Cette newsletter vous a été transférée ? Et vous aimez tellement que vous souhaitez vous inscrire ? C’est ici ! Lundi, 7 août 2023 A jeu égal, salaire inégal – la bataille pour une rémunération équitable Par Esther Owusua Appiah-Fei Bienvenue dans l’édition estivale de la newsletter Impact dédiée au féminisme et au football à l’occasion de la Coupe du monde 2023. Nous couvrons les grands moments des matchs sur le terrain, et les batailles pour l’égalité qui se jouent en dehors de la ligne de touche. Aujourd’hui, la journaliste sportive Esther Owusua Appiah-Fei nous dresse un portrait des campagnes pour l’égalité salariale menées par les joueuses contre leurs fédérations. Dans cette édition, vous apprendrez que :
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Speak English ? La La Coupe du monde 2023 devrait être l’événement sportif féminin le plus suivi de tous les temps. Le tournoi, présenté comme la plus grande Coupe du monde féminine de l’histoire, a pulvérisé les records de vente de billets et les records nationaux de fréquentation dans les pays hôtes, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Sous les projecteurs de l’Eden Park d’Auckland, 42,137 spectateur·rice·s ont assisté à la victoire de la Nouvelle-Zélande sur la Norvège lors du coup d’envoi de la compétition, qui se dispute en 2023 entre 32 équipes, là encore un record. Les Matildas d’Australie sont également entrées dans l’histoire après que 75,784 fans et 4,88 millions de Mais l’enthousiasme du spectatorat n’a pas été suivi par le soutien des fédérations nationales de football, qui continuent à sous-payer les joueuses et à négliger le développement du football féminin. Plusieurs équipes ont entamé le tournoi en ayant des différends avec leur fédération de football – les organes responsables de la gestion du jeu dans les pays ou les régions – et repartiront avec des questions sans réponse concernant les L’Australienne Stephanie Catley marque le but de la victoire à Sydney. La lutte pour l’égalitéDans la période précédant la compétition, des dizaines de joueuses ont intenté des actions contre leurs fédérations respectives, exigeant d’être payées à leur juste valeur. Certains litiges impliquent certaines des équipes les plus performantes du monde ainsi que des équipes moins bien dotées en ressources comme l’Angleterre et le Canada. Après des années de problèmes avec Les Super Falcons du Nigeria ont connu jusqu’à présent un parcours record, devenant la première équipe africaine à se qualifier deux fois de suite pour les huitièmes de finale d’une Coupe du monde Crédit: Dianaatflourish. CC BY-SA 4.0 Il en va de même pour l’Afrique du Sud, championne en titre de la Coupe d’Afrique des Nations, qui, après un départ difficile, a battu l’Italie et s’est qualifiée pour les huitièmes de finale. Pourtant, avant la compétition, les membres des Banyana Banyana se sont mises en grève et ont boycotté un match amical contre le Botswana avant la Coupe du monde. À la dernière minute, la sélectionneuse Desiree Ellis a dû mettre sur pied une équipe de réserve comprenant une joueuse de 13 ans pour pouvoir disputer le match. Après cet embarras, la Fondation Motsepe – une des fondations philanthropiques les plus importantes Même les anciennes championnes des pays riches ont dû se battre pour obtenir une égalité dans les entraînements ou encore les équipements. Le Canada, médaillé d’or olympique, a commencé la Coupe du monde avec un conflit concernant l’égalité des salaires, et rentrera à la maison avec plus de questions que de réponses après avoir échoué à se Les Lionesses anglaises ont peut-être plongé leur pays dans l’euphorie footballistique après avoir remporté l’Euro l’année dernière, mais elles n’ont toujours pas obtenu l’égalité avec l’équipe masculine, pourtant moins performante. Les Lionesses ont publié une déclaration avant la Coupe du monde, indiquant qu’elles