs de la lecture pour les femmes. Certains médecins affirmaient ainsi que la lecture pouvait déclencher des maladies comme l’hystérie ou des comportements déviants comme l’adultère (Isabelle Matamoros, « Lectrices et lecture féminine en Europe », Encyclopédie pour une histoire nouvelle de l’Europe, 2016). Les femmes doivent lire des livres écrits par des femmes. Pas parce que ces livres sont nécessairement mieux écrits. Ni parce qu’il faut soutenir Une photo de ma bibliothèque. Les écrits des femmes permettent d’interroger les éléments du monde qui nous entoure : ses valeurs, ses relations, ses besoins. Tout ce que nous considérions jusqu’alors comme évident. Nous nous battons pour un idéal réaliste, une société égalitaire entre les femmes et les hommes. Mais à quoi ressemble cette société ? Sans idéal, nous marchons sans but. Et c’est ce chemin que les autrices dessinent. Aujourd’hui, nous revendiquons le droit à choisir nos ouvrages et c’est tout le propos d’Alice Coffin. Comme l’explique la journaliste Rokhaya Diallo sur LCI, « Tout au long de sa vie, elle a eu accès à des créations masculines et, d’une Et pour cause, qu’est-ce qu’une femme sans le regard d’un homme ? Une femme émancipée des valeurs d’une société où elles sont dominées. Qu’est-ce qu’un imaginaire sans valeurs patriarcales ? Notre utopie féministe. Bref, lisez des femmes. Surtout des femmes racisées. Surtout des lesbiennes. La revue de presse « Ma France n’est ni celle de Colbert ni celle de Napoléon, alors pourquoi devrait-on la voir sous ce même prisme, à savoir celui d’un système universaliste fossilisé dans lequel, prétend-on, il n’ya pas de racisme? Au lieu de se regarder longuement et durement, mon pays préfère se cacher derrière un idéal soutenu par des valeurs républicaines datées ». La réalisatrice, chercheuse et professeure Mame-Fatou Niang décrit sa bataille anti-raciste et pourquoi c’est cela qui la rend universaliste (en anglais). Etre parent en temps de pandémie, c’est dur. Très dur. C’est pourquoi chacun·e gère à sa manière (et oui, boire et fumer en fait partie). En anglais. Ouverture de l’Ecole pour les politiques féministes noire en ligne. « La mission est d’autonomiser les féminismes noirs dans la politique noire en élargissant le domaine à partir de perspectives transnationales et multidisciplinaires. » « Si vous voulez avoir un aperçu de la vérité sur le sexisme de tous les jours, écoutez simplement les hommes eux-mêmes et vous découvrirez qu’ils vivent dans un monde imaginaire où ils sont les bons gars et les femmes sont le problème. Vous n’avez pas besoin de vous casser le dos à faire des recherches sur les inégalités alors que des connards l’admettent quotidiennement ». Jessica Valenti est allée sur Reddit (en anglais). La santé mentale est la grande oubliée de cette pandémie – alors que tous les signaux sont au rouge. Une nouvelle analyse brillante de Monica Lewinski pour Vanity Fair (en anglais). Cette semaine, nous questionnons notre communauté des Petites Glo. Nous voulons connaître le vécu des jeunes filles et femmes cis et trans âgées de 14 à 24 ans dans l’espace public, à travers ce sondage (cela prend max 4 minutes pour y répondre) : vous êtes concernées, répondez-y, partagez-le. Merci à vous. #DREAMJOB – Les Glorieuses recrute un·e community manager / journaliste en alternance pendant 12 mois. Retrouvez l’offre ici. La date limite pour candidater est fixée au 15 octobre. #CONCOURS – Rendez-vous jusqu’à vendredi sur l’Insta Les Petites Glo pour tenter de gagner trois exemplaires de Rose Rage d’Illana Cantin, offerts par notre partenaire Hachette Romans ! #CONCOURS BIS – Rendez-vous aussi jusqu’à vendredi sur l’Insta Les Glorieuses pour tenter de gagner trois distributeurs Les Glorieuses, Le Club Les Glorieuses, plus qu’une newsletter, c’est une communauté de femmes soudées ! Adhérer au Club, c’est soutenir un média indépendant ET profiter de plein d’avantages. 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