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A ce soir ? on organise une soirée placée sous le signe de l’engagement des femmes le mercredi 5 juin 👉  Il ne reste que 4 places.

Les entreprises sont-elles le dernier rempart contre l’interdiction de l’avortement ? par Rebecca Amsellem

Mercredi 5 juin 2019

Chères lectrices, Chers lecteurs, 

Google se targue d’être une entreprise moderne. « A la pointe » j’ajouterais. Même sur les questions relatives à l’égalité. En mars dernier, l’entreprise a ainsi publié un communiqué de presse pour dire au monde à quel point elle prend l’égalité salariale au sérieux. Et pour preuve, elle explique avoir augmenté le salaire des hommes du groupe des « ingénieurs de logiciel, niveau 4 » après avoir découvert que les femmes y étaient mieux payées : « les hommes ont reçu des ajustements parce qu’ils ont
reçu moins de fonds discrétionnaires que les femmes ». Je sais ce que vous allez dire : Google s’intéresse aux droits des femmes quand ce sont les hommes qui sont discriminés. Je vous arrête tout de suite, Google FAIT des choses pour les femmes. 

L’entreprise propose des avantages pour les femmes qui y sont employées. Car « Google est un lieu de travail idéal pour chacun·e ». Celles qui sont employées aux Etats-Unis peuvent se faire rembourser la congélation de leurs ovocytes : les deux ponctions (dont le coût avoisine les 20,000$) et le service de « congélation » annuel – soit environ 500$ par an. Formidable n’est-ce pas ? Ne nous trompons pas de combat, la congélation d’ovocytes – encore interdire en France – est, à mon sens un grand pas vers l’égalité (lire ici la newsletter qui en parle). Cela permet aux femmes de contrôler davantage cette horloge biologique et surtout la pression sociale qui en découle. Mais est-ce à une entreprise de payer pour que ses employées puissent tomber enceintes plus tard (et donc se consacrer davantage à leur carrière pendant la première partie de leur vie) ?

On continue, car Google n’est pas la seule entreprise à pouvoir se targuer de choix audacieux pour arriver à l’égalité. Prenons Facebook. Le réseau social américain propose à ses employé·e·s de prendre un congé parental de quatre mois. Peu importe le statut du parent. Et pour encourager ses employé·e·s à prendre ce congé, Zuckerberg a décidé de prendre un congé de deux mois lors de la naissance de sa première fille. Pour son deuxième enfant, Zuckerberg a pris un mois de congé immédiatement après la naissance de l’enfant, pouvant bénéficier de la segmentation possible du congé. C’est comme pour Google, c’est absolument formidable. Moi-même
avec Les Glorieuses, je répète à qui veut l’entendre que nous n’arriverons pas à l’égalité économique entre les femmes et les hommes si nous ne créons pas un congé parental identique pour les deux parents. C’est une des premières causes des inégalités salariales. Et ce n’est pas tout à Facebook. Sa numéro 2, Sheryl Sanberg, fait des tournées mondiales pour vendre son bestseller « Lean In » qui encourage les femmes à « poser des questions », bref à prendre la place qu’elles mériteraient d’avoir à la table des négociations. Encourageant.

Ces entreprises sont tellement avancées sur les questions d’égalité que je me pose naïvement cette question : pourquoi ni Google ni Facebook ne prennent position en faveur du droit à l’avortement ? « Quel rapport ? » j’entends déjà. 

L’Alabama, un Etat du sud des Etats-Unis connu pour son passé esclavagiste, sa peine de mort, peut désormais ajouter une corde à son arc. La Chambre de Représentants y a interdit l’avortement en toutes circonstances, sauf si la vie de la mère est en danger. Les médecins qui y pratiquent l’avortement encourent jusqu’à 99 ans de prison. D’autres Etats ont également voté des lois restreignant fortement ou interdisant l’avortement : la Géorgie, la Louisiane… Et, les réactions ne se sont pas faites attendre. De la part de certaines stars hollywoodiennes appelant à la grève du sexe (pire idée du
monde?), mais également de la part de studios de production tournant régulièrement dans cette région. Netflix, Disney ou encore Warner ont publiquement annoncé qu’ils cesseraient de tourner en Géorgie si les lois devenaient effectives (il y a encore des chances qu’elles soient retoquées grâce à Roe vs Wade, arrêt de la Cour Suprême garantissant le droit à l’avortement). 

