« Je ne veux pas me faire l’avocat du diable mais… » par Rebecca Amsellem Mercredi 19 juin 2019 Vous êtes en soirée. Dans un repas de famille. En pause à la machine à café. Dans la rue. Peu importe où vous êtes, vous n’êtes JAMAIS à l’abri de rencontrer cet « avocat du diable » qui précise à chaque fois qu’il n’en est pas un. C’est un cousin, un oncle, un collègue, une personne que vous n’avez jamais rencontrée. Et cette personne, du fait de votre engagement (affiché ou non, car il suffit que vous soyez une femme pour qu’on vienne vous poser des questions sur la place des femmes en Antarctique au Moyen-Age), va se permettre de vous voler votre Ceux qui ne vivent pas d’oppressions ont le luxe de pouvoir être ces avocats du diable, même si vraiment, ils détestent le faire (je vous promets, la preuve, ils le précisent à chaque fois). Les femmes, les racisé·e·s, non. Pour eux, c’est un jeu. Pour nous, c’est relou. Grâce à leurs privilèges, ils peuvent faire le choix d’être alliés de la cause ou, d’être, pour le bien de l’argumentation bien sûr, l’avocat de la partie adverse. Alors que les femmes sont victimes, chaque jour, des effets néfastes du système patriarcal, nos chers avocats du diable, eux, font le choix d’engager cette discussion et d’introduire un débat là où nous n’en avions pas vraiment Comment éviter ces amateurs d’études juridiques qui n’ont jamais eu l’idée de passer le barreau ? Sur Internet, c’est simple. Il suffit d’ignorer la personne ou – si on est sur Twitter – de la bloquer. Dans la vraie vie, ça l’est moins. Comment faire lorsqu’un « avocat du diable » se met en tête d’engager une conversation avec nous ? On met en place « le principe de la pensée complexe » nous suggère Marie Dasylva , coach de vie en entreprise pour femmes racisées, et Présidente de la Crédits : Instagram @leatiziamichelle « J’étais en soirée », racontait-elle à la dernière soirée du cycle Présent·e·s (à écouter en version audio ici). « Il y avait un mec blanc qui s’est dit, ‘je vais lui sortir des trucs qu’on lui a jamais sorti (…)’. Le gars, je l’avais jamais vu. Je suis dans ma soirée, avec ma Caïpirinha, la personne s’approche et me dit ‘J’ai eu vent de ce que tu fais’. Okay. Je suis très contente. Et il me dit ‘Ton agence là, est-ce-que ce n’est pas de la victimisation ?’ Ce à quoi je lui ai répondu ‘Ecoute, je ne sais pas comment te le dire et j’espère que tu ne vas pas te vexer. Tu as l’air de vouloir qu’on s’engage dans une argumentation mais le problème est que nous ne sommes pas au même niveau dans le débat. Le problème est que tu n’as pas les ressources pour C’est le principe de la pensée complexe : nous n’avons pas à donner de notre temps à quiconque, même si ces personnes l’exigent au nom de notre identité. C’est comme ça qu’on reprend le pouvoir. Comme le dit si bien Marie Dasylva, on n’a pas le temps pour ce type d’argumentation. Nous avons des choses à vivre. Et elles sont extraordinaires. 1/ Découvrez notre sac ⚡️Womxn are coming⚡️, en collaboration avec Make My Lemonade. Les pré-ventes sont ouvertes ! Pour chaque sac acheté, 3€ sont reversés à l’association Acceptess-T spécialisée dans la défense des droits des personnes transgenres les plus précarisées par l’intersectionnalité. 2/ Réprimer le travail du sexe met en danger les prostituées. 3/ Conférence internationale de la francophonie pour l’éducation des filles à N’Djamena : l’école, un enjeu au présent. 4/ Après une grande école, les inégalités 6/ Du désir mais pas de sexisme : comment #metoo a changé les codes de la lingerie. 7/ Le congé maternité des agricultrices réévalué à huit semaines obligatoires, contre deux auparavant. 8/ Pourquoi Wikipedia est un enfer pour les femmes. 9/ Une tribune réclame l’allongement du congé paternité. 10/ Hymne du MLF, Marseillaise des cotillons… Les chants féministes en France. Surprise – 5 places offertes pour notre soirée privée aux 5 premièr·e·s lectrices·teurs (qui peuvent venir accompagnées d’une personne de leur choix) qui nous enverront un mail à l’adresse [email protected] Les Glorieuses recrutent : Vous voulez rejoindre l’équipe ? Venez faire un tour sur notre page jobs, et découvrez nos offres d’emploi à pourvoir 😉 Save the date – Fini les tabous et les non-dits, ici on parle clitoris, pénétration, masturbation, pornographie et bien d’autres thèmes. La Revue Far Ouest organise une table ronde Les Glorieuses soutiennent Women who do stuff qui lance un magazine papier annuel, 100 pages écrites et illustrées par plus de 40 contributrices pour une sortie prévue Pour toute question : [email protected]. |
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