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Les femmes afghanes chantent pour défier les talibans+ Les États américains où le droit à l’IVG sera soumis au vote par Agustina Ordoqui Première fois ici ? Nous vous proposons cette fois-ci un résumé de l’actualité des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ dans le monde. Vous n’avez pas le temps de lire toute la newsletter ? On vous a préparé un mini résumé !
Pour lire ces nouvelles au fur et à mesure, suivez-nous sur Instagram ou LinkedIn. MEXIQUE — L’État mexicain de Puebla a mis à jour son code pénal pour autoriser l’IVG jusqu’à 12 semaines de grossesse. Le Congrès de l’État a voté par 29 voix contre 7 en faveur de la réforme. Puebla est ainsi devenu le 14e État mexicain à légaliser ou à décriminaliser l’avortement. C’est aussi la dernière victoire de la “vague verte” (ola verde) de luttes pour le droit à l’avortement qui a déferlé sur le pays depuis que la Cour suprême a déclaré inconstitutionnelle la criminalisation de l’avortement en 2021, puis en 2023. Avant Puebla, c’est Aguascalientes qui était le dernier État mexicain à légaliser l’avortement, en décembre 2023. Mais cette loi a été modifiée en août, réduisant la limite légale de l’avortement de 12 à 6 semaines, une période avant laquelle de nombreuses grossesses ne sont pas encore détectées. “L’interdiction de six semaines contredit les précédents de la Cour suprême du Mexique, et l’Organisation mondiale de la santé a recommandé d’éviter la promulgation de lois interdisant l’avortement sur la base de limites d’âge gestationnel”, a averti Human Rights Watch. AFGHANISTAN — Des femmes afghanes ont diffusé des vidéos dans lesquelles elles chantent, défiant ainsi l’interdiction des Taliban de parler en public. La nouvelle loi a été adoptée par le ministère de la “propagation de la vertu et de la prévention du vice” en août, et prévoit des avertissements officiels, voire des arrestations, pour les femmes qui parlent ou montrent leur visage dans des lieux publics. L’article 13 établit que les femmes doivent se couvrir le corps et le visage d’un voile à tout moment en public “pour éviter la tentation”, et qu’elles ne peuvent pas chanter, réciter ou lire à haute voix en public, car la voix est considérée “intime”. Il est également interdit aux femmes de regarder ou de se réunir avec des hommes qui ne sont pas des parents ou des maris et d’utiliser les transports en commun toutes seules. Depuis que les talibans ont pris le contrôle du pays il y a trois ans, ils ont publié plus de 70 décrets qui privent les femmes et les filles afghanes de leurs droits fondamentaux, notamment le droit d’aller à l’école, de travailler ou de voyager sans un tuteur masculin. “ONU Femmes est profondément préoccupée par la récente promulgation d’une loi sur la moralité par les autorités de fait en Afghanistan, qui impose des restrictions considérables sur le comportement personnel, effaçant de fait les femmes de la vie publique et attribuant des pouvoirs d’exécution étendus à la police des mœurs”, a déclaré l’organisation dans un communiqué. ÉTATS-UNIS — Au moins dix États américains se prononceront sur le droit à l’avortement pendant les élections générales de novembre, où Kamala Harris pourrait devenir la première femme présidente du pays si elle l’emporte sur Donald Trump. L’Arizona, le Colorado, la Floride, le Maryland, le Missouri, le Montana, le Nebraska, le Nevada, New York et le Dakota du Sud demanderont à l’électorat si l’avortement doit être inscrit comme un droit fondamental ou constitutionnel. Le Nebraska est le seul État à faire l’objet de deux propositions d’amendements contradictoires. Le premier prévoit que “toutes les personnes ont un droit fondamental à l’avortement jusqu’à la viabilité du fœtus ou lorsque cela est nécessaire pour protéger la vie ou la santé de la personne enceinte”. Le second interdit l’avortement au cours des deuxième et troisième trimestres, sauf en cas d’urgence médicale, de viol ou d’inceste. Depuis l’annulation de Roe v. Wade, l’arrêt historique de la Cour suprême des États-Unis qui avait légalisé l’IVG dans tout le pays pendant près de 50 ans, plusieurs États ont poussé ou promulgué leur propre législation sur l’avortement. La Californie, le Michigan, le Vermont, le Kentucky et le Montana ont adopté des mesures reconnaissant le droit à l’avortement lors des élections de mi-mandat qui ont eu lieu en 2022. L’Ohio a inscrit l’accès à l’IVG dans sa constitution en 2023. POLOGNE — Le gouvernement polonais a publié de nouvelles directives le 30 août pour réaffirmer la légalité de l’avortement dans les cas où a grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste, ou lorsque la vie ou la santé de la personne enceinte est en danger. Ces directives visent à encourager les médecins à pratiquer des interruptions de grossesse lorsqu’ils sont légalement autorisés à le faire. Sous le précédent gouvernement d’extrême droite, les médecins pouvaient aller en prison s’iels étaient accusé·es de pratiquer un avortement illégal. La conséquence a été une interdiction quasi-totale de l’avortement, avec des professionnel·les de la santé hésitant à pratiquer la procédure, même dans les cas où elle était techniquement légale, par crainte d’être poursuivi·es en justice. Ces lois restrictives ont contraint de nombreuses femmes à mener à terme des grossesses non désirées, à voyager à l’étranger ou à recourir à des procédures dangereuses à domicile, d’après le bureau des droits humains des Nations Unies. On estime qu’au moins six femmes sont mortes à cause de l’interdiction de l’avortement