Cette newsletter vous a été transférée ? Et vous aimez tellement que vous souhaitez vous inscrire ? C’est ici ! 19 juin 2023 Les mythes et les idées fausses derrière la panique anti-trans étatsunienne Par Henry F. Fradella, Arizona State University and Alexis Rowland, University of California, Irvine Bienvenue dans la newsletter Impact, une chronique hebdomadaire de journalisme féministe du monde entier. Cette semaine, nous vous partageons un article important sur la croisade politique contre les personnes trans aux États-Unis.
Cet article est une re-publication de The Conversation. Pour lire ces nouvelles au fil de l’eau, suivez-nous sur Twitter et Instagram, et maintenant sur notre nouvelle page LinkedIn ! Speak English ? La newsletter est aussi disponible en C’était il y a sept ans : la Caroline du Nord faisait la une des journaux après avoir passé une “loi toilettes” pour empêcher les personnes trans d’utiliser les toilettes adaptées à leur genre. En 2017, seulement un an plus tard, les élu·e·s faisaient marche arrière après que les boycotts aient menacé de coûter plus de 3,7 milliards de dollars à l’état. Pourtant, depuis, les forces conservatrices religieuses et politiques ont réussi à imposer une panique morale, ou une peur irrationnelle, anti-trans, et ce aux quatre coins des Etats-Unis. Les parlementaires conservateur·ice·s ont commencé dès 2001 à proposer des textes de loi anti-LGBTQ+. On en compte aujourd’hui près de 900. Plus de 500 ont été proposés dans 49 états et au Congrès dans les cinq premiers mois de 2023. À ce jour, 85 ont été adoptés. Beaucoup de ces lois anti-trans ont été rédigées et financées par une poignée de lobbies d’extrême droite, notamment l’Alliance Defending Freedom, le Family Research Council, le Liberty Counsel et l’American Principles Project. Ces groupes affirment que leurs projets de loi protégeraient les femmes et les filles cisgenres – celles dont l’identité de genre correspond au sexe qui leur a été assigné à la naissance – contre des personnes trans supposément violentes, à l’image de celles que l’on voit souvent représentées dans les films et autres productions culturelles. En tant que criminologues, nous savons bien que ces affirmations sont sans aucun fondement. Aucune donnée fiable ne La propagationLes lois anti-trans comme celle promulguée au Kansas, malgré le veto du gouverneur, vont au-delà des toilettes et limitent l’accès à de nombreux espaces non-mixtes, y compris « les vestiaires, les prisons, les refuges pour victimes de violence domestique et les centres d’aide aux victimes de viol« , en fonction du sexe assigné à la naissance. Fin mai 2023, au moins 18 États avaient promulgué des lois visant à limiter les soins de santé adaptés à l’âge et affirmant le genre pour les mineur·e·s trans dans l’année qui précédait. Des projets de loi similaires sont en attente dans 14 autres États. En Floride, la déferlante de lois anti-LGBTQ+ interdit le simple fait de discuter de la sexualité et de l’identité de genre dans les écoles jusqu’à la fin du lycée. Le journaliste Adam Rhodes voit dans ces efforts une “attaque centralisée contre l’existence des personnes trans« . Nous pensons que ces lois illustrent un paysage législatif de plus en plus hostile pour les personnes LGBTQ+ malgré des sondages montrant que la plupart des étatsunien·ne·s veulent que les personnes trans soient protégées contre la discrimination dans l’espace public. Ce que montrent les chiffresDerrière ces lois anti-trans, on retrouve une variété de mythes, de faux récits, de pseudo-science et d’idées fausses. La réalité, cependant, est que les lois qui excluent les personnes trans ne protègent pas les femmes et les filles cisgenres contre le harcèlement ou la violence. À l’inverse, elles entraînent une augmentation spectaculaire de la victimisation violente des adultes et des enfants trans et queer. Quand les lois permettent aux personnes trans d’accéder à des espaces non-mixtes conformes à leur identité de genre, les taux de criminalité n’augmentent pas. Il n’y a aucun lien entre des politiques trans-inclusives et l’augmentation de la criminalité. Comme l’un d’entre nous l’a écrit dans un article récent, c’est probablement parce que, tout comme À l’inverse, quand les personnes trans sont forcées par la loi d’utiliser des espaces