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Et toi tu veux faire quoi ?
“Et toi, tu veux faire quoi ? ” Hésitation, interrogation, oreilles qui bourdonnent, trop d’infos, pas assez, images floues, vide qui se creuse sous les pieds. “Je sais pas”. Cette question a pourtant été posée à toutes les personnes capables de tenir un camion de pompier en bois dans les mains.
Et si la réponse “entomologiste spécialiste des mantes religieuses” donnait l’occasion de ravir nos parents à six ans, elle les fait franchement flipper au moment de choisir une orientation qui donne droit au fameux pack appart en cité U/ remise de diplôme avec la larme à l’oeil.
“La vérité c’est
que j’ai 23 ans et que j’ai aucune idée de ce que je veux. Tout semble aller si vite parfois. Et c’est tellement normal de se sentir perdu au milieu de toutes les possibilités, ou sans aucune. Souvent on ne sait juste pas. Pourquoi ?” dans une courte vidéo Instagram, la créatrice de contenus @justineaccessible partage ses interrogations.
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Pourquoi, donc. Nous avons directement posé la question à Victoria Guillomon, conférencière, autrice et animatrice du podcast Nouvel Oeil. Dans son livre “Ce qu’on n’apprend pas à l’école ” (rédigé de ses 18 à 22 ans), la jeune femme a tenté de comprendre son rapport à l’avenir et d’aller au devant de ses projets.
“La société invite à développer son esprit de compétition et de conformisme, tout en ayant une aversion pour l’incertitude. Il faut que tout soit sécurisé et tout planifié à l’avance. Le vide, les moments de rebond, les détours, ce n’est pas du tout valorisé. Les échecs sont pointés du
doigt : ça ne nous pousse pas spécialement à tenter des choses. Par ailleurs, on se dit : si ça ne marche pas, je vais perdre mon temps. On voit tout sous le prisme de la rentabilité, de la productivité, de la performance et ça tue un peu notre créativité. Souvent on nous dit : il faut que tu saches quoi faire et c’est grave si tu ne sais pas. Et ça nous met une pression de fou, tout doit bien être dans les rangs.”
C’est vrai : autour de la table des repas de familles on entend plus souvent “Que vas-tu faire après ta Licence Info Com ?” que “Tu aimerais quoi pour demain ? Qu’est ce que tu t’autorises ? ”.
Car une des clés, pour Victoria Guillomon, est
d’apprécier l’incertitude. Ainsi, lorsqu’elle décida de ne pas se conformer au parcours type école-diplôme-CDI, elle dû faire face à des incompréhensions. “Ne pas savoir quoi faire de sa vie est carrément normal. Pas seulement à 20 ans d’ailleurs.” Accepter qu’on ne sait pas de quoi notre vie sera faite s’avère être essentiel par la suite.
La plupart du temps, à cette idée de futur, on pense travail. Comme si celui-ci définissait à lui même toutes nos envies, nos valeurs et nos ambitions. Pourtant, le travail reste une activité (qui occupe la plupart du temps, ok) et, s’il peut nous aider à accéder aux émotions de joie, de fierté et de sentiment d’accomplissement, il ne doit pas être considéré comme un but à lui tout seul.
“Cette plus jeune génération nous accule à repenser notre paradigme au sujet du travail précise Julia de Funès, docteure en philosophie interviewée par Brut. Considérer le travail comme un moyen (et non comme un but) lui redonne paradoxalement tout son sens. Aujourd’hui on redéplace le travail, on en fait un moyen, pour s’épanouir, pour s’éclater, pour s’enrichir, peu importe, ce que vous voulez, mais le but de la vie, c’est vraiment la vie. Et donc ça c’est une très bonne nouvelle.”
On ne naît pas pour devenir électricien·ne, paléontologue ou prof’ de techno au collège. On vit avant tout pour être heureux·se. Mais si travailler nous y aide (en nous épanouissant et/ou en gagnant assez d’argent pour se payer des cours de parapente) ,
c’est encore mieux !
“C’est comme si on devançait un petit peu les questions qui nous seraient tombées dessus plus tard. » Pour Victoria Guillomon, cette génération est loin d’être aussi “paumée” qu’on peut le dire. On gagne du temps. Selon moi, la base est d’apprendre à avoir confiance en soi. Et ça rime avec apprendre à se connaître pour savoir qui on est, savoir ce qu’on peut apporter à la société. C’est quand on est bien avec soi qu’on est bien avec les autres. Et une fois qu’on est bien avec les autres, on est bien en société et donc on fait du bien au monde. Il n’y a pas de recette miracle pour trouver sa voie. ”
En y réfléchissant, il paraît évident que “ne pas savoir”, c’est se lancer dans une quête plus profonde qu’une simple orientation post-bac. Celle vers ce que nous voulons vraiment, pour nous.
Justine, elle, conclut sa vidéo avec sa propre réponse “On veut tout… ou au contraire, on veut rien de précis. Dans les deux cas je pense qu’on a qu’une seule vie, et finalement, pas tant à perdre, à tout essayer, à s’ennuyer, à réussir, à échouer, à ne pas savoir ce qu’on veut manger demain ou devenir cette année.” Alors, la prochaine fois qu’on vous demande ce que vous voulez faire dans la vie, avant de sentir le rose monter aux joues et les
picotements dans les doigts, envisagez sérieusement de répondre : ce qui me donnera envie de me lever le matin, avec un sourire aussi large que l’océan tout entier.
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Le mental fitness des Petites Glo
Parfois, on a ce sentiment d’être comme cloué·e sur place, dans une impasse. Voilà des petites astuces pour se remettre en route !
Les recommandations
Victoria Guillomon avait un avenir tout tracé, après de bonnes études et une éducation tournée vers le travail et la nature par ses parents agriculteurs. Et puis c’est la fracture : un voyage en Inde qui fait réfléchir sur le sens de la vie, puis une ouverture de possibilités. Se poser les bonnes questions, voilà ce que propose l’autrice dans ce livre inspirant.
Des prises de recul à un âge où l’on se cherche dans un monde en pleine mutation. Voilà le pitch de ce podcast qui pose la question « quel conseil donneriez-vous à ma génération ? » à des personnalités de tous horizons comme le photographe Yann Arthus-Bertrand, la journaliste Salomé Saqué, l’auteur Bernard Werber ou encore l’apnéiste Leina Sato. Des centaines d’heures d’échanges passionnants à découvrir très vite !
Lou de la Falaise est un groupe pop indé fondé en 2020 au doux son un peu vintage. Leur dernier clip (sorti il y a un mois) vous donnera un bon conseil : « Laisse courir, les questions qui blessent. Laisse-les mourir dans leur stress. » Au moins c’est dit !
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