« C’est important maintenant de raconter le monde tel qu’on le voit, nous », une conversation avec l’autrice espagnole Elena Medel.
par Rebecca Amsellem (pour me suivre sur Insta, c’est là et sur Twitter, c’est là)
Elena Medel est l’autrice du livre Les Merveilles, un best-seller depuis sa sortie en Espagne en 2020. L’ouvrage sort aujourd’hui aux Éditions La Croisée. RDV sur le compte Instagram des Glorieuses pour tenter de le gagner. L’échange a eu lieu le jeudi 3 février à Paris, à l’occasion de la sortie de son ouvrage, Les Merveilles. Lise Belperron, traductrice du livre, était présente pour traduire les propos de l’autrice en français. Pour la clarté du propos, la conversation a été éditée.
Rebecca Amsellem – Vous avez dit dans une interview (Forbes, en janvier 2021), que vous vouliez que votre livre crée un dialogue non pas autour des différences de luttes entre générations de femmes mais pour souligner qu’il s’agit d’une question de classe sociale. Avez-vous le sentiment d’y être un peu arrivée ?
Elena Medel – Il y a plusieurs nuances dans les différences entre les femmes. La date de naissance n’a pas autant d’influence que la classe. Maria et Alicia (les deux principales protagonistes du roman) ont trente-cinq ans de différence, et elles sont plus proches de par leur situation que des femmes de leur âge, mais qui seraient d’une
classe sociale plus élevée. Cela fait plus d’un an et demi que le livre est publié et plus qu’un dialogue, ce que j’ai vécu est très émouvant. Je suis devenue un peu la réceptrice d’histoires de femmes. De nombreuses femmes qui ont lu le roman se sont identifiées au personnage de Maria. Et donc dans les lectures ou dans les activités que j’ai pu faire avec des associations, des femmes sont venues me voir pour me dire qu’elles avaient vécu, travaillé toute leur vie comme femme de ménage ou qu’elles travaillaient encore comme femme de ménage et qu’elles n’avaient pas l’habitude de se reconnaître dans les livres qu’elles lisaient ou les films qu’elles voyaient. Il y a beaucoup de scènes dans le roman qui sont des fictions, c’est moi qui les ai inventées, et pourtant, dans
ces ateliers, je rencontrais des femmes qui me disaient qu’elles avaient vécu exactement ça. Une femme, par exemple, m’a raconté qu’elle avait économisé longtemps pour pouvoir divorcer. Ce qui m’a beaucoup ému, c’est ça, c’est que ces femmes-là sont venues me raconter des histoires qu’elles avaient en elle et qu’elles avaient besoin ou envie de raconter depuis très longtemps. Le roman a permis de se rendre compte qu’il y avait des gens qui étaient disposés à les écouter alors que ces femmes avaient l’impression, avant, que leur histoire n’intéressait personne et qu’elles n’avaient aucune importance.
Rebecca Amsellem – Il semble qu’une femme qui publie un livre
sur une question qui a trait aux femmes acquière sans le vouloir une forme de responsabilité vis-à-vis de ces femmes, vis-à-vis de ces histoires qu’on lui racontait. Vous avez l’impression d’avoir une responsabilité vis-à-vis des histoires qu’on vous raconte ?
Elena Medel – Bien sûr, il y a une sorte de responsabilité. Pour moi, cela a à voir avec la conscience du féminisme, mais aussi de classe. Ce que j’écris, ce que je publie, ce que j’édite, correspond à un engagement multiforme. Évidemment, le féminisme mais pas seulement, la classe, la race, etc. Et en ce qui concerne le roman, c’était très clair pour moi que ça devait être des femmes qui parlaient. Parce qu’après tellement de temps, à écouter les histoires écrites par des hommes et qui mettent en scène des hommes ou alors des personnages féminins, mais écrites par des hommes, c’est important maintenant de raconter nos histoires et de raconter le monde tel qu’on le voit, nous. Si je me confronte à un roman où le personnage est un homme, ça parle des grands thèmes de l’humanité. Et pourtant, si ce personnage est féminin, même si elle parle exactement des mêmes sujets, on va dire que c’est un roman qui est destiné uniquement à la moitié de l’humanité et qui parle uniquement des femmes. Et il m’est arrivé d’avoir ce genre de réaction en Espagne pour ce roman. Il y avait des lecteurs qui me disaient : « J’aime bien la partie historique, c’est intéressant, mais j’ai du mal à conserver mon attention, car après, ça parle d’histoires de femmes. » Et je répondais alors : « Et quel est le problème ? C’est l’argent ? La classe sociale ? La politique,
c’est ça les thèmes de femmes qui ne vous intéressent pas ? » Le « problème » était que c’était raconté par des femmes. C’est un peu triste, mais je pense que c’est pour ça qu’il faut qu’on continue à insister encore et encore et à mettre en scène des personnages féminins, y compris des personnages féminins imparfaits avec leurs zones d’ombre.
