Communiqué de presse – mardi 24 octobre 2023
Pour toute demande presse – Leslie Toledano, tel : 06 10 20 79 60 Mail : [email protected]
INÉGALITÉS SALARIALES : LE 6 NOVEMBRE 2023 À 11H25, LES FEMMES COMMENCENT À TRAVAILLER GRATUITEMENT
#6NOVEMBRE11H25
Aujourd’hui, toutes les Islandaises descendent dans la rue pour réclamer l’égalité salariale, comme en 1975. C’est grâce à leur engagement que la newsletter féministe Les Glorieuses propose chaque année un hashtag : symboliser l’égalité salariale pour l’atteindre.
En 2023, c’est le #6Novembre11h25 : date à laquelle cette année, les femmes commencent à travailler gratuitement en 2023. Les Glorieuses poursuit sa campagne de sensibilisation en faveur de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Sa fondatrice, Rebecca Amsellem, Chercheuse et Docteure en économie appelle toutes les organisations et associations qui le souhaiterait à lui adresser leurs initiatives en la matière, afin d’en faire écho le jour J.
Le constat de l’année 2023 est sans appel : l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 15,4% selon Eurostat, organisme de statistiques de l’Union Européenne). Au travers du mouvement annuel en faveur de l’égalité salariale #6Novembre11H25, la newsletter Les Glorieuses lance une pétition composée de trois propositions de politiques publiques, chacune ayant fait ses preuves dans d’autres pays.
Appliquer le principe d’éga-conditionnalité
Conditionner l’accès aux marchés publics, l’obtention des subventions publiques au respect de l’égalité salariale au sein de sa structure. Les entreprises doivent prouver qu’elles respectent l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. Pour cela, on peut s’inspirer de l’Index et ouvrir les marchés et l’accès aux avantages fiscaux aux entreprises qui ont plus de 95 points à l’Index.
Cette mesure à zero euro permet de s’assurer que le budget alloué par les fonds publics n’accentue pas les inégalités. Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes recommande d’ailleurs d’appliquer ce principe.
Revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses
Une réévaluation économique de toutes les professions à prédominance féminine est indispensable. À titre d’exemple parmi tant d’autres, les femmes représentent en France 90,4% des infirmières, 87,7% des sage-femmes et 65,7% du corps enseignant. Ces emplois de soin et d’éducation, très féminisés, ont été cruciaux ces dernières années pour la France (crise Covid) et ces emplois sont essentiels pour le maintien de notre cohésion sociale.
Soutenir un congé parental payé de manière équivalente pour les deux parents
Ce congé, à l’image de celui mis en place en Suède, permettrait aux parents de jouir d’un congé post naissance équivalent. Je précise post-naissance car la personne qui ne porte pas l’enfant n’a pas besoin de congé avant l’accouchement. Ainsi, le temps imparti peut être partagé équitablement entre les deux parents. La Suède est le premier pays dans le monde à avoir remplacé le congé maternité par le congé parental, donnant aux deux parents la possibilité de passer du temps avec leurs enfants. Depuis 1974, les co-parents sont encouragés à prendre ces congés. Pour autant, même après cette réforme, 90% des jours de congés étaient encore utilisés par les femmes. Un “quota de père” a été introduit en 1995 pour résoudre le problème. Il permettait d’allouer trente jours de congé uniquement au père, sur la base du principe d’utilisation obligatoire sous peine de perte (“use-it-or-lose-it principle”). En 2002, cette durée est étendue à soixante jours. En 2014, les pères prennent 25% des jours du congé parental global. En janvier 2016, le congé obligatoire pour les pères est passé à quatre-vingt-dix jours.
Concernant la transparence des salaires, deux avancées notoires sont à noter : une directive de l’UE qui oblige les états membres à prendre des mesures nationales pour rendre la transparence des salaires effective à partir de 2026 et possibilité – dans le cadre d’un contentieux accompagnée par un avocat – de demander les fiches de salaires des collaborateurs.
