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17 avril 2023 Par Megan Clement Vous n’avez qu’une minute pour lire cette newsletter ? En voici le contenu en très – très – bref :
Lisez la suite pour en savoir plus. Et si vous voulez rester à jour sur les mobilisations féministes dans le monde, suivez-nous sur Twitter et Instagram. Speak English ? La newsletter est aussi disponible en anglais : Qui a peur de la pilule abortive ?Avec la pendule de Foucault, la montgolfière, le champagne et le camembert, la pilule abortive fait partie des plus grandes inventions françaises. La mifepristone, l’une des deux molécules prises pendant un avortement médicamenteux, a été développée dans les années 1980 par le biologiste et ancien résistant Étienne-Émile Baulieu. La mifepristone, un stéroïde de synthèse, agit en bloquant l’hormone progestérone, qui est essentielle à l’implantation d’un ovule dans le col de l’utérus. Un deuxième médicament, le misoprostol, déclenche ensuite des contractions afin d’expulser le contenu de l’utérus. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise la mise à disposition des pilules abortives jusqu’à 12 semaines de grossesse, mais de nombreux pays, dont la France, ne respectent pas ces recommandations. En France, la limite a été poussée de sept à neuf semaines pendant la pandémie, quand les avortements médicamenteux à la maison sont devenus la norme dans le La mifepristone et le misoprostol ont un taux d’efficacité de 95 %, et dans plus de 99 % des cas, ils n’entraînent pas de complications sévères qui nécessiteraient une hospitalisation, une transfusion ou une opération chirurgicale. L’IVG médicamenteuse est aujourd’hui la forme d’IVG la plus répandue aux États-Unis et au Royaume-Uni (même si cela est Malheureusement, les pays où la mifépristone est considérée comme acceptable diminuent de jour en jour. Ce mois-ci, un juge dans l’état du Texas a suspendu l’autorisation de mise sur le marché de la pilule par l’agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration. La décision, si elle est confirmée, Mais ne faites pas l’erreur de penser que la criminalisation de la mifépristone est un problème qui se cantonne aux Etats-Unis. En Pologne, la militante et amie de la newsletter Impact, Justyna Wydrzyńska, a été reconnue coupable d’avoir “facilité un avortement” et condamnée à huit mois de travaux d’intérêt général le mois dernier après avoir fourni des pilules abortives à une femme victime de violences conjugales. Si les fondamentalistes anti-avortement veulent empêcher les femmes d’utiliser cette pilule, c’est pour une raison. Les médicaments abortifs retirent la décision de mettre fin à une grossesse des mains des docteur·e·s et des élu·e·s et la remettent entièrement entre les mains des personnes qui ont besoin C’est un médicament qui sauve les vies de personnes qui vivent sous le coup d’interdictions d’avorter dans le monde entier : il peut être envoyé par la poste et permettre aux femmes de gérer leurs avortements chez elles, qu’elles vivent à Malte ou au Mississippi. Comme Étienne-Émile Baulieu l’a dit dans le New Yorker l’année dernière, « une méthode qui rend l’interruption de grossesse moins traumatisante physiquement pour les femmes et moins risquée pour leur santé a toujours été rejetée par les pro-vie : ce qu’ils cherchent vraiment, c’est de nuire et de punir les femmes ». Utiliser la mifépristone pour aider quelqu’un·e à avorter est considéré comme un crime dans certains pays, mais il s’agit néanmoins d’un acte de solidarité extraordinaire à une époque où les droits reproductifs sont violemment menacés. Du Jane Collective, qui aidait les femmes à avorter dans les États-Unis d’avant Roe, aux drones qui ont largué des pilules abortives en Pologne et en Irlande du Nord dans les années 2010, il y a toujours eu des réseaux d’entraide pour mettre fin aux grossesses non désirées ou non viables – parce que les avortements ne s’arrêtent pas quand l’avortement est criminalisé. Les personnes qui risquent d’être poursuivies pour avoir aidé d’autres à accéder aux médicaments dont elles ont besoin devraient être félicitées pour avoir fait ce que les gouvernements ont échoué à faire, et non traînées devant les tribunaux. Ce que j’ai appris de Stella Young J’ai eu les larmes aux yeux quand j’ai appris récemment que la ville de Stawell, en Australie, avait décidé d’ériger une statue en l’honneur de mon amie Stella Young, une militante pionnière de l’antivalidisme, comédienne et féministe. S’il n’y a pas beaucoup de statues de femmes dans le monde, il y en a encore moins de femmes handicapées. La première fois que j’ai rencontré Stella, elle assistait à une soirée de jeux que j’organisais dans un bar, un pub quiz. Dans les années qui ont suivi et jusqu’à sa mort en 2014 à 32 ans, elle est la personne qui m’a le plus appris sur les droits civiques, sur comment convaincre par l’écriture, sur les campagnes politiques audacieuses, l’intersectionnalité et la joie militante. Mais avec Stella, on n’avait jamais l’impression que l’on nous Stella était beaucoup de choses à la fois : une humoriste hilarante, une danseuse brillante, une éditrice accomplie, une influenceuse capillaire, et la plus Elle a milité contre la misogynie et le validisme d’un système de Il m’est difficile d’écrire sur la façon dont Stella m’a inspirée à être une meilleure Au cours de sa vie, Stella a écrit une lettre à son soi de 16 ans et à son soi de 80 ans. (Elle a rassuré Stella l’ado : « Tu auras des relations sexuelles. Beaucoup de relations sexuelles. Détends-toi. ») On ne rencontrera jamais Stella à 80 ans, mais si j’arrive à cet âge, je serai une meilleure personne grâce à ce que son amitié, sa politique et sa conviction Qui dans votre vie a inspiré votre féminisme ? Répondez directement à cet e-mail pour nous raconter votre histoire. Venez nous voir à Pérouse !Le 21 avril, j’animerai une discussion sur l’état du journalisme féministe au Festival International de Journalisme à Pérouse. Agustina Ordoqui, qui rédige notre bulletin d’actualité mensuel, sera également Première fois par ici ? Impact est une newsletter hebdomadaire dédiée aux droits des femmes et des minorités de genre dans le monde entier. Chaque mois, nous publions les dernières nouvelles sur les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, un entretien, un reportage et un édito écrit par notre rédactrice en chef. Ceci est la version française de la newsletter ; vous pouvez lire la version anglaise ici.
Megan Clement est la rédactrice-en-chef de la newsletter Impact. Anna Pujol-Mazzini a relu et corrigé la traduction. Agustina Ordoqui prépare le bulletin mensuel et rédige les posts d’actualité sur les réseaux sociaux. La newsletter est financée par New Venture Fund et produite par Gloria Media, basée à Paris. Gloria Media est dirigée par sa fondatrice, Rebecca Amsellem. Gloria Media remercie ses partenaires pour leur soutien. Pour sponsoriser une newsletter, vous pouvez envoyer un mail ici. Le sponsoring n’a aucune influence sur le contenu de la newsletter. Abonnez-vous à nos autres newsletters : Les Glorieuses / Économie / Les
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