Rebecca Amsellem – Cela me fait penser à un autre élément que vous avez déjà mentionné. Vous avez précisé que le machisme et le classicisme ont marqué l’histoire de la littérature. Est-ce que vous avez l’impression qu’aujourd’hui déjà, on voit de plus
en plus de livres qui sont écrits par des femmes et que la littérature est en train d’aller du bon côté ? Ou alors on est encore dans cette période où on est en train de se battre pour essayer de faire en sorte que les femmes aient l’opportunité de raconter leur histoire ?
Elena Medel – J’ai une sensation ambivalente par rapport à ça. Je vais parler surtout de la situation en Espagne car c’est celle que je connais le mieux. Je crois précisément que c’est parce qu’on n’est pas habitué à ce que les femmes aient une présence aussi massive dans les librairies, dans les médias, dès qu’il y en a quelques-unes qui arrivent, on a l’impression qu’il y en a encore beaucoup
plus qu’en réalité. Comme c’est quelque chose d’exceptionnel, en fait, on a l’impression qu’elles sont plus nombreuses qu’elles ne le sont en réalité. Et cela a à voir avec le fait qu’il y a beaucoup moins de femmes qui envoient leurs livres à des maisons d’édition, à des prix. Il y a beaucoup de raisons à cela et une des raisons principales pour moi, c’était le syndrome de l’impostrice. Elles écrivent des livres mais ne les envoient pas car elles pensent que cela ne va intéresser personne. Évidemment, c’est aussi parce que les femmes doivent s’occuper de leur entourage dans leur quotidien. En plus de l’écriture, j’ai travaillé dans l’édition pour gagner un peu d’argent dans le domaine de l’écriture et
j’ai donc souvent demandé aux femmes d’écrire pour être publiées mais elles me répondaient qu’elles ne pouvaient pas. C’est donc une situation contradictoire car la situation s’améliore mais il reste encore beaucoup d’obstacles. Je pense qu’on continue à regarder très différemment ce que les femmes écrivent que les hommes. On les catégorise dans « des trucs de femmes ». Comme si le féminin était un signe de mauvaise qualité, alors que tout le monde sait bien que le masculin, c’est déjà un gage de qualité.
Rebecca Amsellem – Par rapport au syndrome de l’impostrice, une autre raison à cela est que les femmes n’ont pas le droit de faire des erreurs, a fortiori quand elles sont issues de classes sociales pauvres.
Elena Medel
– Je suis d’accord alors que cela fait des centaines d’années qu’on lit des livres médiocres écrits par des hommes et que personne ne les embête. Nous aussi, on a le droit d’écrire des romans, des œuvres qui ne vont pas changer le cours de l’humanité, qui ne sont pas des chefs-d’œuvre. On a l’impression qu’on regarde les femmes avec une loupe, avec beaucoup d’attention. Et donc on ne se permet ni les erreurs ni l’imperfection. En tant qu’éditrice, je travaille avec beaucoup d’autrices et d’auteurs et, si bien sûr il y a des exceptions, le manque de confiance est plus fort chez les femmes que chez les hommes. Je le vois même chez des écrivaines reconnues. Et la critique est toujours plus dure.
Rebecca Amsellem – Il est difficile de distinguer ce que vous écrivez, ce que vous faites dire à vos personnages et ce que vous pensez. Beaucoup de phrases sont passionnantes. En voici une : « Même pour protester, il faut avoir de l’argent. » C’est quelque chose dont on parle rarement, même dans les milieux féministes. Est-ce un défaut des mouvements féministes que vous avez vécus ? Ce n’est pas ce qu’il est censé être parce que les personnes qui ont réellement besoin d’y être ne le peuvent pas ?
