« Les femmes blanches sont complices du système patriarcal et il est temps que cela cesse » par Rebecca AmsellemMercredi 11 septembre 2019 Je suis blanche. Mes cheveux sont blonds (ma coiffeuse n’y est pas complètement pour rien mais presque). Mes yeux sont bleus (ma coiffeuse n’y est pour rien, à ma connaissance). Certes, aucun de mes parents n’est né en France mais je pourrais physiquement passer pour plus Gauloise qu’un accessoire sur une pochette d’album de En tant que femme blanche – ou passant pour blanche, je dois parler du féminisme blanc. Un féminisme centré sur les revendications des femmes blanches et qui les présente comme universelles. Je me dois d’en parler parce qu’il s’agit d’un féminisme inutile. L’essayiste anglaise Reni Eddo-Lodge précise ainsi que s’il y avait une révolution menée – et gagnée – par les féministes blanches, cela ne changerait pas grand chose dans notre société. Le féminisme blanc peut néanmoins Les femmes blanches sont plus proches des espaces de pouvoir que les personnes racisées. Elles sont mariées avec eux, elles ont des enfants avec eux (et les élèvent), elles vont dans les mêmes écoles qu’eux, elles partagent les mêmes repas du dimanche. Et si elles sont savamment écartées du cœur du pouvoir, elles maîtrisent néanmoins parfaitement les codes de la périphérie. Cela explique en partie leur soutien indéfectible aux politiques conservatrices, patriarcales et racistes dans le monde anglo-saxon. 53% des femmes blanches ont voté pour Donald Trump. Elles ont privilégié un vote lié à la peur des autres à un vote sororal – l’actuel Président américain étant un agresseur sexuel notoire. Si je ne parle pas de la France, ce n’est malheureusement pas parce que nous vivons dans une société où le racisme n’existe pas (malgré la fabuleuse campagne « Touche pas à mon pote ») mais parce qu’il n’existe pas de statistiques permettant d’affirmer que les femmes blanches privilégient la solidarité blanche à la sororité. En somme, « elles trouvent du pouvoir et des privilèges dans leurs relations avec les hommes blancs Ne nous arrêtons pas aux femmes conservatrices. Ce constat est le même pour les femmes qui se disent progressistes. Dans le même article, Marjon Carlos rappelle que la réalisatrice de la série Girls, Lena Dunham, a soutenu publiquement un de ses collègues blancs accusé de viol par Aurora Mille, une actrice racisée. « Si le féminisme comprend ce qu’est le C’est bien beau de citer Beyoncé, de prôner l’égalité, de clamer haut et fort qu’on veut une « Alexandria Ocasio-Cortez » en France, mais ce n’est pas suffisant. Dans un message adressé aux femmes blanches, la comédienne et co-hôtesse du podcast Two Dope Queens (également citée par Marjon Carlos) est sans équivoque : « Vous devez faire mieux. Parlez à vos amies, à vos Ce n’est pas le moment de se sentir fragile, de verser des larmes ou de sortir un #NotAllFemmesBlanches. C’est le moment de lire des livres, « Le Racisme Est Un Problème De Blancs » de Reni Eddo-Lodge ou encore « Pourquoi c’est si dur pour les personnes blanches de parler de racisme » de Robin DiAngelo. C’est le moment de prendre conscience de ses privilèges et de remettre en cause ses préjugés. C’est le moment de mettre en pratique cette sororité dont on parle tant. 1/ Grenelle des violences conjugales : depuis mardi et le lancement du Grenelle, le 3919, le service d’écoute gratuit et anonyme, a reçu quatre fois plus d’appels. Le gouvernement a lancé une large campagne de communication baptisée 2/ #5novembre16h47 : c’est la verticale des Glorieuses pour mieux comprendre les inégalités économiques liées aux discriminations de genre et leurs impacts dans la société. On peut s’inscrire là et voir le premier numéro ici. Elle est disponible aussi en anglais. 3/ La nouvelle Commission européenne, dirigée par l’Allemande Ursula von der Leyen depuis juillet, sera (presque) paritaire et c’est inédit. Sous la précédente commission, dirigée par Jean-Claude Juncker, il n’y avait que 9 femmes pour 19 hommes. (Huffington Post) 4/ #LesPetitesGlo : la petite sœur rebelle des Glorieuses aborde le sujet délicat des violences conjugales chez les adolescent·e·s et la nécessité d’avoir un espace bienveillant où se confier et être écouté·e. Le deuxième numéro de la saison IV est 5/ La co-scénariste de la suite du film Crazy Rich Asians, Adele Lim, quitte la production après avoir appris que son collègue Pete Chiarelli gagnait 10 fois son salaire. (Jezebel, en anglais) 6/ En Turquie, Emine Bulut, tuée par son ex-mari, est devenue le symbole du fléau des féminicides. Mais, dans le même temps, le pouvoir veut se désengager de la Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes. (Le Monde) 7/ Les Sud-Africaines sont descendues dans les rues du Cap pour protester contre l’incapacité du gouvernement à protéger ses habitantes. (Au feminin) 8/ Pour la première fois en France, l’imam est une femme : samedi dernier, deux femmes ont animé un temps de prière musulman, mixte et progressiste. (L’Obs) 10/ En cette période de rentrée scolaire, certaines universités mettent en place des distributeurs de protections périodiques afin de lutter contre la précarité menstruelle. L’université de Rennes 2 s’engage notamment à mettre en place un accès gratuit à des protections périodiques pour ses étudiantes. (Huffington Post) Les Glorieuses Soutiennent 💪 #5novembre16h47 : lundi 2 septembre, c’était le 1er édito de la verticale économie des Glorieuses où l’on parle de flouze, d’oseille, de cash dans vos boîtes mails ! Si vous n’êtes pas encore inscrit.e.s, c’est par ici. L’édito est également disponible en anglais 🇬🇧, sous le nom de Glorious & Cash. Le Filon Trois jours de tables rondes et d’ateliers consacrés aux autrices : tout le week-end prochain c’est aux Grands Voisins que se tient Les Autrices, festival de littérature. Le festival Comme nous brûlons est de retour pour sa 3ème édition : il commence aujourd’hui et dure jusqu’à dimanche. Le rendez-vous secret du Club des Glorieuses, |
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