Vous aimez la newsletter Impact ? Pensez à faire un don ! Votre soutien nous permettra de financer cette newsletter et de lancer des nouveaux projets. ❤️
Un million de personnes défilent contre le fascisme et l’homophobie en Argentine + Les premiers mariages queer sont célébrés en Thaïlande
par Agustina Ordoqui
Première fois ici ? Nous vous proposons cette fois-ci un résumé de l’actualité des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ dans le monde. Vous n’avez pas le temps de lire toute la newsletter ? On vous a préparé un mini résumé !
-
🇲🇽Nayarit devient le 20e État mexicain à décriminaliser l’avortement
-
🇺🇸 Trump rétablit la Règle du bâillon mondial
-
🇦🇫 La Cour pénale internationale ordonne l’arrestation de dirigeants talibans
Pour lire ces nouvelles au fur et à mesure, suivez-nous sur Instagram ou LinkedIn.
THAÏLANDE — Les couples de même sexe peuvent se marier en Thaïlande depuis le 23 janvier, faisant de ce pays le troisième à reconnaître ce droit en Asie, après Taïwan et le Népal, et le premier en Asie du Sud-Est. Le projet de loi sur l’égalité du mariage avait été adopté en juin dernier par 130 voix pour et seulement quatre contre. Après la signature du roi et la publication dans la gazette royale, la procédure a été validée. En plus de représenter une étape importante, la nouvelle loi pourrait renforcer le tourisme nuptial des couples LGBTQIA+ dans le pays.

ARGENTINE — Un million de personnes ont défilé dans les rues en Argentine pour manifester contre le gouvernement du président d’extrême droite Javier Milei. L’appel a été lancé par des organisations féministes et de défense des droits des personnes LGBTQIA+ après que le président a déclaré que “l’idéologie du genre” faisait que la vie des femmes “valait plus” que celle des hommes, et a suggéré que les personnes homosexuelles étaient des “pédophiles”. La marche des fiertés antifasciste et antiraciste s’est déroulée dans tout le pays sous les slogans “Que los fachxs vuelvan a sentir vergüenza” (“Que les fascistes aient à nouveau honte”) et “Sean eternos los derechos que supimos conseguir” (“Que les droits que nous avons obtenus soient éternels”). Les participant·es ont également protesté contre l’intention du gouvernement d’annuler la définition pénale du féminicide, une loi que l’Argentine a été l’un des premiers pays de la région à adopter en 2012. La diaspora argentine du monde entier a aussi manifesté en soutien.

MEXIQUE — Le congrès de l’État mexicain de Nayarit a adopté une loi dépénalisant l’avortement jusqu’à 12 semaines. Cela porte à 20 sur 32 le nombre d’États mexicains ayant légalisé l’avortement. L’initiative a été promue par l’organisation GIRE, sur la base de la décision de la Cour suprême qui a dépénalisé l’avortement dans tout le Mexique en septembre 2023, ordonnant aux États de légiférer sur la question. Le 1er août 2024, le tribunal local s’est prononcé contre le code pénal de Nayarit, déclarant que les articles interdisant l’avortement étaient inconstitutionnels et ordonnant au Congrès local d’abroger les infractions liées à l’avortement.

GHANA — Une loi draconienne imposant des peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans aux personnes s’identifiant comme lesbiennes, gays, bisexuel·les ou trans au Ghana a été abandonnée. Le projet de loi anti-LGBT avait été adopté à l’unanimité par le parlement en février de l’année dernière, mais le président de l’époque, Nana Akufo-Addo, a refusé de le signer et a demandé à la Cour suprême de se prononcer sur sa constitutionnalité. Mais en décembre, la Cour a refusé de prendre une décision. Le projet de loi a donc été annulé à la fin de l’année parlementaire. Le président élu, John Mahama, a déclaré qu’il n’envisageait pas de mettre en place une loi du même type si “les écoles enseignent bien les valeurs familiales”, mais il n’a pas non plus écarté la possibilité.