avaient interrompu les négociations sur les primes avec la Fédération anglaise de football, mais qu’elles les reprendraient après la Coupe du monde. La Fifa à la rescousse ?L’instance dirigeante du football mondial, la FIFA, a annoncé que 49 millions de dollars sur les 110 millions de dollars de la cagnotte de la compétition seraient alloués aux joueuses, chaque joueuse recevant un paiement minimum de 30 000 dollars et les membres de l’équipe victorieuse empochant 270 000 dollars chacune. S’adressant à l’équipe nigériane après le match nul 0-0 contre l’Irlande, la secrétaire générale sortante de la FIFA, Fatma Samoura, l’a félicitée pour son engagement. Elle a déclaré aux Super Falcons : « C’est grâce à vous que, pour la première fois dans l’histoire de la FIFA, la dotation de la Coupe du Monde féminine de la FIFA sera versée directement à vous, les joueuses ». Mais le paiement n’est pas si simple. Certaines joueuses accusent leurs fédérations d’avoir décidé qu’il n’était pas nécessaire d’ajouter à ce paiement des primes d’apparition et de performance pour leurs joueuses. Le Guardian a rapporté que l’échec des négociations sur les primes entre les Lionesses et la Fédération anglaise de football serait lié à ce problème. Lors d’une conférence de presse en juin, le président de la FIFA, Gianni Infantino, n’a pas pu confirmer que l’argent parviendrait effectivement aux joueuses. M. Infantino a déclaré que la FIFA s’en remettrait plutôt aux fédérations individuelles – L’écart entre les dotations des Coupes du monde masculine et féminine demeure : la dotation totale de la Coupe du monde masculine au Qatar s’élevait à 440 millions de dollars, soit quatre fois plus que les fonds offerts aux footballeuses jouant en Australie et en Nouvelle-Zélande cette année. Une seule fédération offre à ses joueuses des gains Investir dans l’égalité salariale présente des avantages considérables. En 2017, le Lewes FC, au Royaume-Uni, est devenu la première équipe au monde à assurer l’égalité salariale entre les joueuses et les joueurs. « Le partage équitable des ressources entre nos équipes masculine et féminine a entraîné une augmentation massive du nombre de Sur le terrain, en Australie et en Nouvelle-Zélande, la plupart des joueuses ont décidé de mettre de côté leurs différends et de se concentrer sur le jeu qui unit leurs cœurs, le jeu que d’autres avant elles se sont battues pour pouvoir jouer, le jeu qui compte le plus pour elles. Le sale boulot – Esther Owusua Appiah-Fei est une journaliste sportive indépendante ghanéenne qui couvre les femmes africaines dans le sport et les sports sous-estimés en Afrique. La Coupe du monde la semaine dernière…Phase de poules Huitièmes de finale Soulier d’or 🥅 Première fois par ici ? Impact est une newsletter hebdomadaire dédiée aux droits des femmes et des minorités de genre dans le monde entier. Chaque mois, nous publions les dernières nouvelles sur les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, un entretien, un reportage et un édito écrit par notre rédactrice en chef. Cet été, nous proposons une édition spéciale Coupe du monde de foot. Youhou ! Le programme habituel reprendra dès septembre. PS : Impact est également disponible en anglais. Megan Clement est la rédactrice-en-chef de la newsletter Impact. Rebecca Amsellem a relu et corrigé la traduction. Agustina Ordoqui prépare le bulletin mensuel et rédige les posts d’actualité sur les réseaux sociaux. La newsletter est financée par New Venture Fund et produite par Gloria Media, basée à Paris. Gloria Media est dirigée par sa fondatrice, Rebecca Amsellem. Gloria Media remercie ses partenaires pour leur soutien. Pour sponsoriser une newsletter, vous pouvez envoyer un mail ici. Le sponsoring n’a aucune influence sur le contenu de la newsletter. Abonnez-vous à nos autres newsletters : Les Glorieuses |
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