Mercredi 6 janvier 2021 Bienvenue à la newsletter Les Glorieuses, la newsletter de la révolution féministe. Chaque mercredi, vous recevez une analyse féministe de l’actualité et des liens vers des articles inspirants et des événements qu’on soutient. L’acte radical de créer un monde à soi par Rebecca Amsellem « Si je n’avais pas créé mon propre monde, je serais probablement morte dans celui des autres. » L’hôtesse de la soirée avait lancé l’idée de lire ce que l’année réservait aux invité.e.s selon l’astrologue Rob Brezsny. Plusieurs étaient Verseau. Ça parlait d’affranchissement du passé, de croire en l’avenir, de compromis et de réaliser ses espoirs. Il y a cette première citation d’Anaïs Nin : « Si on se limite à ne choisir que ce qui est possible ou raisonnable, on perd contact avec ce à quoi on aspire vraiment, et tout ce qui demeure est de l’ordre du compromis. » Et puis il y a cette autre citation : « Si je n’avais pas créé mon propre monde, je serais probablement morte dans celui des Certains veulent conquérir le monde, explique l’autrice, comme Henri Miller par exemple. Ils veulent conquérir le monde, comprendre ses règles, le dominer. L’artiste doit se donner pour dominer. Dans son premier journal, Nin écrit vouloir devenir ainsi : « Un artiste donne sans penser à lui-même ; toute son âme, il offre au monde. Je dois apprendre » (1923-1927). Mais n’est-ce pas là la volonté d’asseoir l’hégémonie d’une pensée (la sienne) ? Que signifie créer un monde à soi ? Nin préconise de regarder l’enfant pour le savoir. « L’analogie de l’artiste et de l’enfant est que tous deux vivent dans un monde qui leur est propre. Ce monde entre bientôt dans un monde intérieur régi par leurs fantasmes ou leurs rêves. Ils ne comprennent pas le monde de l’argent ou de la recherche du pouvoir. Ils créent sans intention commerciale. Ils se rebellent contre les conditions existantes. Ils ne peuvent pas être trompés. » Avoir son monde à soi, c’est avoir la possibilité d’avoir un monde intérieur dans lequel ses angoisses sont saines, ses désirs ordinaires et ses pensées rationnelles. Avoir son monde à soi, c’est faire fi des conventions, des rapports de pouvoir qui ont été créés pour empêcher nos réussites, ou encore des propos absurdes qui sortent de la bouche de celles et ceux qui ne comprennent plus ce qui les entoure. Anaïs Nin répond à un écrivain qui lui demande « pourquoi écrit-on ? » que la raison est simple. « Je crois que l’on écrit parce qu’il faut créer un monde dans lequel on puisse vivre. Je ne pouvais vivre dans aucun des mondes qui s’offraient à moi : le monde de mes parents, le monde de Henry Miller, le monde de Gonzalo, ou le monde des guerres. Je devais créer mon propre monde, un climat, un pays, une atmosphère dans laquelle je pourrais respirer, régner et me recréer une fois détruite par la vie. C’est, je crois, la raison de chaque œuvre d’art » (Journal, 1947-1955). Elle ajoute que l’œuvre d’art est une matérialisation, une incarnation de son monde intérieur. L’artiste espère ensuite attirer d’autres personnes dans celui-ci. Pas besoin d’être artiste pour avoir son monde à soi. C’est un moment d’absence sous la douche, l’écoute d’une musique rien que pour soi, un rêve qu’on ne raconte pas. Créer son monde à soi n’a rien égoïste. Anaïs Nin ajoute ainsi : « Lorsque vous créez un monde tolérable pour vous-même, vous créez un monde tolérable pour les autres » C’est ce que je vous souhaite chères Glorieuses pour cette nouvelle année qui commence. Des joies, des riens, mais surtout des mondes à vous. La revue de presse On a souvent entendu ces derniers temps que le COVID-19 détricotait les avancées féministes de ces dernières années. Il n’en est rien selon cet article : le COVID-19 révèle les principales fissures causées par l’idéologie féministe blanche. « Une vraie héroïne, cette fille. » On découvre l’histoire passionnante de Janine de Greef, Parce que les femmes sont toujours aussi peu considérées dans la recherche médicale, les femmes enceintes et allaitantes seront vraisemblablement privées de vaccin. Marie-Cécile Naves a publié « La démocratie féministe ». Elle y analyse entre autre la notion de « masculinité hégémonique », « un pouvoir dominateur – non seulement sur les femmes et sur les minorités, mais aussi sur l’environnement, sur la science, sur les institutions démocratiques, sur les médias ». Au Royaume-Uni, il n’y a désormais plus aucune TVA sur les produits menstruels. En France, elle est toujours de 5,5%. Les parents ont parfois des rêves bien modestes. Comme de passer un moment seul dans la salle de bain d’un hôtel. Bon à savoir, les femmes qui perçoivent des pensions alimentaires peuvent demander leur revalorisation en ce début janvier (merci aux autrices du Genre Du Capital pour l’information). La juriste Camille Kouchner brise le silence de La Grande Familia en dénonçant les abus de Olivier Duhamel, figure de la gauche française, fondateur de la revue « Pouvoirs » sur son frère jumeau. Le Club des Glorieuses ** Offre de janvier** Le carnet Les Glorieuses (avec le collage de Héloïsa Marques) est offert pour toute commande d’un abonnement Deluxe au Club des Glorieuses. Les dernières newsletters Gloria Media ** Prochainement une nouvelle newsletter** Lancement de la quatrième newsletter de Gloria Media. Elle s’appelle IMPACT, elle sera envoyée une fois par mois et elle traitera de la question du genre et de politiques. Pour s’inscrire c’est ici (et c’est toujours gratuit). |
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