depuis 2021. Au début de l’année, le gouvernement du premier ministre Donald Tusk a présenté un projet de loi autorisant l’avortement jusqu’à 12 semaines, mais celui-ci a été rejeté par le parlement. “Si nous ne changeons pas la loi, nous changerons la réalité”, a-t-il déclaré, après avoir admis qu’il était peu probable qu’une nouvelle loi soit adoptée. BULGARIE — La Bulgarie a officiellement publié une loi anti-LGBTQIA+ dans les écoles, qui est entrée en vigueur le 16 août. La modification du code de l’éducation interdit “toute manière de propagande, promotion ou incitation, directe ou indirecte, dans le système éducatif, d’idées et de points de vue liés à une orientation sexuelle non traditionnelle et/ou à une identité de genre différente de l’identité biologique”. Introduit par le parti d’extrême droite Vazrajdane et inspiré par une loi russe adoptée en novembre dernier, le projet de loi a été soutenu par une large majorité au parlement. En réponse, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues pour dénoncer la loi comme une violation des droits humains et demander à l’Union européenne d’envisager des sanctions. La Bulgarie est le pays de l’UE le plus mal classé dans l’Equality Index, qui mesure l’état des droits et libertés des personnes queer dans le monde. CORÉE DU SUD — La Cour suprême de la Corée du Sud a statué que les couples de même sexe ont droit au même accès à l’assurance maladie que les couples hétérosexuels, et qu’ils peuvent inscrire leur partenaire sur leur assurance. La Cour a estimé que refuser ces droits aux couples constituerait une “discrimination grave à l’encontre de la dignité et des valeurs des citoyen·nes, de leur droit à la recherche du bonheur, de leur liberté de vie privée et de leur droit à être traité·es équitablement par la loi”. Le plaignant était So Seong-wook, un homme qui voulait enregistrer son partenaire comme dépendant. L’affaire a été rejetée par les juridictions inférieures et a fait l’objet d’un recours devant la Cour suprême, qui a jugé que les couples de même genre formaient une “cohabitation économique” semblable à celle des couples mariés et des couples en union libre. Cette décision pourrait ouvrir la voie au mariage homosexuel dans le pays. “Les autorités doivent maintenant prendre des mesures supplémentaires pour protéger les droits des personnes LGBTQIA+ en Corée du Sud en légalisant l’égalité de mariage et en adoptant une loi anti-discrimination complète”, a déclaré Amnesty International. KENYA — L’athlète ougandaise Rebecca Cheptegei est décédée le 5 septembre au Kenya après avoir été immolée par son ex-compagnon. La jeune femme de 33 ans a succombé aux graves brûlures causées par l’agression, qui s’est produite dimanche dernier. La coureuse vivait au Kenya, et avait participé aux Jeux olympiques de Paris cet été. Son ex-partenaire l’a attaquée alors qu’elle rentrait chez elle après avoir assisté à une messe avec ses enfants. Il s’agit du troisième féminicide d’une athlète au Kenya ces dernières années. Agnes Tirop et Damaris Mutua ont aussi été assassinées par leurs partenaires, en 2021 et 2022 respectivement. Au début de l’année, de nombreuses manifestations contre les violences sexistes et les féminicides ont eu lieu au Kenya. On estime que plus de 30 % des femmes kényanes ont subi des violences physiques au cours de leur vie, tandis que l’ONG Femicide Count Kenya a recensé 150 féminicides l’année dernière. IRAK — Début août, le député irakien Ra’ad al-Maliki, avec le soutien des partis chiites conservateurs au pouvoir, a proposé un amendement à la loi de 1959 sur le statut personnel, qui pourrait légaliser le mariage des filles dès l’âge de neuf ans. Le projet de loi consacre le sectarisme dans les relations familiales et supprime les protections accordées aux femmes en matière de divorce, de garde des enfants et d’héritage. Selon le projet de loi, les “musulmans adultes” qui souhaitent se marier pourront choisir entre la charia chiite, la charia sunnite ou les règles du droit de la famille de l’État sur des questions telles que l’héritage, le divorce, la garde des enfants et le mariage. Le texte a été adopté en première lecture, et il lui faudra encore deux lectures avant d’être voté par le parlement. Des milliers de personnes ont protesté contre l’amendement, affirmant qu’il serait un recul sévère sur les droits des filles et des femmes. GAMBIE — L’Assemblée nationale gambienne a rejeté une loi qui aurait annulé l’interdiction de 2015 sur les mutilations génitales féminines, malgré les pressions exercées par des groupes religieux pour abroger cette législation historique. En avril, la quasi-totalité du Parlement avait voté en faveur de l’annulation de l’interdiction. Mais après un long débat en commission, l’assemblée a finalement approuvé un rapport recommandant de la maintenir. Les mutilations génitales féminines comprennent toutes les procédures qui impliquent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins externes ou internes pour des raisons non médicales. Selon l’Organisation mondiale de la santé, cette pratique peut entraîner de graves hémorragies et des problèmes urinaires et sexuels, ainsi que des infections, des complications lors de l’accouchement et un risque de mortalité néonatale. À propos de nousImpact est une newsletter hebdomadaire dédiée aux droits des femmes et des minorités de genre dans le monde entier. Vous aimez la newsletter ? Pensez à faire un don. Votre soutien nous permettra de financer cette newsletter et de lancer des nouveaux projets.
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