Cette newsletter vous a été transférée ? Et vous aimez tellement que vous souhaitez vous inscrire ? C’est ici ! Vous souhaitez gagner le livre de la semaine et ne pas lire la newsletter ? C’est complètement possible ! Il suffit de répondre à cet email en écrivant absolument ce que vous voulez. Ah oui, le livre c’est Nos Absentes. La fabrique des féminicides, il est écrit par Laurène Daycard et si vous voulez en savoir quand même un peu plus il suffit de scroller un peu. Mercredi 25 janvier 2023 C’est quoi être une femme « authentique » ? Nous sommes le 19 août 2009. Nous sommes au Stade olympique de Berlin. C’est le championnat du monde d’athlétisme. La finale du 800 mètres femmes, plus exactement. L’une des participantes, Caster Semenya, est inconnue. Elle a 18 ans et cette course est sa première grande épreuve. « Elle ne le sait pas encore mais dans 1 minute 55 secondes et 45 centièmes sa vie va basculer. » Nous sommes en 2023. Nous sommes au théâtre. Et sur scène, Léa Girardet, Cléa Laizé, Juliette Speck et Julie Teuf racontent la vie de Caster Semenya dans la pièce Libre arbitre. Les comédiennes interprètent finalement la vie de Caster Semenya. « Elle ne le sait pas encore mais dans 1 minute 55 secondes et 45 centièmes elle va devenir championne du monde. » Hier, nous célébrions la Journée internationale du sport féminin, créée pour encourager, entre autres, la pratique sportive des femmes. Chaque année, les organisations internationales, les associations locales multiplient initiatives pour favoriser le sport des femmes. « Elle ne le sait pas encore mais dans 1 minute 55 secondes et 45 centièmes elle sera accusée d’être un homme. » Ce jour-là, à Berlin, le 19 août 2009, Caster Semenya bat son record personnel. Mais la Fédération internationale d’athlétisme n’est pas d’accord. Elle remet en cause le fait que Caster Semenya soit une femme. L’histoire de Caster Semenya, femme intersexe, c’est l’histoire de l’humiliation subie par les sportives qui ont dû subir des « tests de féminité » pour vérifier qu’elles sont bien des « femmes ». Et au travers de l’histoire de la médaillée mondiale, Libre arbitre interroge ce que signifie être une femme, aujourd’hui. On a le droit d’avoir un peu de testostérone, mais pas trop. On a le droit d’avoir une voix grave, mais pas trop. On a le droit d’être qui on veut, mais pas trop. Et si ce contrôle de ce qu’on doit considérer comme « féminin » ou non n’est pas sans rappeler les injonctions auxquelles les femmes doivent faire face, il permet aussi de comprendre pourquoi nous sommes aujourd’hui obligé·e·s de faire des « journées de sensibilisation » pour encourager les femmes à faire plus de sport. La raison est historique : dès l’Antiquité, les femmes ont été exclues de la pratique sportive. D’ailleurs, pour s’en assurer, les athlètes et entraîneurs devaient participer nus. Cette mesure de précaution fut établie après que Kallipáteira devenue entraîneuse de son fils après la mort de son mari pénétra dans l’enceinte du stade d’Olympie déguisée en homme. Plus récemment, les tests de féminité se sont multipliés aux Jeux olympiques puis aux championnats d’athlétisme dans les années 60 pour être sûr qu’une femme est bien « authentique ». Si je mets le mot « authentique » entre guillemets, c’est qu’il a été employé par Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport, lorsqu’il a déclaré en 1964 : « Lors des Jeux de Tokyo, 26,7 % des athlètes médaillées d’or n’étaient pas des femmes authentiques. » Aujourd’hui, les tests ne sont plus systématiques et concernent uniquement les femmes « douteuses ». L’histoire de Caster Semenya me rappelle cette citation tirée du roman Middlesex : « Je commençais à comprendre quelque chose à propos de la normalité. La normalité n’était pas normale. Elle ne pouvait pas l’être. Si la normalité était normale, personne ne s’en soucierait. On pourrait la laisser se manifester d’elle-même » (écrit par Jeffrey Eugenides et traduit en français par Marc Cholodenko). Libre arbitre, une pièce fine, intelligente, drôle, raconte comment la normalité continue d’être définie par quelques-uns aux dépens de la dignité de toute notre humanité. Vous l’aurez compris, je vous encourage vivement à aller voir “Libre-arbitre” de Julie Bertin et Léa Girardet. Voici les prochaines représentations : Du mardi 31 janvier 2023 au samedi 4 février 2023 à Bordeaux au Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine *** Notre partenaire, les Éditions du Seuil, vous présente le livre Nos Absentes. La fabrique des féminicides ***
« Le crime passionnel est une fiction journalistique inventée au XIXè siècle pour vendre des journaux. » La journaliste Laurène Daycard livre un récit précis, chirurgical, intime sur la manière dont le système dans lequel nous vivons permet aux femmes d’être tuées par leur conjoint. « Les enfants exposés aux violences conjugales ressentent un traumatisme plus lourd que s’ils avaient été en zone de guerre. » Si vous êtes intéressée par ce livre, vous pouvez tenter de gagner le récit de Laurène Daycard en répondant à cet email ou en tentant sur Facebook, Instagram et Linkedin (il y a deux exemplaires à gagner sur chacune des plateformes). Il n’y a toujours pas de message particulier à mettre. Ce que je recommande cette semaine 85% des femmes yézidies sondées ont rapporté avoir fait face à des pratiques inappropriées lors d’interviews. Dans la newsletter IMPACT, la journaliste Megan Clement échange avec des survivantes sur pourquoi raconter les violences subies laisse des séquelles. On y découvre également l’importance de l’art dans la guérison. Aujourd’hui, c’est la journée internationale de lutte contre le sexisme. Un rapport récemment publié par le Haut Conseil à l’Egalité montre que plus d’un tiers des femmes ont vécu une « situation de non-consentement », que 15% des femmes ont été victimes de violences physiques par leur partenaire ou ex-partenaire ou encore que 23% des jeunes hommes considèrent qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter. Vous avez une idée de newsletters ? Vous publiez déjà votre propre newsletter ? Cette information est pour vous ! Je serai disponible, avec Eric Villemin (consultant formidable et spécialiste en stratégie de contenu, mutations digitales et Start-up) et Marine Doux (également consultante formidable et co-créatrice de Médianes) pour échanger sur vos différents projets de newsletters dans le cadre du festival Infolettre organisé par Creatis à Ground Control les 2 et 3 février prochain. C’est gratuit, les places sont toujours limitées, et on peut s’inscrire ici. J’interviendrai également dans une masterclass pour raconter comment on en arrive à créer la première société de production de newsletters. Les places sont limitées (il y en a 30) et on peut s’inscrire gratuitement ici.
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