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Les premières travailleur·euses du sexe au monde à obtenir un congé maternité et le droit à la retraite+ Les trois nouveaux États méxicains qui dépénalisent l’avortement par Agustina Ordoqui Première fois ici ? Nous vous proposons cette fois-ci un résumé de l’actualité des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ dans le monde. Vous n’avez pas le temps de lire toute la newsletter ? On vous a préparé un mini résumé !
Pour lire ces nouvelles au fur et à mesure, suivez-nous sur Instagram ou LinkedIn. BELGIQUE — Depuis le 1er décembre, les travailleur·euses du sexe en Belgique peuvent signer des contrats de travail leur permettant d’accéder à l’assurance maladie, à la retraite et aux congés payés, de maternité ou de maladie. Il s’agit de la première loi de ce type au monde, qui accorde aux travailleur·euses du sexe les mêmes droits et avantages sociaux qu’aux autres travailleur·euses. Elle a été adoptée par le Parlement belge en mai avec 93 voix pour, 33 abstentions et aucune voix contre. Le texte leur permet de refuser certains actes sexuels ou client·es sans risque de licenciement. Il leur assure aussi le droit de ne pas être employé·es par des personnes avec des mentions de délits graves dans leur casier judiciaire. En 2022, la Belgique est devenue le premier pays d’Europe à décriminaliser le travail du sexe, et le deuxième au monde après la Nouvelle-Zélande. MEXIQUE — Le 20 novembre, l’État de Zacatecas a décriminalisé l’avortement, devenant ainsi le 17e État mexicain à le faire. À la suite d’un vote du Congrès, l’avortement est désormais défini dans le code pénal de l’État comme une “interruption de grossesse après les 12 premières semaines de gestation”. Les personnes qui avortent après cette période s’exposent à une peine de trois à six mois de prison ou à 100 à 300 jours de travaux d’intérêt général, sauf en cas de viol, de risque pour la vie de la patiente ou d’anomalie du fœtus. La même semaine, le Congrès du Chiapas a voté la réforme de l’article 4 de sa constitution, qui protégeait auparavant le droit à la vie “dès le moment de la conception”, et a ensuite adopté un projet de loi décriminalisant l’avortement. Le 25 novembre, le Congrès de l’État de Mexico a également décriminalisé l’avortement, peu importe la raison, au cours des 12 premières semaines de grossesse. L’avortement est désormais dépénalisé dans 19 des 32 États du Mexique, dont la majorité ont modifié leur législation après que la Cour suprême du pays ait jugé inconstitutionnelle l’interdiction de la procédure en 2021. HONG KONG — Le 26 novembre, la cour d’appel de Hong Kong a jugé que les couples de même sexe mariés avaient le droit de demander un logement public en tant qu’unité familiale, ainsi que le droit d’hériter. Bien que le mariage entre personnes du même sexe ne soit toujours pas légal dans le pays, la cour suprême a déclaré que l’exclusion des couples homosexuels qui se sont mariés à l’étranger était inconstitutionnelle. Dans sa décision, le juge Andrew Cheung a écrit que l’exclusion des couples de même sexe des politiques de logement de Hong Kong n’était pas justifiée et que les avantages sociaux devaient être fournis “sans discrimination”. De leur côté, les juges Joseph Fok et Roberto Ribeiro ont écrit que le gouvernement n’avait “pas justifié la différence de traitement” entre les couples hétérosexuels et ceux de même genre en matière d’héritage et que, par conséquent, cette discrimination était “illégale”. Il s’agit de la dernière décision de la cour après un long échange entre les plaignants et le gouvernement. Un tribunal précédent avait statué que Hong Kong devrait fournir un cadre juridique pour les unions entre personnes de même sexe avant octobre 2025. COLOMBIE — Le Sénat colombien a adopté un projet de loi pour interdire les mariages d’enfants. Déjà approuvé par la Chambre des député·es, le projet de loi doit maintenant être signé par le président Gustavo Petro pour entrer en vigueur. La loi précédente autorisait le mariage à partir de l’âge de 14 ans avec le consentement des parents. Les données officielles montrent que 13,3 % des filles âgées de 15 à 19 ans et 2,9 % des garçons adolescents sont marié·es ou en union précoce en Colombie. L’année dernière, 114 enfants ont été marié·es dans le pays. La nouvelle législation interdit les mariages ou les unions dans lesquels un ou deux des partenaires sont mineurs. Un programme national de prévention sera également mis en place pour aider les jeunes à atteindre leurs objectifs de vie, en encourageant l’éducation et le développement personnel. ARGENTINE — L’Argentine a été le seul pays à voter contre une résolution sur la prévention et l’éradication de la violence en ligne contre les femmes et les filles lors de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est tenue à New York la semaine dernière. Alors que 170 pays ont voté en faveur de la résolution, 13 autres se sont abstenus, dont l’Iran, la Russie, le Nicaragua et la Corée du Nord. La déclaration intitulée “Intensification de l’action menée pour prévenir et éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles: l’environnement numérique” exprime “sa profonde préoccupation face au nombre croissant de groupes, notamment les célibataires involontaires (incels), qui se livrent à des atteintes dans l’environnement numérique, y compris des actes de harcèlement sexuel contre des femmes et des filles”. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement du libertarien d’extrême droite Javier Milei a fermé le Ministère de la femme, du genre et de la diversité, limité l’achat de matériels essentiels pour l’accès à l’avortement et interdit l’utilisation de l’écriture inclusive dans les documents officiels. Il a également été critiqué pour le harcèlement en ligne constant dont sont victimes les journalistes et les militant·es, en particulier les femmes. IRAN — Le gouvernement iranien a annoncé qu’il allait créer une clinique de “santé mentale” pour les femmes qui refusent de porter le hijab obligatoire. Talebi Darastani, directrice du département des affaires féminines, a déclaré que les femmes et les jeunes filles y recevraient un traitement “scientifique et psychologique” pour avoir enlevé le hijab, ajoutant que les visites à la clinique seraient “facultatives”. Début novembre, une jeune fille a enlevé ses vêtements devant la Faculté des sciences et de la recherche de l’Université islamique Azad, à Téhéran (Iran), et a été rapidement arrêtée. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, l’étudiante apparaît en sous-vêtements avant d’être arrêtée par des agents de sécurité. Les autorités ont déclaré que la jeune fille était une “personne perturbée”. Elle a reçu un “traitement” dans une clinique psychiatrique et a été libérée sans inculpation le 19 novembre. FRANCE — Le 23 novembre, à la veille de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, des milliers de femmes ont participé à des manifestations dans toute la France. La marche de soutien à Gisèle Pelicot, survivante de viols, et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, a été soutenue par 400 organisations de défense des droits humains et personnalités publiques. La semaine précédente, Gisèle Pelicot a prononcé son dernier discours devant la cour dans le procès de son ex-mari et de 51 autres hommes accusés de l’avoir droguée puis violée. Interrogée par l’avocat de la défense sur les raisons pour lesquelles elle portait encore le nom de Pelicot, elle a répondu : “J’ai des petits-enfants qui s’appellent Pelicot. Je veux qu’ils soient fiers de porter ce nom, qu’ils soient fiers de leur grand-mère. Je veux qu’on se souvienne. Aujourd’hui, on se rappellera de madame Pelicot et non de monsieur Pelicot”. La peine maximale, soit 20 ans de prison, a été requise à l’encontre de Dominique Pelicot. AFGHANISTAN — Une enquête du Zan Times a révélé que les femmes afghanes arrêtées dans le cadre des lois contre la mendicité ont été soumises à des abus sexuels, à de la torture et au travail forcé. Selon les témoignages recueillis par le média afghan, elles ont également dû assister à la torture d’enfants dont deux ont même été battus à mort. Les femmes sont obligées de mendier en raison de la situation étouffante du pays, où elles ont perdu le droit d’étudier, de travailler ou de voyager sans un tuteur masculin. D’après une loi adoptée en mai, les personnes en bonne santé ou ayant de l’argent pour payer un repas ne sont pas autorisées à mendier, tandis que les personnes classées comme “indigentes” peuvent recevoir une aide financière après leur libération. Cependant, cette disposition ne s’applique pas aux femmes. LIBYE — Le ministre de l’intérieur du gouvernement libyen d’Union nationale, Emad Trabelsi, a proposé d’introduire de vastes restrictions aux droits des femmes et des filles, ce qui a suscité l’inquiétude de la communauté internationale. M. Trabelsi a déclaré qu’il déploierait une “police des mœurs” pour surveiller les interactions sociales entre les femmes et les hommes, et a menacé “d’emprisonner” les couples sans lien de parenté qui se rencontrent en public, affirmant que la Libye n’avait “pas de place pour la liberté personnelle”. Le ministre a déclaré que les femmes et les filles devraient porter un hijab et que les femmes qui voyagent à l’étranger devraient obtenir l’autorisation écrite d’un tuteur masculin comme le père, le mari ou le frère. Les mesures proposées par le ministre rappellent les restrictions imposées aux filles et aux femmes en Iran et en Afghanistan, qui, selon les activistes, appliquent un système “d’apartheid des sexes”. “Les restrictions concernant l’habillement, les interactions sociales et les déplacements constitueraient une violation flagrante des droits des femmes et des filles libyennes, mais le premier ministre et d’autres représentants du gouvernement sont restés manifestement silencieux sur ces propositions”, a déclaré Human Rights Watch dans un communiqué. À propos de nousImpact est une newsletter hebdomadaire dédiée aux droits des femmes et des minorités de genre dans le monde entier. Vous aimez la newsletter ? Pensez à faire un don. Votre soutien nous permettra de financer cette newsletter et de lancer des nouveaux projets.
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