30 septembre 2020 Aujourd’hui, cela fait cinq ans que la newsletter Les Glorieuses a été envoyée pour la première fois. C’est émouvant car maintenant Les Glorieuses c’est bien plus qu’un email qu’on envoie les mercredis. C’est aussi une verticale, Les Petites Glo, pour les ados qui changent le monde ou une verticale Economie qui recommence dès octobre. Et c’est un Club aussi ! Avec des événements qu’on organise chaque mois pour penser les utopies féministes. Je me souviens qu’il y a cinq ans, lorsque je parlais de la newsletter, les gens bien intentionnés me disait que je devrais mettre sous silence le fait que j’étais « féministe », « ça n’a pas bonne presse, tu comprends ». C’est vrai qu’on voyait les yeux s’écarquiller quand on parlait de révolutions, d’inclusivité ou encore de lien entre genre et climat. On a bien avancé quand même… Et même si je sais que la route Joyeux 5 ans Les Glorieuses ! *** Si on vous a transféré cet email, vous pouvez vous inscrire – gratuitement – ici et nous contacter à [email protected]. « Souhaitez-vous que les lycées publics autorisent ou interdisent aux filles le port des vêtements suivants dans l’enceinte de leur établissement ? » C’était la question posée par le sondage IFOP x Marianne. Les réponses sont intéressantes. Ce sondage fait suite à la manifestation du #lundi14septembre où des dizaines de milliers de filles et garçons ont tenu à montrer qu’il n’était pas possible de leur dicter leur tenue. La résultante l’intervention sur RTL de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, qui a affirmé que les élèves devaient venir dans leur établissement « habillés d’une façon républicaine ». Mais qu’est-ce que cela signifie de s’habiller de manière Les propos du ministre me font penser à un autre message, celui-ci publié par le directeur La récupération politique s’est centrée sur le nombre de centimètres de peau recouvert par l’habillement des filles alors que le besoin réel est ailleurs. L’occasion manquée réside dans la possibilité d’avoir un débat autour de la réaction des garçons. Ce sont les garçons (pas Cette inversion de la culpabilité, c’est le principe même de ce qu’on appelle la culture du viol. Dans cette culture, c’est l’acteur d’un fait répréhensible qui voit son action dédouanée par le comportement de la victime. Là, ce sont les filles qui devraient adapter leur comportement face à la réaction des garçons. Interrogeons-nous donc sur ce sujet manqué. Que se passe-t-il dans la tête d’un garçon de 14 ans lorsqu’il voit un nombril, un décolleté ou Cette dernière semble plus aisée à répondre. La première plus compliquée. Car si le garçon en question a bien suivi l’éducation qui lui est réservée dans notre société, il sexualisera de facto le corps de l’adolescente. La fille, non. À croire que ce n’est pas le vêtement qui est problématique. Nous vivons dans une culture qui sexualise chaque pan du corps des femmes. La philosophe Camille Froidevaux-Metterie (qui sera mon invitée ce soir au Club des Glorieuses) prend Collage par moi-même. En vrai, c’est un « posage », puisque je n’ai rien collé du tout. Nous pouvons maintenant répondre à la fameuse question « un t-shirt Batman c’est républicain ou pas ? » Oui, un t-shirt Batman peut-être considéré comme « une tenue républicaine » dès lors qu’il est porté par un garçon. Mais s’il est porté par une fille, cela dépend. S’il est trop court, c’est non. S’il est trop long, c’est non. S’il est trop transparent, c’est également non. Et si le design du t-shirt fait que ce dernier lui couvre les cheveux, c’est complètement non, « parce qu’on est en France MADAME ». En somme, tout ce qui est porté par un garçon et qui ne peut pas être qualifié de « féminin » est Le problème de la « tenue républicaine » est donc bien un problème systémique dont la solution ne peut être réservée aux seul.e.s directeurs et directrices d’établissement. Pour répondre à cette polémique et à l’engagement des collégien.ne.s et des lycéen.ne.s, il faudrait un débat public pour proposer, par exemple, l’intégration dans les cours d’éducation