séparés qui correspondent au sexe qui leur a été assigné à la naissance au lieu de leur genre, deux faits importants doivent être pris en compte. Tout d’abord, aucune étude ne montre que les taux de crimes violents contre les femmes et les filles cisgenres dans ces espaces diminuent. En d’autres termes, les femmes et les filles cisgenres ne sont pas plus en sécurité qu’elles ne le seraient sans lois anti-trans. Certes, il est toujours possible qu’un homme cisgenre se fasse passer pour une femme pour entrer dans certains espaces. Mais ce risque ne disparaît pas quand les personnes trans sont légalement exclues de ces espaces. Deuxièmement, les personnes trans sont beaucoup plus susceptibles d’être victimisées dans des espaces où s’opère une ségrégation basée sur le sexe que les personnes cisgenres. Par exemple, lorsqu’elles sont incarcérées dans des établissements réservés aux hommes, les femmes trans sont 9 à 13 fois plus susceptibles d’être agressées sexuellement que les hommes avec qui elles partagent des espaces. Dans les prisons pour femmes, le personnel pénitentiaire est responsable de 41 % des agressions sexuelles sur des femmes. Les femmes cisgenres sont responsables de la quasi-totalité des violences entre détenu·e·s. De même, les garçons et les filles Dans l’ensemble de la société, entre 84 % et 90 % des violences sexuelles sont commises par quelqu’un que la victime connaît, et non par un inconnu dans une ruelle sombre – ou dans des douches ou des toilettes publiques. Mais les personnes trans et non-binaires se sentent constamment en danger dans les toilettes et dans les vestiaires partagés, là où les autres s’y sentent relativement en sécurité. La plus grande étude dans son genre a révélé que plus de 75 % des hommes trans et 64 % des femmes trans ont déclaré qu’ils et elles évitaient régulièrement les toilettes publiques pour minimiser leurs risques d’être harcelé·e·s ou agressé·e·s. Quand les mensonges créent le dangerÉtant donné que les études criminologiques n’appuient en rien les lois ou les politiques d’exclusion trans, les défenseur·e·s des lois anti-trans ont recours à des mensonges ; à des preuves anecdotiques qui induisent en erreur ; ou à ce que les “fact-checkers” ont qualifié de “cherry picking”, ou le fait de ne sélectionner que les faits qui appuient une thèse tout en dissimulant les autres, pour étayer leur position. Par exemple, l’un de nous a montré comment des articles isolés, souvent extraits de tabloïds transphobes, font Nous croyons que la vague de propositions de lois anti-trans est un exemple classique de performance de lutte contre la criminalité – une réponse politique inutile, inefficace et dangereuse à une campagne d’incitation à la panique. Les lois anti-trans ne sont pas simplement infondées. Elles blessent et elles abîment, particulièrement les ados LGBTQ+. Des sondages récents montrent que plus de 60 % des jeunes queers ont vu leur santé mentale s’empirer – jusqu’à la dépression, La recherche criminologique est claire : les lois anti-trans n’aident pas les personnes qu’elles prétendent protéger. Pire, ces lois mettent en danger les personnes les plus vulnérables. Vous souhaitez nous soutenir ? C’est possible en commandant quelque chose de la boutique ici. Merci beaucoup ! Première fois par ici ? Impact est une newsletter hebdomadaire dédiée aux droits des femmes et des minorités de genre dans le monde entier. Chaque mois, nous publions les dernières nouvelles sur les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, un entretien, un reportage et un édito écrit par notre rédactrice en chef. Ceci est la version française de la newsletter ; vous pouvez lire la version anglaise ici. Megan Clement est la rédactrice-en-chef de la newsletter Impact. Anna Pujol-Mazzini a relu et corrigé la traduction. Agustina Ordoqui prépare le bulletin mensuel et rédige les posts d’actualité sur les réseaux sociaux. La newsletter est financée par New Venture Fund et produite par Gloria Media, basée à Paris. Gloria Media est dirigée par sa fondatrice, Rebecca Amsellem. Gloria Media remercie ses partenaires pour leur soutien. Pour sponsoriser une newsletter, vous pouvez envoyer un mail ici. Le sponsoring n’a aucune influence sur le contenu de la newsletter. 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