Passeports non genrés aux États-Unis, interdiction scolaire en Afghanistan et plus de vaccins contre le VPH au Japon
Par Agustina Ordoqui 11 avril 2022 POLOGNE : Justyna Wydrzyńska est la première activiste pro-choix en Pologne à être accusée d’avoir aidé une femme à se faire avorter. Wydrzyńska, une militante du groupe Aborcyjny Dream Team, a fourni des médicaments pour l’avortement à une femme enceinte de 12 semaines et victime de violences domestiques. La femme avait déjà essayé de se rendre en Allemagne pour la procédure, mais son mari l’en avait empêchée. Wydrzyńska pourrait être condamnée à une peine allant jusqu’à trois ans de prison si elle est reconnue coupable. En Pologne, l’avortement est limité aux cas de viol, d’inceste ou de risque pour la vie de la personne enceinte. L’avortement en cas d’anomalie du fœtus a été interdit en janvier 2021. JAPON : Le Japon promeut de nouveau le vaccin contre le virus du Papillomavirus Humain (VPH) pour les filles âgées de 12 ans à 16 ans. Le VPH est l’une des principales causes du cancer du col de l’utérus, qui tue près de 3,000 personnes par an au Japon. Les autorités sanitaires avaient cessé de recommander le vaccin en 2013 en raison d’”effets indésirables » qui se sont révélés par la suite ne pas être liés au vaccin lui-même. Les femmes non vaccinées en raison de la suspension et âgées de 17 à 25 ans se verront également proposer le vaccin. Une étude publiée dans The Lancet en 2020 a estimé que l’absence de vaccination contre le VPH au Japon entre 2013 et 2019 entraînera 25,000 cas de cancer du col de l’utérus et plus de 5,700 décès associés. L’ensemble de ces décès auraient pu être évités. KENYA : La Haute Cour de Malindi, une ville du sud-est du Kenya, a rejeté toutes les accusations portées contre une jeune fille accusée de s’être fait avorter et contre le médecin qui l’a assistée. Le juge Reuben Nyakundi a statué que la Constitution garantit un accès complet aux soins médicaux et a demandé au Parlement de travailler sur une loi sur l’avortement qui reflète cela. Au Kenya, l’interruption de la grossesse n’est autorisée qu’à la demande d’un·e praticien·ne de santé et seulement dans le cas de menace pour la vie ou de viol. L’affaire Malindi crée un précédent en matière de droits reproductifs dans un pays où l’on estime que la moitié des grossesses ne sont pas désirées et que 2 600 femmes et jeunes filles meurent chaque année des suites d’avortements non sécurisés. ÉTATS-UNIS : Le gouverneur de l’Arizona a signé une loi interdisant l’avortement après 15 semaines d’aménorrhée dans toutes les circonstances, sauf en cas d’urgence médicale. Les médecins pratiquant des avortements risquent des poursuites et la suspension de leur licence médicale en vertu de cette loi. La Chambre des Représentants du Kentucky a approuvé une législation similaire, mais le projet de loi n’a pas encore été signé par le gouverneur de l’État. ÉTATS-UNIS : Lors de la Journée Internationale de la Visibilité Trans, le président américain Joe Biden a annoncé l’introduction de passeports non genrés. L’option de genre « X » sera ajoutée à « M » et « F » sur les passeports et les formulaires des aéroports. Biden a également annoncé que les procédures de contrôle des aéroports deviendraient moins intrusives pour les voyageuses et les voyageurs transgenres. En Floride, le gouverneur Ron DeSantis a adopté la soi-disante loi « Don’t Say Gay », qui interdira l’enseignement de sujets liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre dans les écoles maternelles et élémentaires jusqu’au CE1. Les groupes d’activistes des droits LGBTQIA+ ont poursuivi en justice DeSantis, affirmant que la loi marginalise leurs communautés et leurs familles. Heloísa Marques pour Impact x Les Glorieuses HONGRIE :L’ultra-conservateur Viktor Orban a remporté un quatrième mandat en tant que Premier ministre hongrois, son parti ayant obtenu 53% des voix. Cependant, son projet de restreindre davantage les droits des LGBTQIA+ a connu un revers. Les Hongrois étaient également invités à se prononcer par référendum sur une loi anti-LGBTQIA+ censée « protéger les enfants ». On a demandé aux électeur·rice·s s’il·elle·s étaient d’accord avec les programmes scolaires d’éducation sexuelle qui abordent les relations entre personnes de même sexe, la promotion des traitements de transition de genre pour