civique tout un pan, destiné aux garçons, pour déconstruire ce que le reste de la société leur a appris. Un nombril, une paire de En une seule semaine ce n’est donc pas une mais deux polémiques qui ont émergé dans le débat public autour des vêtements des femmes (c’est peut-être l’occasion de rappeler qu’il n’y a eu évidemment aucune polémique impliquant ce que portent les hommes cette année). Des jeunes filles qui veulent s’habiller L’enjeu est grand. Il s’agit de protéger les femmes d’une quelconque velléité d’avoir un droit de regard sur ce qu’elles portent, au nom de la République. Car la République, rappelons-le, c’est une constitution. Et le préambule de la nôtre renvoie au préambule de celle de 66 % sont contre le « NO BRA » ? Qu’ils mettent un soutien-gorge ! Si les jeunes filles ne veulent pas porter de soutien-gorge, c’est à nous adultes de créer un monde pour qu’elles puissent le faire, en toute sécurité. Ce n’est pas à elles d’intérioriser les travers de notre société, c’est à nous, adultes, d’éduquer les garçons pour que la tenue des filles ne fasse pas l’objet d’une sexualisation dans l’imaginaire des garçons. Mais avant de commencer par les garçons, peut-être faudrait-il commencer par les hommes qui ont le pouvoir de faire des sondages. La revue de presse « On peut coucher ensemble, on peut être « amis », mais on ne sera pas ensemble dans les espaces de pouvoir. » Sur France Inter, l’autrice Leonora Miano explique, entre autres, ce qu’est le racisme cordial, le racisme de l’intimité. Pour toute personne qui est sur Twitter, l’affirmation qui va suivre est une évidence : Mona Lewinsky est un cadeau venu du ciel. Elle est drôle, elle donne des conseils, elle donne ses recettes de cuisine : elle est géniale. A lire sur Vogue (en anglais). Les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles sont des héroïnes, cela fait maintenant 14 mois qu’elles sont en grève contre leur entreprise STN, sous-traitant du nettoyage du goupe Accor pour réclamer des conditions de travail décentes. Par exemple, alors que leur contrat de travail mentionne des horaires de travail, elles sont en réalité payées à la chambre. Récapitulatif de leur combat dans Le Monde. Pour l’actrice américaine Jane Fonda, ce sont les femmes qui sont aux premières loges du réchauffement climatique. Et ce sont également elles qui ont les solutions pour éviter de courir à la catastrophe. A lire en anglais sur Ted. Ma vie avec l’endométriose : alors que cette maladie touche 10 % des femmes, elle est souvent mal diagnostiquée et mal traitée. Cette femme raconte sa vie avec cette maladie chronique. A lire sur The Cut (en anglais). L’article date mais le propos est toujours aussi le bienvenu. La sociologue Gwenola Ricordeau, dans un entretien avec Bastamag explique pourquoi, selon elle, être féministe va de pair avec le fait d’être pour l’abolition de la prison. Elle explique également comment « la cause des femmes sert de prétexte à la création de nouvelles catégories de crimes et de délits ». Dans Boomerang, Eric et Mélissa, deux collègues de travail, se retrouvent chaque jour à faire une partie de leur chemin ensemble, quelques minutes seulement, de leur entreprise à l’arrêt de bus. Cette série Arte est un bijou. Chloé Thibaud, la la rédactrice en cheffe de la newsletter Les Petites Glo parle des lycéennes qui se sont mobilisées le #Lundi14septembre sur Konbini. Et dans la newsletter de cette semaine, elle s’interroge sur les suites de ce mouvement… Et si Un message de notre partenaire Marguerite & Cie Vous souhaitez des protections menstruelles bio et gratuites sur votre lieu de travail ? C’est simple : il suffit de répondre à ces cinq questions : Distributeur Marguerite & Cie. Ensuite ? On s’occupe de tout. On vous contacte, on analyse vos besoins, on trouve le financement adapté à votre entreprise et on vous livre le distributeur avec les meilleures protections au monde : les tampons et les serviettes Natracare. On a essayé de faire plus simple, on n’a pas réussi. 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