« La colère des femmes n’est certainement pas toujours progressiste. » commence l’écrivaine Rebecca Traister (The Cut). « Les femmes blanches, qui jouissent du pouvoir proximal du fait de leur association avec des hommes blancs, ont souvent servi de fantassines diligentes au service du patriarcat blanc ». Pour reprendre l’exemple du juge Kavanaugh, un sondage a ainsi montré que 45% des femmes blanches
soutenaient l’accession du candidat connu pour ses positions désastreuses sur les droits des femmes à la Cour Suprême (contre 30% des femmes hispaniques et 11% des femmes noires).
Les femmes racisées sont indispensables au mouvement. Centrales même. Linda Sarsour, à la tête de la Women’s March a ainsi dit à Traister dans ce même article : «En tant que femmes racisées engagées dans cet effort, nous sommes venues non seulement pour nous mobiliser et nous organiser, mais aussi pour éduquer, en affirmant que nous ne pouvons pas parler des droits des femmes, des droits en
matière de procréation, de l’égalité des salaires, sans parler également de races ou de droits humains. »
Avec l’objectif de ramener les femmes blanches dans le chemin qui mène à la fin du patriarcat, Eve Ensler, dramaturge à l’origine des Monologues du vagin, leur dit : « Je vous écris parce que nous avons besoin de vous, comme jadis j’avais besoin de ma mère. Nous avons besoin que vous souteniez les femmes qui rompent le silence malgré leur terreur et leur honte. […] Voici pourquoi je crois que vous devriez prendre position avec moi. La violence à l’égard des femmes détruit nos âmes. Cela nous annihile. Cela nous engourdit. Cela nous sépare de nos corps. […] Et si nous ne le traitons pas, cela peut conduire à la
dépression, à l’alcoolisme, à la toxicomanie, à la suralimentation et au suicide. Cela nous fait croire que nous ne sommes pas dignes du bonheur » (Time).
La révolution ne viendra pas des femmes blanches, mais leur soutien est indispensable pour y arriver. Chères sœurs, je vous en supplie, soutenez les batailles féministes, les activistes font tout ce travail pour vous aussi.
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