les mineurs, l’apparition de personnes LGBTQIA+ dans les médias et la publicité, ainsi que l’autorisation pour les enfants de regarder des « contenus médiatiques à caractère sexuel ». Le référendum a été déclaré invalide après ne pas avoir réussi à attirer plus de la moitié des électeur·rice·s hongrois·es ; pourtant, 90 % de ceux qui ont voté l’ont fait en faveur du programme QATAR : Le drapeau arc-en-ciel pourrait être confisqué aux fans pendant la Coupe du monde au Qatar, selon le général Abdulaziz Abdullah Al Ansari, qui supervise la sécurité du tournoi. La Coupe du monde se jouera du 21 novembre au 18 décembre dans un pays où les relations homosexuelles sont criminalisées et où le changement de sexe n’est pas légal. Al Ansari a déclaré que les drapeaux pourraient être retirés pour « protéger » les fans contre les attaques. Il a déclaré que les couples de même sexe seraient les bienvenus, mais que « pour leur sécurité », les couples ne pourront pas « promouvoir » les symboles des droits LGBTQIA+. GUATEMALA : Un projet de loi qui faisait passer de trois à dix ans la peine de prison pour un avortement a été retiré au Guatemala après de vives critiques de la part des organisations féministes et une demande du président, Alejandro Giammattei. La loi a été adoptée lors de la Journée Internationale des Droits des Femmes, mais a été abandonnée une semaine plus tard. L’avortement n’est autorisé que dans les cas où la vie de la personne enceinte est en danger. La « loi sur la protection de la vie et de la famille » interdit aussi explicitement le mariage homosexuel et l’accès à l’éducation sexuelle dans les écoles. Au moins 32 personnes LGBTQIA+ ont été tuées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre en 2021, tandis que neuf autres meurtres ont été signalés jusqu’à présent en 2022. AFGHANISTAN :Les filles ont une fois de plus été empêchées d’aller à l’école secondaire en Afghanistan, malgré la promesse du régime taliban qu’elles pourraient y aller à partir du 23 mars. De nombreuses filles ont été refoulées aux portes des écoles après que les talibans ont annoncé tard mardi que l’interdiction ne serait pas levée. Les autorités ont déclaré que les salles de classe resteraient fermées jusqu’à ce que les uniformes scolaires soient conçus conformément aux directives de la charia. Cela fait sept mois que les Talibans ont pris le pouvoir et les filles n’ont pas été autorisées à aller à l’école depuis. Une manifestation contre cette interdiction a eu lieu le 26 mars à Kaboul, malgré la crainte de représailles. Le régime taliban a également interdit aux femmes de voyager seules en avion : elles doivent désormais être accompagnées d’un homme de leur famille. ARGENTINE : Les entreprises de plus de 100 employé·e·s doivent fournir des services de garde d’enfant·e·s de 45 jours à trois ans en vertu d’une nouvelle loi adoptée par le gouvernement argentin. La législation, publiée le 22 mars, est conçue pour créer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. « Le travail de soins est au cœur des inégalités en Argentine. Les politiques de soins sont essentielles pour que les mères et les pères puissent travailler et pour ceux qui travaillent tout en s’occupant des personnes qui leur sont dépendantes », a déclaré Pamela Ares, sous-secrétaire aux politiques d’inclusion dans le monde du travail. INDONESIE : En mars, la Chambre des Représentants indonésienne a commencé à débattre d’un projet de loi qui devrait fournir un cadre juridique définissant les types de violences sexuelles. Le gouvernement prépare également un décret visant à prévenir les cas d’abus et de violences sexuels sur les lieux de travail, a annoncé la ministre du Travail Ida Fauziyah. Séparément, la Commission nationale sur les violences faites aux femmes a demandé à la Cour Suprême de rejeter une tentative juridique visant à modifier les conseils du gouvernement sur le traitement du sujet du consentement et de la violence sexuelle sur les campus universitaires. Cet édition d’Impact a été préparé par Agustina Ordoqui, Megan Clement et Steph Williamson. Impact est produite par Gloria Media et financée par New Venture Fund Abonnez-vous à nos autres newsletters : Les Glorieuses / Économie / Les Petites Soutenez un média féministe indépendant en rejoignant Le Club. |
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