![]() ![]() Bienvenue dans la newsletter Impact – votre guide de la révolution féministe. Cette semaine, nous publions une enquête sur les conséquences des coupes de Donald Trump dans le budget de l’aide internationale des États-Unis. Pas le temps de tout lire ? Voici un résumé :
Pour suivre l’actualité de l’égalité des genres aux quatre coins du monde, retrouvez-nous sur Instagram et LinkedIn. Vous pouvez lire cette newsletter en ligne ici : https://lesglorieuses.fr/forsaken-fr ![]() “Des patientes privées de soins” : les femmes paient le prix des coupes budgétaires dévastatrices de Trump Par Andrew Green L’un des tout premiers actes de Donald Trump en tant que président a été de geler les budgets de l’aide internationale. Dans les mois qui ont suivi, il a progressivement démantelé l’agence américaine de développement, USAID, et supprimé la quasi-totalité de ses programmes. En février, Impact publiait une interview avec une des plus grandes expertes en développement international, qui prédisait que ces attaques contre les financements de l’aide internationale auraient des conséquences dramatiques pour les femmes et les filles. Mais à l’époque, nous ne pouvions pas encore mesurer l’ampleur réelle des dégâts. Un programme qui était censé avoir été en grande partie épargné par les coupes budgétaires est le Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida, ou PEPFAR, dont on estime qu’il a sauvé 26 millions de vies dans le monde depuis son lancement en 2003. Le secrétaire d’État Marco Rubio a récemment affirmé devant le Sénat américain que le programme était opérationnel dans l’ensemble. Mais la réalité sur le terrain est toute autre. Depuis trois mois, le journaliste Andrew Green mène l’enquête dans plusieurs pays bénéficiaires du soutien de PEPFAR. Son projet en cours, Forsaken (Les laissé·es pour compte), documente les conséquences de ce chaos budgétaire au travers des récits des personnes qui en subissent les effets les plus lourds : les personnes qui reçoivent des traitements contre le VIH, les soignant·es et les activistes. Son travail montre que la suspension des financements et l’incertitude sur l’avenir de la lutte mondiale contre le VIH ont des conséquences dévastatrices, qui touchent de façon disproportionnée les femmes. Aujourd’hui, nous vous partageons les parcours de trois femmes ougandaises directement affectées par les diminutions du budget de PEPFAR, en Lydia Nabirye Lydia Nabirye est morte à cause des coupes budgétaires infligées par Donald Trump aux programmes d’aide internationale des États-Unis. Lydia Nabirye tenait un petit restaurant en bord de route avec sa mère, dans l’est de l’Ouganda. Elle était séropositive, tout comme son fils, qui est aussi handicapé. Sa mère, Saida, raconte que les rires de sa fille attiraient les client·es.
Mais quand son fils avait trois ans, et que la famille a peiné à obtenir du soutien pour ses handicaps, Lydia Nabirye est tombée en dépression. Elle a commencé à refuser de prendre son traitement contre le VIH. Elle aurait pu mourir.
Lydia Nabirye. Photo fournie par Saida Nabirye. Mais l’équipe de la clinique du VIH où elle allait, à vingt minutes de route sur des routes en mauvais état, a remarqué son absence. Elles ont contacté une association locale, qui a envoyé une travailleuse sociale, Fatuma Bilibawa, chez la patiente. Fatuma Bilibawa arrivait chaque matin en moto-taxi pour regarder Lydia Nabirye prendre son traitement, et pour lui parler de toutes les opportunités que la journée pourrait avoir en réserve.
Ce service était une véritable bouée de sauvetage dans un pays où les soins de santé mentale sont quasi inexistants. Au bout de quelques mois, Lydia Nabirye allait mieux, et elle a commencé à poser des questions à Fatuma Bilibawa : avait-elle encore une chance de devenir infirmière un jour ? Elle recommençait à envisager son avenir.
