Chères Glorieuses, Chers Glorieux, En toile de fond du défilé Dior qui se déroulait avant-hier au musée Rodin à Paris, on pouvait voir une tapisserie révolutionnaire. Il y était inscrit « Et si les femmes dirigeaient le monde ? ». Si elle ne venait pas orner un défilé de mode où les mannequins ne franchissaient jamais la taille 36 alors qu’elles dépassaient systématiquement le mètre soixante-quinze, je me serais aisément cru à un défilé contre la « réforme » des retraites. Ou presque. Je dois à ce stade préciser une chose. Je suis partisane du « tout-féministe ». Je suis convaincue que plus les messages féministes sont visibles dans Dans une structure gonflable – qu’on espère recyclable – en forme de déesse inspirée par une sculpture de l’Américaine Judy Chicago, la directrice artistique de la marque Maria Grazia Chiuri tente de répondre à sa question centrale : « Et si les femmes dirigeaient le monde ? » par d’autres questions. « Les hommes et les femmes seraient-ils et elles égaux ? » « La Terre serait-elle protégée ? » « Les immeubles ressembleraient-ils à des utérus ? ». « Je pense que si les femmes dirigeaient le monde, la signification du mot pouvoir serait très différente. » Maria Grazia Chiuri répond à sa propre question à la demande de la journaliste du Guardian. « Le sens de la féminité – et cela existe aussi bien chez les hommes que chez les femmes – est de prendre soin des autres, pas seulement de vous-même. Je pense, mais je ne sais pas. Je suis créatrice de mode ! » La designeuse n’a pas la réponse. Elle le dit elle-même : elle est créatrice de mode. Pas une femme politique. Pas une sociologue. Son rôle est de designer des vêtements et d’utiliser la plate-forme qu’elle a à sa disposition pour faire passer les messages qu’elle pense. Mais est-ce suffisant quand les vêtements exposés semblent être des miroirs des valeurs féminines dans un monde patriarcal ? Des silhouettes longilignes. Des tailles dont on accentue la petitesse. Jess Cartner-Morley, journaliste au Guardian, ne comprend pas le rapport entre les vêtements et les messages exposés en arrière-plan : « la conformité de presque tous les looks sur le podium à une forme de corps traditionnellement idéale – haute et très mince, avec une taille accentuée – semblait en contradiction avec les valeurs épousées de l’événement ». Et si la réponse était de se poser les bonnes questions ? Chiuri a un pouvoir, mais restreint. Elle doit continuer à satisfaire les volontés entrepreneuriales de son président, Bernard Arnault, et de son autre chef, Sydney Toledano. Et cela passe par la création de silhouettes conformes aux idéaux de marché que les chefs se font. Mais elle en a du pouvoir. En posant ces questions, en refusant d’y répondre, son pouvoir est de semer, comme Judy Chicago avant elle, le doute. Lorsque Chicago a exposé The Dinner Party en 1979 elle voulait aider les femmes à voir au-delà du personnel. The Dinner Party est une table représentée en taille réelle qui rappelle La Cène. Virginia Woolf y côtoie Christine de Pisan, Sappho, Élisabeth Ire, Isabella d’Este… Trente-neuf femmes représentées sous forme de vulve de porcelaine peinte et sculptée différemment pour chaque convive. « Je voulais jeter le doute sur l’histoire représentée comme une histoire exacte et complète ou universelle ; c’est une histoire très partielle. Je me suis dit que s’ils pouvaient écrire l’histoire entièrement d’un point de vue masculin, l’histoire pourrait être écrite entièrement d’un point de vue féminin ». L’œuvre est toujours d’actualité. « L’effacement [des femmes de l’Histoire] est toujours en cours et nous sommes loin d’avoir des règles du jeu équitables, mais je vois tout un groupe de militantes en plein essor. » Et c’est à ce groupe que Chiuri rend hommage avec cette installation. 1- L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation : on ne doit pas mettre de tampon ou de cup la nuit. 2- Se retrouver devant l’impossibilité d’accomplir des tâches de ma to-do list pourtant simples… : comment les millenials sont devenus la génération « Burn out« . 3- Pourquoi la scène sur l’asexualité de « Sex Education » est nécessaire. 4- « Quand je regarde mon corps dans le miroir, je ne vois rien. Car je suis en total dissociation avec lui, comme beaucoup d’autres personnes intersexes » C’est l’épisode 30 du podcast Extimités. 5- « C’est ta mère ? Mais elle est trop moche ! » L’autrice Heather O’Neill raconte, Abraham, sa mère, qui a trouvé une vie au-delà de la binarité du genre. » 6- Cette autrice sud-coréenne a vendu plus d’un million de livres. Découvrez Cho Nam-joo, à l’origine du mouvement #MeToo en Asie du sud-est. 7- StopMarcel, une plateforme pour dénoncer le harcèlement en entreprise. 8- Joanne Cameron n’a jamais ressenti de douleur de toute sa vie. Elle raconte au New Yorker comment on gère une vie où la douleur n’esrt qu’un concept abstrait. 9- Deux Youtubeuses sud-coréennes veulent une vie sans mariage 10- Wikipédia : seulement 18% de pages pour les femmes. |
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