Un féminicide toutes les 27 heures en Argentine, les Américains veulent que l’avortement reste légal, et l’Espagne a voté que « Seul le Oui veut dire Oui »
Par Agustina Ordoqui 13 juin 2022 CHILI : La chambre des déput·é·e·s du Chili a adopté deux projets de loi visant à améliorer la santé reproductive dans le pays. La Loi d’Adriana vise à améliorer les soins maternels en prévenant la violence obstétrique pendant la gestation, avant l’accouchement, pendant l’accouchement et pendant le post-partum, ainsi que dans les cas d’avortement. La loi d’Adriana porte le nom d’une jeune mère qui a perdu son bébé à la fin de sa grossesse en raison d’une négligence médicale, malgré des demandes d’aide répétées dans deux hôpitaux différents. La seconde initiative obligerait l’État chilien à promouvoir des programmes qui rendent les produits menstruels abordables pour tous. Les deux projets de loi devront être approuvés par le sénat pour devenir effectifs. JAPON : Le parlement japonais est sur le point d’adopter une loi autorisant les femmes à utiliser des pilules abortives, mais uniquement avec le consentement de leurs partenaires. La nouvelle loi mettrait fin à l’interdiction des médicaments abortifs dans le pays. L’interruption de grossesse est légale au Japon dans des circonstances limitées telles que le viol ou le risque pour la vie de la personne enceinte. Actuellement, la seule méthode légale pour les avortements et les fausses couches est le curetage, qui n’est pas recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé. Le Japon est l’un des onze pays au monde qui exige le consentement d’un tiers pour pratiquer un avortement légal. MADAGASCAR : Le gouvernement malgache a présenté ses observations sur un projet de loi dépénalisant l’avortement pour raisons médicales. Le projet de loi a été introduit en octobre 2021 par la députée Masy Goulamaly, mais retiré à la demande du gouvernement pour évaluation. Après huit mois, le projet de loi a été réintroduit à l’assemblée, bien qu’il n’ait pas encore été inscrit à l’ordre du jour. Les président·e·s d’assemblée ont toujours retiré le projet de loi de l’ordre du jour sous prétexte qu’il est contraire aux valeurs malgaches. L’avortement est totalement interdit à Madagascar, même en cas de viol ou de risque pour la santé. MEXIQUE : Baja California Sur est devenu le neuvième état mexicain à légaliser l’avortement, après Guerrero, qui a approuvé des mesures similaires en mai dernier. Le 2 juin, le congrès de l’État a approuvé une initiative qui garantit l’interruption volontaire et gratuite de la grossesse jusqu’à 12 semaines et six jours de gestation. La nouvelle loi élimine également les peines de prison pour les personnes qui mettent fin à une grossesse, quelle que soit la période de gestation. La Cour suprême mexicaine – qui, en septembre 2021, s’est prononcée en faveur de la dépénalisation de l’avortement dans tout le pays – vient également de se prononcer en faveur de l’autorisation de l’avortement pour les enfants et les adolescentes âgés de 7 à 12 ans en cas de viol, sans avoir besoin du consentement parental. Heloísa Marques pour Impact x Les Glorieuses ÉTATS-UNIS : Trois Américains sur cinq pensent que l’avortement devrait rester légal, tandis qu’un tiers seulement pense qu’il devrait être interdit, selon un sondage du Pew Research Center publié en mai. Une majorité d’hommes (58%) et de femmes (63%) ont déclaré que l’avortement devrait être légal dans tous ou la plupart des cas. Le pourcentage de personnes opposées à l’avortement a diminué de 43% à 37% depuis 2015. Pourtant, alors que le pays attend la décision de la Cour suprême sur Roe v. Wade, plusieurs États ont pris des mesures pour restreindre davantage l’avortement. Le gouverneur de l’Oklahoma a signé une loi interdisant l’avortement à partir du moment de la fécondation, la loi la plus restrictive du pays à ce jour, tandis que les législateurs de Louisiane ont adopté une loi similaire qui ne prévoit pas d’exceptions en cas de viol ou d’inceste. Le 14 mai, des manifestations ont eu lieu dans tout le pays pour défendre le droit à l’avortement. ARGENTINE : Le 3 juin, des milliers de personnes ont défilé dans toute l’Argentine à l’occasion du sixième anniversaire de Ni Una Menos, un mouvement