10 octobre 2022 Un demi-milliard de personnes viennent d’avoir accès à l’avortement Par Agustina Ordoqui Dans Le Bulletin, lisez les dernières nouvelles sur les droits des femmes dans le monde, y compris :
Pour lire ces nouvelles au fil de l’eau, suivez-nous sur Twitter et sur Instagram. IRAN – La mort de Mahsa ‘Zhina’ Amini après son arrestation par la police des mœurs a déclenché une crise politique en Iran, poussant des milliers de personnes à manifester contre le régime islamique et l’obligation de porter le hijab. La répression violente qui s’est ensuivie a causé la mort d’au moins 185 personnes, dont la jeune militante et TikTokeuse Hadis Najafi. Amini, une femme kurde de 22 ans, avait été détenue par la police des moeurs pour “mauvais” port du hijab. Selon sa famille, elle est morte d’un coup porté à la tête. En réponse à sa mort, des femmes dans tout le pays ont coupé leurs cheveux, enlevé et brûlé leurs voiles en public. Le 1er octobre, de nombreuses manifestations ont eu lieu partout dans le monde pour soutenir les femmes iraniennes. Pour en savoir plus, vous pouvez lire la tribune de Nazanin Nour sur le combat des iraniennes pour leur liberté, publiée par Impact en collaboration avec Les Glorieuses. BRÉSIL – Erika Hilton et Duda Salabert sont entrées dans l’histoire le 2 octobre quand elles sont devenues les deux premières femmes trans élues au parlement brésilien. Deux femmes indigènes les y rejoignent pour la première fois également: Sonia Guajajara et Célia Xakriabá, élues à Sao Paula et Minas Gerais respectivement. Autre première: Ediane Maria, une candidate noire et queer, devient la première employée de ménage à gagner un siège en tant que députée régionale à Sao Paulo. Lors de l’élection présidentielle qui avait lieu le même jour, Luiz Inácio Lula Da Silva a gagné 48,33% des votes, contre 43,20% pour le président sortant Jair Bolsonaro. Le deuxième tour aura lieu le 30 octobre. Retrouvez le reportage de Mariana Fagundes pour Impact sur la vague de candidat·e·s noir·e·s, queers et issu·e·s des favelas qui se sont présenté·e·s aux élections. AFRIQUE DU SUD – Le gouvernement sudafricain s’apprête à présenter un projet de loi qui établirait un conseil national sur les violences liées au genre et les féminicides. Le conseil sera responsable de la mise en œuvre d’un plan stratégique national pour éliminer les violences faites aux femmes dans le pays. En 2019, l’Afrique du Sud déclarait un état d’urgence national lié au nombre de féminicides. En effet, une femme est tuée toutes les trois heures en moyenne en Afrique du Sud. Entre avril et juin cette année, la police a enregistré 855 féminicides. INDE – Lors de la Journée internationale pour le droit à l’avortement, le 28 septembre, la Cour Suprême indienne a accordé aux femmes le droit d’avorter sans obligation d’être mariées et en cas de viol conjugal. La Loi sur l’Interruption Médicale de Grossesse autorise l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse, mais un amendement l’année dernière avait rendues floues les conditions dans lesquelles l’IVG pouvait avoir lieu entre 20 et 24 semaines. Par conséquent, l’avortement n’était garanti que pour les femmes mariées. Mais la Cour a déclaré cette distinction inconstitutionnelle car elle porte atteinte à l’égalité de tous·tes devant la loi. C’est la première fois qu’un texte légal reconnaît l’existence du viol conjugal, qui n’est toujours pas reconnu comme un crime dans le pays. THAILANDE– La Thaïlande va élargir le droit à l’avortement jusqu’à 20 semaines de grossesse. D’après un amendement au Code Pénal thaïlandais, qui prendra effet mi-octobre, une IVG est possible sur demande jusqu’à 12 semaines de gestation. Entre 12 et 20 semaines, les femmes et les personnes enceintes devront obtenir l’accord d’un médecin. L’avortement est aussi légal après 20 semaines en cas de danger de mort, d’anomalies du foetus ou de viol. L’avortement a été légalisé dans le pays en février 2021 après une décision de la cour constitutionnelle. MAROC – La mort d’une jeune fille de 14 ans à la suite d’un avortement clandestin a alimenté les appels à modifier le code pénal au Maroc. L’adolescente, connue sous le nom de Meriem, est morte d’une hémorragie au domicile de l’homme responsable de sa grossesse, qui est accusé de l’avoir exploitée sexuellement. Des manifestant·e·s se sont réuni·e·s devant le parlement à Rabat à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à l’avortement à la suite de sa mort. L’avortement n’est autorisé au Maroc qu’en cas de danger de mort, et avec le consentement du conjoint. Le code pénal prévoit des peines de six mois à deux ans de prison pour quiconque se fait avorter, tandis que celles et ceux qui assistent encourent des peines de prison allant jusqu’à cinq ans, voire 20 ans si la personne décède. ETATS-UNIS – L’état de la Virginie-Occidentale a interdit l’avortement sauf en cas de viol, d’inceste ou de danger de mort en septembre. En Arizona, une juge a statué que l’état pouvait interdire presque entièrement l’avortement en se basant sur une loi datant de 1864, qui avait été annulée par le jugement de la Cour Suprême Roe vs Wade. En Californie, le gouverneur Gavin Newsom a passé plusieurs lois pour renforcer le droit à l’avortement dans l’état, y compris une loi de protection des données pour les personnes qui ont eu recours à une IVG. Le gouvernement régional a aussi créé un site internet pour faciliter l’accès à l’information concernant l’avortement. Pendant ce temps, une juge en Indiana a bloqué une loi anti-avortement entrée en vigueur le mois dernier. FRANCE – La pilule du lendemain devrait être disponible gratuitement et sans ordonnance en pharmacie pour toutes les femmes et les personnes pouvant tomber enceint·e·s à partir de 2023. Le dépistage des infections sexuellement transmissibles sera aussi rendu gratuit jusqu’à 26 ans. La contraception d’urgence était jusqu’ici gratuite jusqu’à 25 ans. Ces mesures seront inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023. SLOVÉNIE – La Slovénie est devenue le premier pays anciennement communiste d’Europe à autoriser les couples de même sexe à se marier et à adopter. En juillet, la Cour constitutionnelle a jugé qu’empêcher les couples gays et lesbiens de se marier ou d’adopter des enfants était discriminatoire et une violation de leurs droits. CUBA – À Cuba aussi, désormais, le mariage et l’adoption homosexuels sont légaux. Le nouveau code de la famille du pays reconnaît également la violence sexiste et légalise la GPA (gestation pour autrui). Le code a été approuvé lors d’un référendum en septembre, avec 67% des voix. La réforme contient également plusieurs garanties de protection de l’enfance, y compris l’interdiction du mariage des enfants. Cuba est le neuvième pays d’Amérique latine à approuver le mariage pour tous·tes, derrière l’Argentine, le Chili, l’Uruguay, le Brésil, la Colombie, l’Équateur, le Costa Rica et le Mexique. On peut signer ce pétition pour soutenir les femmes iraniennes et pour faire cesser la répression meurtrière en Iran : Cette édition d’Impact a été préparée par Agustina Ordoqui, Anna Pujol-Mazzini et Megan Clement. Impact est produite par Gloria Media et financée par New Venture Fund Abonnez-vous à nos autres newsletters : |