Elena Medel – Dans mon cas, ce serait difficile d’écrire si j’enlevais tout ce que je pense. Et donc j’écris avec
cette pensée féministe et j’essaie d’être en accord avec celle-ci. Ce qui est curieux dans mon cas, c’est que cette phrase « Même pour protester, il faut avoir de l’argent » est arrivée lors de la deuxième écriture du roman. Car pendant la première version du roman, Maria participait aux manifestations, elle participait aux grèves. Et puis j’ai réfléchi, et je me suis dit qu’elle n’aurait pas pu aller à une manifestation. Car elle travaillait, donc elle ne pouvait pas perdre le salaire d’un jour. Elle ne pouvait non plus dire à son chef qu’elle manifestait. Cela m’a donc semblé évident qu’il fallait changer ça, que ce n’était pas cohérent avec la vie du personnage. Et c’est quelque chose d’assez pervers. Parce que même pour l’activisme, pour la politique, on a besoin non seulement de temps libre, mais de temps libre de qualité. Il ne faut pas être épuisée car on a travaillé toute la journée. C’est pourquoi la politique doit être altruiste et non pas une activité monétisable. Et c’est vicieux car cela signifie que celles et ceux qui peuvent se consacrer à l’activisme sont des gens qui ont déjà de l’argent et c’est pour cela que certaines personnes qui font de la politique sont un peu en dehors des préoccupations militantes. Par exemple, dans mon cas, je viens d’une famille assez humble. Mes parents n’ont pas pu me donner de l’argent pour que je puisse me consacrer entièrement à mon écriture. J’ai
donc toujours eu besoin de travailler pour pouvoir vivre. Et je place mon activisme féministe dans mon travail : l’édition et l’écriture. Donc, oui, cette phrase me parle. Bien sûr que pour protester, il faut de l’argent.
Rebecca Amsellem – Où se joue votre engagement féministe dans votre activité d’éditrice ?
Elena Medel – D’une façon très naturelle, sans même me le dire, le pourcentage d’autrices est plus élevé que celui des hommes, ce qui n’est pas très habituel en Espagne. 62 % de femmes et 40 % d’hommes. J’ai la sensation que les actrices savent que dans ma maison d’édition, elles seront lues avec une perspective différente. Car en plus de publier des livres d’autrices, j’aime publier des livres qui parlent de thèmes très concrets, par exemple comme la maternité et la non-maternité. Depuis le
début, mon catalogue a été très ouvert aux auteurs et autrices LGBT. L’idée, à la base, était de donner un espace de liberté à des gens qui, peut-être, ne trouvaient pas vraiment de place dans le monde éditorial tel qu’il existait à l’époque. Chaque autrice a son propre rythme de développement et l’idée est de ne pas imposer des choses qu’elles ne veulent pas. Par exemple, si l’une n’est pas à l’aise avec la promotion, on trouve d’autres moyens de le faire. Et enfin, je ne travaille pas chaque livre individuellement. Je suis des trajectoires d’auteurs. J’aime cette idée que l’autrice va pouvoir échanger avec moi pendant l’écriture, qu’elle sait que si elle a besoin d’un conseil, d’une aide, je serai là. Elle n’aura pas à chercher une nouvelle maison d’édition à chaque nouveau livre, car je pense que cela affecte l’écriture. Je vais ouvrir une parenthèse, mais je pense que cela peut être intéressant. Je ne sais pas comment ça se passe en France, mais en Espagne, les suppléments littéraires des journaux regroupent quatre ou cinq jeunes femmes qui viennent de publier leur premier roman. Le seul lien entre ces œuvres-là, c’est que ce sont des femmes qui les ont écrites et qu’elles sont peut-être toutes plus ou moins jeunes. Mais bon, la jeunesse est une notion extensive qui a beaucoup à voir avec l’infantilisation. Et en général, le titre, c’est toujours le même, c’est « le boom des écrivaines ». Pour moi, les mots n’ont pas seulement la signification qu’elles ont dans le dictionnaire, elles ont aussi beaucoup de signification occulte. Le « boom », cela veut
dire qu’il y a une explosion et qu’ensuite rien. Quand un homme publie son premier roman, il entame une carrière dont on espère qu’elle sera longue. Et eux n’apparaissent jamais dans ce genre de suppléments. Ils ne sont jamais regroupés, ils ont leur propre interview individuelle. Mais pour les femmes, on est tellement sûrs qu’il y aura un livre, peut-être deux, et ensuite rien du tout que c’est l’excuse pour publier ce type d’article. Mon travail d’éditrice est de publier ce troisième, quatrième, cinquième livre. Car j’ai remarqué qu’au bout de deux ou trois romans, les écrivaines se retrouvent dans des petites maisons et sont complètement isolées.
