Cette newsletter vous a été transférée ? Et vous aimez tellement que vous souhaitez vous inscrire ? C’est ici ! Mercredi 9 novembre 2022 Pour nombre d’entre vous, ceci est la première newsletter des Glorieuses que vous recevez, bienvenue ! Dans la newsletter, depuis septembre, je mène une enquête sur le beau – et, plus précisément, sur à quoi ressemble le beau dans une utopie féministe. Nous avons vu comme l’artiste Wang Ruohan crée un sentiment d’amour éternel ou encore comment la dictature de l’immédiateté condamne les femmes à l’invisibilité de leur existence avec la philosophe Claire Marin. Si vous connaissez une personne que cela peut intéresser, vous pouvez lui recommander cette newsletter et si vous connaissez quelqu’un dont la vision pourrait nous aider a y voir plus clair dans cette question, je suis preneuse aussi. Vous avez juste à répondre à cet e-mail. Des nouvelles de la pétition #4novembre9h10 – 5,600 personnes ont signé en faveur de l’égalité salariale pour demander : l’application Les faiseuses face aux regardeurs Alors que je lui dis qu’il semble que ses œuvres ont été toutes faites dans la joie, Fanny Viollet me répond : « C’est ce que ressentez ? Écoutez, j’en suis ravie. C’est une belle confidence que vous me faites là, que je prends volontiers. » Son travail s’inscrit dans celui d’une nouvelle génération d’artistes qui reprend fièrement le flambeau des techniques artisanales. « Aujourd’hui, de nombreuses artistes se rattachent à une longue lignée de créativité, écrit Harmony Hammond (Feminist Abstrait Art. A political Viewpoint, Heresies, 1977), en faisant fièrement référence à l’art traditionnel des femmes dans leurs propres œuvres. Elles marquent le rituel de la création artistique des femmes à la fois dans le passé et dans le présent, reflétant ainsi une préoccupation féministe non seulement dans l’oeuvre finale mais également dans le processus et dans la fonction même de faire de « Il ne faut pas accepter cette invisibilité », me rétorque Fanny Viollet. « C’est le regardeur qui rend le travail des femmes invisibles. » Le regardeur ? C’est lui celui qui légitime – ou non – les œuvres des femmes. C’est lui qui décide – ou non – d’enclencher le processus d’invisibilisation de l’œuvre d’une femme. C’est celui qui dit au pire rien du tout et au mieux « cette peinture est tellement réussie qu’on ne la croirait pas due à une femme » (comme l’a dit le peintre Hans Hofmann à propos de Lee Krasner). À la tyrannie du regardeur, Fanny Viollet répond : « Pour ma part, je n’ai jamais Mais que se passe-t-il quand une société tout entière est construite de « regardeurs » qui ferment les yeux sur les créations des femmes ? Les femmes artistes n’existent pas. Ou elles existent mal. « Alors que les poétesses et les écrivaines féministes commentent le travail des unes et des autres et écrivent sur leurs propres processus, nous, artistes visuelles, avons tendance à garder le silence et à laisser les autres écrire pour nous », écrit l’artiste Harmony Hammond (Feminist Abstrait Art. A Political Viewpoint, Heresies, 1977). « Notre silence contribue au manque de dialogue Fanny Viollet a créé un monde dans lequel les regardeurs n’ont pas le pouvoir d’invisibiliser son travail. Un monde où c’est elle qui décide de l’existence de son œuvre et c’est toujours qui décide de la manière dont son œuvre doit être décrite. « Mais n’oublions pas, me confie-t-elle à son tour, que c’est le regardeur le plus malheureux. S’il n’arrive pas à célébrer nos idées, c’est qu’il n’en profite pas et qu’il ne s’associe pas à la joie qui est dessinée devant lui. » « Fanny Viollet ou les métamorphoses du fil » – exposition à voir jusqu’au samedi 12 novembre à la librairie Métamorphoses, 17, rue Jacob, 75006 Paris. Les visuels choisis pour illustrer la newsletter sont issus du film réalisé par Marianne Gaslin et Hélène Degrandcourt intitulé Fanny Viollet, le temps-fil. *** Notre partenaire, les Éditions Albin Michel, vous présente le livre PATRONNES ** Les femmes constituent 52 % de la population française. Pourtant, elles ne dirigent que 7 % des grandes entreprises et ne décrochent que 12 % des levées de fonds des startups. Quel que soit l’âge, les origines, l’industrie, l’ascension des patronnes est rarement accompagnée d’un manuel. Patronnes est le mode d’emploi, sans langue de bois, inspiré par celles qui ont bel et bien atteint le sommet.
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