Puis, le 24 janvier, l’administration Trump a suspendu le programme qui employait Fatuma Bilibawa. Quelques semaines plus tard, les autorités américaines l’ont entièrement supprimé. La travailleuse sociale a été forcée d’abandonner les personnes dont elle prenait soin, dont Lydia Nabirye.
Lydia Nabirye a arrêté de prendre ses médicaments contre le VIH. Sa santé s’est détériorée rapidement. Elle est morte le 26 mars. Saida s’occupe désormais seule de son petit-fils. L’enfant demande toute son attention, ce qui l’a obligée à fermer le petit restaurant qu’elle tenait avec sa fille.
Saida Nabirye et son petit-fils. Photo: Andrew Green. Nassa Michelle Mich Quand l’administration Trump a annoncé le gel des financements, la plupart des services liés au VIH dans la ville de Gulu, au nord du pays, ont été interrompus. La clinique VIH spécialisée sur laquelle Nassa Michelle Mich comptait depuis des années pour recevoir son traitement antirétroviral, ou ART, n’a pas été épargnée. La jeune femme a été diagnostiquée positive au VIH en 2015, alors qu’elle n’avait que 13 ans, et depuis, elle a toujours suivi son traitement rigoureusement. Les services qu’elle recevait lui ont tellement apporté qu’elle a fini par rejoindre la clinique en tant que pair aidante et éducatrice, pour soutenir d’autres jeunes vivant avec le VIH. Mais aujourd’hui, les personnes séropositives ne savent plus où se tourner pour avoir accès à leurs traitements. Elles ont été redirigées vers le seul point de distribution restant : la clinique ambulatoire de l’hôpital public principal de Gulu.
Nassa Michelle Mich. Photo: Andrew Green Les personnes vivant avec le VIH redeviennent “détectables” quand elles arrêtent de prendre leur traitement, et que leur charge virale réaugmente. Cela peut entraîner une résistance au traitement précédent. À terme, sans reprise du traitement, elles mourront.
Florence AmitoFlorence Amito est responsable de la clinique de traitement du Bardege Health Center III, un petit établissement public situé dans la banlieue de Gulu. C’est un endroit apprécié par les patient·es qui vivent en dehors de la ville, parce qu’il Un programme financé par les États-Unis avait affecté sept travailleur·es en santé communautaire à la clinique de Florence Amito. Mais l’administration Trump a supprimé leurs postes, ce qui signifie qu’elle se retrouve quasiment seule à gérer un programme qui fournit des traitements contre le VIH à 540 personnes. La soignante explique qu’elle peine déjà à prendre en charge les personnes qui se présentent à la clinique. Elle ne peut plus du tout suivre celles qui ne viennent plus.
Florence Amito. Photo: Andrew Green Florence Amito est submergée à l’idée de voir s’effondrer des années de travail pour s’assurer que les personnes ougandaises les plus isolées et les plus vulnérables aient accès aux soins pour le VIH.
— Andrew Green est un journaliste spécialisé dans la santé mondiale et les inégalités. Avec son projet, Forsaken, il continue de documenter les conséquences des coupes budgétaires de l’administration Trump dans le financement de PEPFAR. Vous pouvez vous abonner à la newsletter hebdomadaire ou suivre le projet sur Instagram pour rester informé·e. ![]() Soirée de lancementRendez-vous mardi 17 juin à 19 h au bar à vin Le 18 Oberkampf pour le lancement de Desire Paths, le premier livre de Megan Clement, rédactrice de la newsletter Impact ! Elle s’entretiendra avec Katy Lee, animatrice du podcast primé The Europeans. La conversation sera menée en anglais (tout comme le livre). Megan parlera de son travail et dédicacera des exemplaires de Desire Paths au cours de la soirée. RSVP en répondant à cet e-mail ! ![]() À propos de nousImpact est une newsletter hebdomadaire dédiée aux droits des femmes et des minorités de genre dans le monde entier. Vous aimez la newsletter ? Pensez à faire un don. Votre soutien nous permettra de financer cette newsletter et de lancer des nouveaux projets. ![]()
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