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Bienvenue au Bulletin d’Actualités Féministes, une newsletter des Glorieuses. En plus de notre reportage mensuel, publié le dernier lundi de chaque mois, nous vous proposons désormais un résumé de tout ce qui fait l’actualité dans le monde des droits des femmes, des décisions politiques historiques aux mouvements de base qui poussent au changement.
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– L’équipe des Glorieuses
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Un pas en arrière en Afghanistan et aux États-Unis, des féminicides en Espagne et en Grèce, et l’auto-identification du genre en Suisse
AFGHANISTAN : En décembre, le Ministère de la Propagation de la Vertu et de la Prévention du Vice a décidé que les femmes doivent porter un hijab lorsqu’elles prennent un taxi et être accompagnées d’un tuteur masculin si elles voyagent sur plus de 72 kilomètres. Puis en janvier, les Talibans du nord de l’Afghanistan ont annoncé que les bains publics, une tradition hivernale de longue date dans le pays, ne seront plus autorisés pour les femmes. Depuis que les Talibans ont repris le pouvoir en août dernier, des millions de femmes et de filles afghanes ont perdu leurs droits fondamentaux, notamment l’accès à l’éducation et au travail rémunéré. Pour protester contre ces attaques contre les droits des femmes, une grande manifestation a eu lieu le 27 décembre à Kaboul.
ISRAËL : Les femmes en Israël gagnent 22,7% de moins que les hommes, selon une étude réalisée par le Ministère des Finances du pays. Cet écart entre les sexes est le deuxième plus élevé de l’OCDE, derrière la Corée du Sud – la moyenne de l’OCDE est de 12,5%. L’étude prévient que l’une des principales causes de l’inégalité salariale sur le marché du travail israélien est « la pénalité de la maternité », ce qui signifie que les femmes qui ont des enfants sont confrontées à une réduction de leur salaire au cours d’une décennie. Dans ce cas, l’écart entre les sexes augmente à 28%.
EL SALVADOR : Trois femmes qui avaient été emprisonnées après avoir subi un avortement, accusées d’avoir fait une fausse couche intentionnelle et inculpées de meurtre, ont été libérées de prison la veille de Noël. La décision a été prise par le gouvernement après que la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme ait jugé fin novembre que l’État salvadorien était coupable de la mort de Manuela, une femme qui a fait une fausse couche et est morte en prison après avoir été condamnée pour un avortement prétendument illégal. Quatorze autres femmes sont toujours emprisonnées dans le pays pour les mêmes raisons. L’avortement est totalement criminalisé par la loi salvadorienne.
ÉTATS-UNIS : En janvier, le corps législatif de l’État du Dakota du Sud, avec le soutien du département de la santé, a adopté de nouvelles réstrictions interdisant l’avortement médical à domicile. Les personnes enceintes devront désormais se rendre dans un centre autorisé pour recevoir les deux doses des médicaments nécessaires à un avortement médical. En novembre, la Cour Suprême a entendu les arguments verbaux sur la demande du Mississippi de maintenir une loi d’État interdisant l’avortement 15 semaines après la conception, ce qui a le potentiel d’annuler la décision Roe v Wade qui a légalisé l’avortement dans tous les États-Unis.
SUISSE : Depuis le 1er janvier, les personnes transgenres qui souhaitent changer d’identité en Suisse peuvent désormais le faire plus facilement grâce à une loi adoptée fin 2020 et soumise à référendum en avril. Les personnes transgenres devront désormais simplement exprimer la volonté de changer de prénom ou de sexe, sans qu’une opération chirurgicale, un traitement hormonal ou un diagnostic médical ne soit nécessaire. Les enfants de moins de 16 ans devront obtenir l’accord d’un tuteur légal pour changer de genre. La loi suisse ne reconnaît actuellement que deux genres, bien qu’il existe deux initiatives parlementaires visant à introduire un troisième genre ou à éliminer complètement les entrées de genre.
TAÏWAN : Pour la première fois, un couple de même sexe a pu devenir des parents légaux à Taïwan grâce à une décision de justice qui a permis à un homme d’être enregistré comme tuteur légal de la fille précédemment adoptée par son mari. Taïwan a été le premier pays d’Asie à légaliser le mariage pour tous en mai 2019, cependant la législation ne couvrait pas l’adoption par des personnes de même sexe. La décision du tribunal ne s’applique qu’au couple en question et ne crée pas de précédent automatique.
NEPAL : La violence et les abus conjugaux sont l’un des principaux facteurs à l’origine des taux élevés de suicide chez les femmes népalaises, selon une nouvelle étude. La recherche, publiée par BMC Women’s Health, a examiné diverses statistiques de tout le pays et a découvert que 63% des victimes de suicide étaient des femmes âgées de 15 à 29 ans, la majorité d’entre elles étant mariées. Les facteurs les plus courants menant au suicide chez les femmes népalaises étaient les maltraitances, les conflits interpersonnels, les disputes conjugales et les problèmes relationnels ; 61% avaient subi des violences physiques dans les trois mois précédant le suicide. Le suicide est la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer au Népal.
SOUDAN : Des dizaines de femmes et de filles auraient été violées ou maltraitées lors de manifestations au Soudan en décembre. Liz Throssell, porte-parole du Bureau des Droits de l’Homme de l’ONU, a déclaré qu’au moins 13 femmes et filles ont été violées par les forces de sécurité lors d’une manifestation à Khartoum le 19 décembre pour marquer le troisième anniversaire du soulèvement qui a conduit au renversement du Président Omar al-Bashir. Deux personnes ont été tuées et 300 blessées pendant les manifestations. Quelques jours plus tard, le 25 décembre, l’Association du Barreau du Darfour a signalé 30 plaintes pour harcèlement sexuel, dont 16 cas de viol, qui auraient été perpétrées par les forces de sécurité lors de la répression des Marches des Millions.
GRÈCE : Les féministes ont manifesté devant le parlement grec en décembre pour dénoncer les meurtres de femmes dans le pays et pour inciter le gouvernement à inclure le féminicide comme une infraction dans le code pénal. Les organisateurs de la marche ont déclaré que 17 femmes avaient été tuées par leur partenaire en 2021, mais comme il ne s’agit pas d’un délit pénal, il est possible que le nombre de cas soit sous-déclaré. Des politiciens tels que le leader de l’opposition Alexis Tsipras font également pression pour un changement de législation.
ESPAGNE : Pendant ce temps, en Espagne, une définition élargie du « féminicide » sera adoptée par le Ministère de l’Égalité pour inclure tous les « meurtres de femmes motivés par une discrimination historique, une misogynie sexiste structurelle et des relations de pouvoir des hommes sur les femmes ». La coalition au pouvoir a également annoncé qu’elle insistera pour que la loi sur la violence sexiste du pays soit modifiée afin d’y inclure le terme « violence vicariante », une expression surtout utilisée en Espagne et en Amérique latine pour désigner la violence perpétrée contre la famille d’une femme afin de lui faire du mal, principalement contre ses enfants. L’année dernière, 43 femmes et 6 enfants ont été assassinés et 30 autres enfants ont perdu leurs mères, mais avec la définition élargie, le nombre de féminicides passerait à 78.
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IMPACT a été préparé par Agustina Ordoqui, Heloísa Marques, Megan Clement, Rebecca Amsellem et Steph Williamson de l’équipe des Glorieuses.
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