Comment arrive-t-on à la date et l’horaire du #6Novembre11h25 ?
La statistique L’écart de rémunération entre les femmes est de 15,4%. La moyenne européenne est de 12,7% (source Eurostat – les dernières données disponibles datant de 2021). Comme le précise Eurostat, il s’agit d’un écart de rémunération non ajusté entre les sexes, à savoir la différence entre les gains horaires bruts moyens des hommes et des femmes exprimés en pourcentage des gains horaires bruts moyens des hommes. Cette statistique est calculée pour les entreprises de 10 salariés ou plus, secteurs publics et privés confondus. https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Gender_pay_gap_statistics
Le nombre de jours ouvrés : En France, en 2023, nous avons 251 jours ouvrés. Voici un site qui permet d’identifier ce nombre. https://www.joursouvres.fr/joursouvres_joursferies_2023.htm
Le jour Avec ces deux éléments, nous pouvons calculer à quoi correspond cet écart de salaire en nombre de jours ouvrés. Ainsi, 15,4% de 251 correspond à 38,654 jours ouvrés. Grâce à ce chiffre, nous calculons la date théorique à laquelle les femmes pourraient s’arrêter de travailler si elles gagnent un taux horaire brut similaire à celui des hommes tout en gagnant ce qu’elles gagnent aujourd’hui (c’est une moyenne, bien évidemment et c’est un symbole, bien sûr).
Dans un premier temps, nous trouvons la date : on soustrait 39 jours au calendrier au commençant au dernier jour ouvré de l’année, le vendredi 29 décembre.
Nous nous basons sur une semaine ouvrée qui commence le lundi et qui se termine le vendredi, en ôtant les jours fériés.
Il y a 20 jours ouvrés en décembre 2022. Nous ôtons donc 18 jours ouvrés à partir du dernier jour ouvré de novembre, soit le jeudi 30 novembre. Le 19ème jour ouvré est la date du hashtag. En 2023, c’est le lundi 6 novembre.
L’horaire Nous devons maintenant ôter 0,654 de la journée de travailler afin d’arriver à l’horaire. 1 correspondant à 1 journée ouvrée, 0,654 correspond à 65,4% de cette journée. Nous fondons notre calcul sur la base d’une journée ouvrée de 7h, démarrant à 9h et se terminant à 17h, avec une heure de pause déjeuner entre 13h et 14h. Nous cherchons désormais à matérialiser 65,4% en temps. A quel nombre de minutes / d’heures cette statistique correspond-elle ? 7h = 420 minutes. 65,4% d’une journée ouvrée de 7h correspond à 274,68 minutes, soit 4h et 34,68 minutes. Ces 0,68 pt correspondent à des secondes. On reprend donc la même méthode de calcul et nous arrivons à 40,8 secondes, que nous arrondissons à 41 secondes. Ainsi, en soustrayant 4h et 34 minutes et 41 secondes à la journée de travail, nous arrivons à 11h25 et 19 secondes.
Le hashtag #6Novembre11h25 Ce calcul nous permet donc de dire qu’en 2023, les femmes pourraient s’arrêter de travailler le 6 novembre à 11h25 si elles étaient payées avec un taux horaire moyen similaire aux hommes tout en gagnant ce qu’elles gagnent aujourd’hui (toujours en moyenne) à l’année.
Cette année, Les Glorieuses souhaite également mettre un coup de projecteur sur les violences économiques conjugales avec le lancement d’une plateforme le 31 octobre. A ce titre, Les Glorieuses met en place une plateforme web dédiée avec un test pour découvrir si une femme a déjà été / est victime de violences économiques conjugales et des conseils concrets sur la marche à suivre de la part de professionnelles à l’instar de Héloïse Bolle, Insaff El Hassani, Emilie Friedli et Marie Eloy.