Nous vivons un changement de paradigme. Ce n’est pas moi qui l’affirme mais notre ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, sur BFM. « Il faut un nouveau capitalisme, qui soit plus respectueux des personnes, qui soit plus soucieux de lutter contre les inégalités, et qui soit plus respectueux de l’environnement. » Oui, oui, le même qui affirmait il y a quelques mois que si « l’impôt sur la fortune existe depuis des années, il n’a pas permis d’endiguer la pauvreté dans notre pays, il n’a pas permis de réduire le chômage » sur France Inter (janvier 2019). Comme je le disais la semaine dernière en reprenant les propos de Yuval Noah Harari, les choix de nos gouvernants actuels définiront la société postpandémie. Cela vaut pour la surveillance généralisée des citoyen·ne·s, pour l’égalité des sexes, la solidarité transnationale mais aussi pour le modèle économique. Qui aurait pensé que notre ministre de l’Économie deviendrait le porte-parole d’un changement de paradigme économique ? N’exagérons rien, évidemment. Le capitalisme survit grâce à sa capacité à se réinventer sans vraiment changer. C’est ce que rappelle la philosophe féministe Nancy Fraser (« Féminisme, capitalisme et ruses de l’histoire », Cahiers du genre, 2011/1) en citant les travaux de Luc Boltanski et Ève Chiapello (Le Nouvel Esprit du capitalisme, 2011). « Dans les phases de rupture historique, le capitalisme se rénove, grâce en partie à la récupération de courants critiques dirigés contre lui ». Et c’est exactement ce que Bruno Le Maire a initié. Collage par moi-même, parce que j’ai pas mal de temps en ce moment. Le danger (économique) est là : la récupération des critiques pour une politique plus féministe, plus écologique, au service d’un système qui continuera à creuser les inégalités. Ce n’est pas la première fois que nous sommes à l’aune d’un changement de paradigme économique. Le néolibéralisme s’est popularisé (jeu de mots complètement nul) dans les années 1960, en même temps que la seconde vague féministe. « Les tenants de cette nouvelle forme du capitalisme ont inversé la formule, et plutôt que de “dompter le marché au moyen de la politique”, ils ont entrepris de dompter la politique au moyen du Nous vivions un moment historique. Cette pandémie a permis aux derniers réfractaires de comprendre les dangereuses conséquences du capitalisme sur les inégalités dans notre société. Aux États-Unis par exemple, plus de 3 millions de personnes ont perdu en une semaine leur emploi, et absence de Sécurité sociale oblige, leur couverture maladie. L’éditorialiste politique Kandist Mallett détaille avec justesse les échecs du capitalisme sur notre société sur Teen Vogue. Les Etats-Unis sont loin d’être un cas isolé. La recherche de rentabilité, les restrictions budgétaires, et la mise en place d’avantages pour les tranches les plus riches de notre société ont conduit au démantèlement du bon fonctionnement de l’hôpital public et l’accroissement des inégalités en France. Nous avons besoin d’un renouveau, pas d’une nouvelle version d’un système capitaliste. À quoi ressemble ce renouveau ? Sera-t-il à l’image du nouveau projet de Gérald Darmanin, ministre de l’Action (?) et des comptes publics ? À savoir une plate-forme de dons – crowdfunding – pour financer l’hôpital lorsque d’ordinaire cette méthode était réservée à l’organisation du cadeau d’anniversaire de Damien ? L’écrivaine Lola Olufemi a commencé à imaginer cette société féministe pour laquelle nous nous battons pour la publication gal-dem. « Un monde où la qualité de votre vie n’est pas déterminée par le montant d’argent dont vous disposez. Vous n’avez pas à vendre votre travail pour survivre. Le travail ne dépend du capitalisme, du profit ou du salaire. Les frontières n’existent pas ; nous sommes libres de nous déplacer sans conséquence. La famille nucléaire n’existe