Crédits : Instagram @ThestudioG

Rien pour l’Alabama. Et pourtant, cet Etat est notamment connu pour héberger les plus grands centres de données. Facebook y construit un centre à Huntsville, dont le budget dépasse $750 millions. Kay Ivey, Gouverneure d’Alabama, la même qui a ratifiée la loi interdisant l’avortement, y a déclaré à la conférence de presse annonciatrice du projet : « Chaque jour, des millions de personnes dans le monde utilisent les produits de Facebook, et ce nouveau centre de données en Alabama jouera bientôt un rôle
essentiel dans le bon fonctionnement des plates-formes populaires de la société. (…) Facebook a trouvé un excellent emplacement à Sweet Home Alabama et nous ferons de notre mieux pour aider la société à se développer et à prospérer ici ». Idem pour Google qui a lancé en grande pompe un projet de centre de donnée évalué à $600 millions en 2018. 

Dans un système qui répond en priorité aux enjeux économiques, avant même de s’intéresser aux enjeux sanitaires (les avortements clandestins sont responsables de la mort d’une femme toutes les neuf minutes dans le monde) ou aux enjeux sociétaux, ces entreprises ont une responsabilité. Celles d’être conformes aux valeurs qu’elles prétendent avoir. Je ne suis néanmoins pas étonnée de lire dans M Le Monde que ces deux entreprises, contactées par l’AFP après l’interdiction de l’avortement, n’ont pas répondu à leurs sollicitations. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas trop tard. Si Google et Facebook décident d’être des lieux de travail idéaux pour chacun·e par exemple.

1/ Joyeux mois des fiertés à tou·te·s ! N’hésitez pas à vous renseigner sur les initiatives de votre commune et soutenir les projets qui célèbrent le mois des fiertés.  Info Komitid : La Marche des Fiertés 2019 pourrait s’élancer des Champs-Élysées. 

2/ Les femmes indépendantes enchaînées au travail domestique.

3/ Aux Etats-Unis, la défense du droit à l’avortement peine à mobiliser.

4/ Décès de la cinéaste féministe Yannick Bellon, celle qui se voulait « le contraire de la résignation ».

5/ Mona Haydar, au-delà de la rappeuse au hijab.

6/ Au Canada, un rapport alerte sur le « génocide » des femmes autochtones.

7/ La moitié des malades du sida sont des femmes, mais les recherches se font d’abord sur les hommes.

8/ Pour atteindre l’orgasme féminin, arrêtez la pénétration.

9/ Mondial féminin : les Françaises priées de laisser Clairefontaine aux Bleus pour préparer un match amical.

10/ #metoo en Afrique : la douloureuse libération de la parole des femmes au Burkina Faso.

Save the date – On l’attendait toutes: vendredi commence (enfin) la coupe du monde de football ! Rdv devant toutes vos TV à 21h, pour le départ de l’événement de l’année. 

Club des Glorieuses –  Prêtes pour une projection d’un documentaire surprise et politique avec nous toutes ? Rejoignez-nous pour cette soirée le mercredi 5 juin 2019 – Au programme : des meufs badass, des verres de vins, et de l’empouvoirement. On a rarement fait plus prometteur! Prenez vite vos places ici (Gratuit pour les membres du club).

👉 Mercredi 5 juin 2019 – à 19h – Chez Opoa, 30 Rue Albert Thomas, 75010 Paris (métro République). 
La soirée continue ensuite pour un moment d’échange et de rencontres plus approfondies entre Glorieu·ses·x ! 

Venez nous rencontrer autour d’un verre de vin bio ( 4€ le verre, la part de gateau et 7€ le burger bio pour l’occasion !) . On vous attend nombreu·x·ses ! 

Les Glorieuses recrutent : Gloria Media est à la recherche d’un·e stagiaire pour 6 mois à partir du 19 août 2019. Vous voulez rejoindre l’équipe et participer de très près à la révolution féministe ? Envoyez-nous un CV et une lettre de motivation à [email protected]. On a hâte
de vous lire ! 

Les Glorieuses soutiennent
La petition pour le retrait de la clause de conscience spécifique à l’IVG. Signez et partagez en masse, Il est temps de donner un véritable accès à l’IVG, sans condition et sans justification. 

SineQuaNon Squad – Le groupe de running safe ouvert à tou·te·s –  Prochaine session : le 27 juin 2019 à 19h30 devant la Tour de la Villette (Paris 19e), pour 6 KM de Training. C’est le moment de se lancer et de courir en toute sérénité ! Deux places gratuites pour les membres du club, envoyez nous un petit mail <3.
                                

Pour toute question : [email protected].