Chères Glorieuses, Chers alliés des Glorieuses, On peut lire l’information dans la Voix du Nord dimanche dernier, « une ‘association féministe’ fait enlever les urinoirs des toilettes pour hommes de la Gare de Brest ». Devant cette information, on peut légitimement se poser deux questions. La première : qu’est-ce-que les féministes ont contre la vessie des hommes au point de se battre pour ôter leurs urinoirs ? J’ai beau me considérer comme très ouverte d’esprit sur ces questions, j’avoue ne pas comprendre ce qu’on peut reprocher aux vessies des hommes. Ce n’est pas comme si c’étaient leurs vessies qui étaient responsables des 142 féminicides de l’année 2019. La seconde question est : qui est cette « association féministe » qui consacre du temps, des ressources, peut-être de l’argent, à faire la guerre à la vessie des hommes ? La SNCF ne la nomme pas. La raison est simple : c’est parce qu’elle n’existe pas. Tout part d’un tweet d’une féministe vigilante (voir ci-dessous), retweeté par le compte d’utilité publique « Pépite Sexiste », qui remercie infiniment la SNCF de la ville de Brest de proposer des urinoirs gratuits pour les hommes et des toilettes payantes pour les femmes. Il n’est donc pas suffisant de gagner en moyenne 25% de moins pendant sa carrière, 40% de moins pendant sa retraite, de payer pour des protections hygiéniques quand elles devraient être gratuites, nous devons payer pour accéder à un urinoir, alors que c’est gratuit pour les hommes. Thierry Chaplais, responsable des relations médias à la SNCF, raconte à Ouest France qu’une autre solution était envisagée. Rendre l’ensemble des toilettes gratuites ? Raté. « Nous aurions voulu rendre la totalité des toilettes payantes, y compris les urinoirs. Mais la configuration de la gare ne s’y prête pas. Nous avons donc supprimé les urinoirs ». Alors que les femmes vont aux toilettes plus fréquemment et pendant plus longtemps. Les raisons sont simples. Les grossesses tendent à réduire la capacité de la vessie et les femmes ont huit fois plus de chance (j’imagine qu’un autre terme que « chance » aurait été plus approprié) d’avoir une infection urinaire (Caroline Criado Perez, Invisible Women, traduit en français l’année prochaine). Par ailleurs, les femmes mettent en moyenne 2,3 fois plus de temps (et ce n’est pas pour se remettre du mascara) : « Les femmes constituent la majorité des personnes âgées et handicapées, deux groupes qui auront tendance à avoir besoin de plus de temps dans les toilettes. Les femmes sont également plus susceptibles d’être accompagnées d’enfants, ainsi que de personnes handicapées et âgées. Ensuite, 20 à 25% des femmes en âge de procréer peuvent avoir leurs règles à tout moment et doivent donc changer de tampon ou de serviette hygiénique. » Au regard de ces statistiques, les femmes, les féministes, AURAIENT raison de demander davantage de sanitaires qui leurs soient consacrés, mais ce n’est même pas le cas. La gare de Brest n’est pas un élément isolé. Les installations sanitaires sont plus souvent adaptées aux hommes qu’aux femmes. Criado Perez cite l’exemple de Bombay. Plus de la moitié de la population féminine de Bombay (5 millions) n’a pas accès des toilettes et il n’y a aucune toilette gratuite pour les femmes. Aucune. Pour les hommes ? Des milliers. Et gratuites évidemment. Les conséquences sont alarmantes, pas étonnantes : agressions sexuelles, meurtres, problèmes de santé (infection, déshydratation, constipation, inflammation pelvienne, …) . ![]() 1. « Si vous arrivez à m’aimer, alors vous pouvez vous aimer vous-même » : Lizzo, chanteuse et role model de toute une génération nous parle self-love – et ça fait du bien. 2. Stéréotypes, drogues, harcèlement ciblé : les femmes bisexuelles sont particulièrement exposées aux violences. 3. Par la sincérité et la nouveauté des thèmes abordés, les autrices italiennes ont un succès croissant, dans un milieu littéraire jusqu’alors dominé par les hommes. 4. Zozibini Tunzi, Sud-africaine, devient Miss Univers. Jeune femme noire aux cheveux courts, elle triomphe pour faire changer les carcans de beauté imposés du monde actuel. 5. Un chant féministe chilien, « Un violador en tu camino« , devient un hymne mondial contre les violences sexistes. 6. Vous pouvez soutenir le superbe projet de Lucie et Louise, qui veulent ouvrir un café féministe intersectionnel à Paris. La safe place dont nous avons toutes besoin ! 8. Nécessaires : les enseignements d’Elizabeth Holmes sur la question du genre. 9. Très bonne initiative de la série Grey’s Anatomy : à la fin d’un épisode diffusé en mars, Ellen Pompeo donne des recours concrets pour les victimes d’agression sexuelle. Des études récentes montrent que cette intervention a fait grimper les occurrences de la ligne verte dévolues à cette problématique sur les réseaux sociaux. 10. Nous vous proposons une longue liste de jolis cadeaux féministes pour les fêtes de fin d’année qui approchent – et qu’on vous souhaite d’avance douces et heureuses. ![]() // Club des Glorieuses // Nous vous recevrons dans nos locaux le lundi 16 décembre dès 19h (15, rue de la Fontaine au Roi) pour un échange entre Rebecca Amsellem et Maïa Mazaurette sur le thème de la sexualité dans une utopie féministe. Pour s’inscrire c’est là ! // Club des Glorieuses// Nous serons le 22 Janvier dès 9h30 à l’ambassade du Canada pour une conférence sur le thème de l’échec et du succès, en présence de l’ambassadrice Isabelle Hudon, Yolande Libene et Elise Goldfarb. Vous pouvez vous inscrire ici !
🎁Oyez oyez ! Pour vous féliciter d’avoir passé toute une rude année à vous battre contre le patriarcat, offrez-vous une belle box des Glorieuses ! Elle existe en version livre ou carnet et contient aussi une plaquette de tatouage et un magnifique t-shirt « Glorieuse as fuck ». Vous pouvez aussi l’offrir à quelqu’un, c’est à vous de décider ! En plus si vous la commandez avant le 15 elle devrait arriver à temps pour Noël & Hanukkah 💞 ![]() ![]() Rebecca Amsellem est une activiste féministe franco-canadienne, créatrice de la newsletter Les Glorieuses et fondatrice de Gloria Media, société de production de newsletter. Elle est également docteure en économie. Sa thèse, « Museums go international : new strategies, business models » est publiée aux Éditions Peter Lang (au cas où ça intéresse quelqu’un·e). |
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