né après le meurtre de Chiara Paez, 14 ans, qui s’est répandu dans toute l’Amérique latine. Selon l’Observatorio de Femicidios en Argentina, il y a eu un décès lié au féminicide toutes les 27 heures depuis le début de l’année. Un autre rapport révèle que 251 féminicides ont été commis en 2021, dont 116 cas concernent des victimes âgées de 25 à 44 ans. Dans 88% des cas, la victime connaissait le tueur. HONG KONG : Une femme sur quatre âgée de 18 à 34 ans a été victime de harcèlement sexuel en ligne au cours des deux dernières années, tandis qu’une sur cinq a été victime de harcèlement sexuel sur le lieu de travail, selon une enquête de la Commission pour l’Égalité des Opportunités de Hong Kong. L’étude a révélé que 72,5 % des femmes victimes ont été harcelées sexuellement par des hommes sur leur lieu de travail et 15,8 % ont été harcelées à la fois par des hommes et des femmes. La commission recommande de réformer l’Ordonnance sur la Discrimination Sexuelle afin de rendre les employeurs légalement responsables du harcèlement par des tiers, ainsi que de réformer l’éducation sexuelle dans les écoles primaires et secondaires. Une autre enquête, réalisée par Save the Children Hong Kong, a révélé que deux adolescents sur dix ont été exposés involontairement à des contenus sexuels en ligne. AFGHANISTAN : Depuis le mois de mai, un nouveau décret oblige les femmes à se couvrir le visage, soit avec une burqa de la tête aux pieds, qui comporte un grillage pour le visage, soit avec un niqab, qui couvre le visage à l’exception d’une ouverture pour les yeux. Les femmes travaillant à la télévision sont également tenues de porter le voile du visage. Le 29 mai, les femmes ont bravé les restrictions et protesté contre le régime taliban à Kaboul, en criant « Pain, travail, liberté » et « L’éducation est mon droit ! Rouvrez les écoles ! » Depuis que les talibans ont repris le pouvoir en août, plusieurs restrictions ont été imposées aux droits des femmes : beaucoup ont été empêchées d’aller travailler et de voyager seules, tandis que les filles ont été interdites d’aller à l’école secondaire. ESPAGNE : Le congrès espagnol a adopté le projet de loi sur la Garantie Intégrale de la Liberté Sexuelle, connue sous le nom de « Seul le Oui veut dire Oui.” Le projet va maintenant être débattu par le sénat afin de devenir une loi. Les adolescentes de 16 et 17 ans et les personnes handicapées pourront se faire avorter sans le consentement de leurs parents ou tuteurs, selon la nouvelle législation promue par le gouvernement. En Espagne, l’avortement est légal jusqu’à 14 semaines de gestation et jusqu’à 22 semaines en cas de risque pour la vie de la personne enceinte ou en cas de grossesse non viable. Le projet de loi prévoit également des jours de congé pour les menstruations douloureuses, la gratuité de la pilule du lendemain, le financement des méthodes contraceptives, un congé prénatal à partir de 39 semaines, une éducation sexuelle dès la petite enfance et la suppression de la taxe pour des produits spécifiques d’hygiène menstruelle. POLOGNE : La Pologne est le pays le moins favorable à la communauté LGBTQIA+ dans l’Union européenne, selon un classement d’ILGA-Europe. C’est la troisième année consécutive que le pays obtient le score le plus bas parmi les pays de l’UE, alors que dans le classement général européen, il a terminé devant le Belarus, la Russie, l’Arménie, la Turquie et l’Azerbaïdjan. Le mariage homosexuel n’est pas légale en Pologne, et la thérapie de conversion est autorisée. Récemment, un tribunal a annulé deux résolutions de 2019 qui ont érigé des « zones sans LGBTQIA+ » à Lublin, la neuvième plus grande ville du pays, et à Ryki, une ville du sud-est. Un tribunal a également donné raison au militant Bartosz Staszewski, qui avait été accusé de « diffamation » par la municipalité de Niebylec pour avoir utilisé le terme « zone sans LGBT » dans les médias. Cet édition d’Impact a été préparé par Agustina Ordoqui, Megan Clement et Steph Williamson. Impact est produite par Gloria Media et financée par New Venture Fund Abonnez-vous à nos autres newsletters : Les Glorieuses / Économie / Les Petites Soutenez un média féministe indépendant en rejoignant Le Club. |
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