ÉTATS-UNIS — Pendant les premiers jours de son mandat, le président étatsunien Donald Trump a signé un décret rétablissant la règle fédérale connue sous le nom de “Mexico City Policy”, qui restreint les financements humanitaires étatsuniens aux organisations fournissant des services liés à l’avortement dans le monde. La “Mexico City Policy” – également connue sous le nom de Règle du bâillon mondial – pourrait avoir causé 108 000 décès maternels et infantiles et 360 000 nouvelles infections au VIH lorsqu’elle était en vigueur entre 2017 et 2021. Le département d’État a également renouvelé son adhésion à la Déclaration du consensus de Genève, une déclaration politique anti-droits reproductifs et anti-LGBT promue par la précédente administration Trump. Le président étatsunien a interrompu l’aide aux organisations internationales, affectant gravement celles qui servent les femmes vulnérables, les enfants, les ancien·nes combattant·es, les personnes LGBTQIA+ et bien d’autres dans le monde. Il a également tenté d’expulser les soldats transgenres de l’armée.
AFGHANISTAN — Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a demandé l’arrestation de Haibatullah Akhundzada, chef suprême des talibans, et d’Abdul Hakim Haqqani, président de la cour suprême des talibans. Tous deux sont accusés d’avoir commis “le crime contre l’humanité de persécution pour des motifs liés au sexe, en vertu de l’article 7, paragraphe 1, point h), du Statut de Rome”. Le bureau de M. Khan a conclu que les deux chefs talibans sont “pénalement responsables de la persécution des filles et des femmes afghanes, ainsi que des personnes que les talibans considéraient comme ne se conformant pas à leurs attentes idéologiques en matière d’identité ou d’expression de genre, et des personnes que les talibans considéraient comme des allié·es des filles et des femmes”. Depuis que les talibans ont repris le contrôle de l’Afghanistan en 2021, ils ont publié plus de 100 édits, directives et décrets qui privent les femmes et les filles de leurs droits fondamentaux. La demande de mandats d’arrêt doit être approuvée par la Cour basée aux Pays-Bas, avec le soutien des États membres de la CPI, pour qu’un verdict international puisse être rendu.
PALESTINE — Human Rights Watch a alerté sur la situation critique des femmes enceintes à Gaza dans un rapport publié mardi 28 janvier, quelques jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Jusqu’à début janvier 2025, des soins d’urgence obstétricaux et de néonatalité n’étaient disponibles que dans sept des 18 hôpitaux partiellement en état de fonctionner à travers Gaza, dans quatre des 11 hôpitaux de campagne et dans un centre de santé communautaire. Tous les établissements médicaux opérant à Gaza sont confrontés à des conditions d’insalubrité et de surpopulation, ainsi qu’à de graves pénuries d’équipements essentiels, notamment de médicaments et de vaccins. Le déplacement de la population – 1,9 million de Palestinien·nes – rend “presque impossible” le suivi des grossesses par le personnel soignant et les bénévoles, indique le rapport. Par conséquent, les femmes et les nouveau-nés n’ont eu quasiment aucun accès au suivi et aux soins médicaux spécialisés pour le post-partum. Les femmes enceintes de Gaza ont également des difficultés à accéder à une bonne nutrition, à des installations sanitaires et à de l’eau potable, ce qui affecte leur santé pendant la grossesse et après l’accouchement : plus de 48 000 femmes enceintes ont souffert d’une insécurité alimentaire urgente et catastrophique, tandis que de nombreuses personnes ont fait état de déshydratation et que certaines ont déclaré n’avoir accès qu’à de l’eau salée. Les femmes enceintes sont également confrontées à de graves risques sanitaires tels que l’anémie, l’éclampsie, l’hémorragie et la septicémie, qui peuvent être fatals en l’absence de traitement médical approprié.
IRAK — Le 21 janvier, le parlement irakien a approuvé un amendement à la loi de 1959 sur le statut personnel, qui légaliserait le mariage des filles dès l’âge de neuf ans. Le projet de loi a été proposé l’année dernière par le député Ra’ad al-Maliki avec le soutien des partis chiites conservateurs au pouvoir. La nouvelle loi prévoit que les “musulmans adultes” qui souhaitent se marier pourront choisir entre la charia chiite, la charia sunnite ou les règles du droit de la famille de l’État sur des questions telles que l’héritage, le divorce, la garde des enfants et le mariage. L’âge minimum du mariage pour les musulmans chiites en Irak serait de neuf ans, tandis que l’âge minimum pour les sunnites serait de 15 ans. Selon l’ONG Girls not brides, 28 % des filles ont été forcées de se marier avant l’âge de 18 ans dans le pays, tandis que 7 % l’ont fait avant l’âge de 15 ans.
ROYAUME-UNI — La création de deepfakes à caractère sexuel sera considérée comme une infraction pénale dans le Royaume-Uni, avec des peines pouvant aller jusqu’à deux ans de prison, a annoncé le gouvernement. Alors que la publication de photos ou de vidéos intimes sans consentement est un délit dans le pays depuis 2015, la loi ne s’applique pas actuellement aux cas de création et de distribution de deepfakes. Avec ces nouvelles infractions, les personnes qui prennent des images intimes sans consentement ou qui installent des équipements permettant de prendre ces images pourront ainsi être condamnées à deux ans de prison.
À propos de nous
Impact est une newsletter hebdomadaire dédiée aux droits des femmes et des minorités de genre dans le monde entier.
Vous aimez la newsletter ? Pensez à faire un don. Votre soutien nous permettra de financer cette newsletter et de lancer des nouveaux projets.
|