pas ; les enfants sont élevés collectivement ; la reproduction prend de nouvelles significations. » Elle continue un peu plus loin : « Le travail du sexe n’existe pas parce que le travail n’existe pas. L’éducation et les transports sont gratuits, pour tout le monde. » Nous sommes à l’aube d’une crise économique, peut-être politique et sans doute culturelle. Et pourtant c’est le moment de rêver car c’est notre imagination qui va construire le monde de demain. C’est notre imagination qui va permettre de créer un nouveau modèle économique qui met au cœur de son modèle la santé des citoyen.ne.s et leur bien-être. Lola Olufemi le dit parfaitement, notre imagination est notre outil le plus précieux. 1/ Coronavirus: Comment bien vivre le confinement ? Les médecins sur LIVI vous donnent quelques conseils pour gérer au mieux cette période de confinement. (Information Partenaire) 2/ « Toutes deux avaient des personnalités intrépides, flamboyantes et très puissantes. Elles ont été automatiquement attirée l’une par l’autre ». C’est comme ça que Linde Grasso, autrice de Equal under the Sky: Georgia O’Keeffe and Twentieth-Century Feminism décrit la relation entre Frida Kahlo et Georgia O’Keeffe. Lire l’article ici. 3/ En ces temps de pandémie, les femmes sont souvent obligées d’accoucher à l’hôpital seule, leurre conjoint·e n’étant pas acceptée « pour des raisons sanitaires ». Sauf que cela aura des conséquences grave selon Marie-Hélène Lahaye, féministe, autrice du blog « Marie accouche là » et du livre 4/ Dans la newsletter économie des Glorieuses, #5Novembre16h47, Arièle Bonte a rencontré (par téléphone, évidemment) la youtoubeuse Esther Taillifet sur le rapport des femmes à l’argent : “Les femmes doivent être dans le sacrifice, le soin aux autres tandis que le fait de gagner de l’argent est plutôt associé à des valeurs dites masculines. En tant que femme, on n’a pas trop le droit de chercher la 5/ « Les émergences de virus sont inévitables, pas les épidémies ». Sonia Shah cite l’épidémiologiste Larry Brilliant en soulignant qu’il est absurde de pointer du doigt les animaux comme étant les seules 6/ Annie Ernaux a écrit une lettre à Emmanuel Macron : « Nous ne laisserons plus nous voler notre vie, nous n’avons qu’elle. » 7/ CONCOURS/Aujourd’hui on vous propose de gagner trois exemplaires numériques de celle qui vient de gagner 8/ Si vous avez un peu de temps – je ne m’adresse donc évidemment 9/ « L’amour ne survit pas dans la société, il faut le tenir secret, dans l’abri ». Dans cet entretien (qui date de 2018 donc Coro-free), la philosophe Hélène Cixous parle avec 10/ « Consultations annulées, personnel de santé réquisitionné… L’un des dommages collatéraux de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 pourrait-il être une entrave au droit à l’IVG? C’est en tous cas la question que se posent certain·e·s professionnel·le·s de santé ainsi que des associations militantes pour les droits des femmes. » C’est à lire sur Cheek. UN MESSAGE DE NOTRE PARTENAIRE LIVI LIVI EST UNE APPLICATION qui permet de consulter un·médecin en quelques minutes, en vidéo, quand votre demande ou votre état de santé COMMENT CELA FONCTIONNE-T-IL ? 1) C’est une application, donc on la télécharge sur son smartphone, 2) on entre quelques informations personnelles (pas tout son dossier médical hein) et on choisit le motif de la consultation 3) On remplit un questionnaire en ligne spécifique au motif de consultation 4) On attend que la ou le médecin nous rappelle (on peut carrément faire CELA PERMET de 1) ne pas aller voir son médecin de ville quand il n’est pas disponible 2) désengorger les hôpitaux 3) avoir une ordonnance rapidement. C’EST PLUS CHER ? Non. LIVI applique les tarifs de l’Assurance Maladie, pour un médecin en Secteur 1. Le site de Livi 👉 https://www.livi.fr
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