Rebecca Amsellem – Et
généralement, ce genre de reportage se fait au mois de mars.
Elena Medel – En Espagne, on a également octobre, le mois de l’autrice. Donc, il y a deux articles par an.
Rebecca Amsellem – Vous citez Annie Ernaux, Sally Rooney, Elena Ferrante et Marta Sanz comme inspirations pour votre livre Les Merveilles. Un des points communs qu’on peut voir entre ces autrices, c’est leur capacité, leur « grandiosité », à mêler l’intimité et la critique sociale, ce que vous réalisez aussi parfaitement. Était-ce là votre inspiration ? Était-ce une volonté claire ou une évidence en écrivant l’histoire ?
Elena Medel – Ce qui m’intéresse c’est de raconter la politique depuis le point de vue de l’intimité. Peut-être parce que l’intime, c’est ce qu’on associe toujours à l’espace des femmes. Tout en ayant en tête les préjugés que l’universel c’est masculin et l’intime c’est féminin. Mais je trouve ça bien qu’on s’approprie les préjugés, qu’on les retourne. Il y a une poétesse espagnole qui n’est pas très connue, Elena Figuera, une grande actrice du xxe siècle. Elle a écrit des poèmes politiques, en pleine dictature, et elle parlait des mères avec leurs enfants, de femmes dans la cuisine, au marché, mais aussi de la dictature de la pauvreté de ces années-là. C’est cette littérature qui m’intéresse le plus, le fait de revendiquer ces espaces-là et changer leur signification.
Rebecca Amsellem – Vous êtes la fondatrice de la maison d’édition La Bella Varsovia, spécialisée dans la poésie. Quelle était votre intention en la créant ?
Elena Medel
– J’avais l’impression qu’il manquait quelque chose. Depuis dix-huit ans, en Espagne, il est compliqué de publier un livre de poésie si on ne gagnait pas un prix. Et donc, l’idée, à la base, à la fois très évidente et très naïve, était que si les espaces n’existaient pas, plutôt que de se plaindre qu’ils n’existaient pas, il fallait les créer. C’était un peu naïf, mais je n’allais pas m’asseoir, croiser les bras et attendre que les choses arrivent. Dans tout mon travail, je me suis comportée comme ça quand je voyais qu’il manquait quelque chose, je le faisais moi-même. C’est dans cette même veine-là, qu’il y a cinq ans, j’ai commencé à faire des activités de généalogie
littéraire. J’ai commencé à publier des autrices du passé, dont l’œuvre n’était plus disponible. C’est ça ma façon d’être activiste, c’est d’éditer.
Rebecca Amsellem – Les Merveilles est un livre sur la pauvreté et comment elle piège les femmes dans un monde sans choix. J’appelle les non-choix, ces choix qui sont faits par défaut, sous la contrainte. La possibilité d’avoir le choix est-elle conditionnée au montant d’argent que vous avez sur votre compte bancaire ?
Elena Medel – Malheureusement, on vit dans un monde où tout s’achète avec de l’argent, y compris le temps. Si tu n’as pas d’argent, tu dois employer ton temps pour obtenir de l’argent, pour payer son loyer et sa nourriture. Quand j’entends le mot empowerment, je pense tout de suite à l’argent. Il y a un moment d’ailleurs, dans le roman, où l’argent et le pouvoir veulent dire la même chose. En tant que féministe, il faut qu’on ait toujours à l’esprit cette conscience de l’argent. Et comment ? Si j’ai plus d’argent qu’une autre femme, cela me situe au-dessus d’elle dans cette société très hiérarchisée. Il ne faut jamais perdre la conscience de ses privilèges qu’on a par rapport à d’autres femmes plus en difficulté.
Rebecca Amsellem – Cela vous arrive-t-il vous arrive d’être un peu fatiguée ou déprimée par votre combat féministe ?
Elena Medel – Ce genre de moment a beaucoup à voir avec la fatigue, mentale et physique. Cela a également à voir avec mes moments d’insécurité et de syndrome de l’impostrice. Ma réponse à cela est peut-être très banale mais la voici : c’est de discuter avec mes amies. Ce roman, je n’aurais jamais pu l’écrire sans les ami.e.s qui ont été avec moi pendant l’écriture. Celles à qui j’ai envoyé des chapitres à lire, celles qui comprenaient que je ne pouvais pas sortir. C’est aussi la confiance en ce réseau qui me soutient aujourd’hui et qui pourra
soutenir une autre femme demain. C’est ce contact continu qui me fait tenir.
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