Bienvenue dans la newsletter Les Petites Glo où on apprend à changer le monde même quand on n’a ni pouvoir ni argent. Recommandez cette newsletter à votre ami·e pour qu’il ou elle fasse bouger les choses aussi. Nous avons également trois autres newsletters qui pourraient vous intéresser, Les Glorieuses mais aussi la verticale Economie et IMPACT. 5 janvier 2021 Génération intranquille, consciente et indignée “Si le jour d’après consiste simplement à refermer la parenthèse, à reprendre le cycle infernal qui a rendu possible ce virus, alors nous aurons perdu.“ Cette phrase, c’est Camille Etienne qui la prononce dans Réveillons-nous, un court-métrage bouleversant qu’elle a réalisé avec son meilleur ami, Solal Moisan, après le premier confinement de 2020. Camille a 22 ans, elle a grandi dans un chalet au milieu des montagnes savoyardes et elle est étudiante à Science Po Paris. Enfin… actuellement, elle est en année de césure. “Je voulais faire une pause dans mon master pour me consacrer à fond à mon activisme,“ m’a-t-elle expliqué. Alors que nous venons de « « « fêter » » » le nouvel an (non, je n’ai pas abusé des guillemets), les mots de Camille résonnent dans ma tête : “Nous sommes la première génération à vivre les conséquences du réchauffement climatique et la dernière à pouvoir y faire quelque chose !“ Durant les jours qui ont précédé le 31 décembre, j’ai vu partout sur les réseaux sociaux des posts qui disaient fuck à 2020, “l’an foiré“, l’année de merde, comme si c’était elle qu’on devait condamner. Comme si le simple fait de passer à 2021 allait tout changer, de manière magique. Mais non. Selon Météo France, 2020 serait l’année la plus chaude enregistrée en France depuis le début du XXe siècle, avec une température annuelle moyenne proche de 14 °C, soit 1,5 °C de plus que la normale. “Il va nous falloir être une génération intranquille, consciente et indignée“, insiste Camille dans la vidéo. Être intranquilles. Conscient·e·s. Indigné·e·s. Et si c’était ça, la vraie bonne résolution 2021 ? Je me suis entretenue avec elle pendant les vacances et j’ai été absolument épatée par l’énergie qu’elle investit dans son combat. « Ça ne fait pas très longtemps que j’ose le mener, m’a confié Camille. C’est vraiment en voyant Greta Thunberg que j’ai eu le déclic. Elle est jeune, ce n’est pas une scientifique, et pourtant elle a rencontré les grands décideurs, attiré les médias du monde entier. Elle s’est dit qu’elle n’allait pas attendre que le pouvoir vienne à elle, elle l’a pris.“ Et ça, c’est précisément ce que Camille vous invite à faire. Oui, vous, les Petites Glo. “Il n’y a pas d’âge pour s’engager. Quand on est jeune, il ne faut pas se planter et passer à côté de sa vie, pour faire des choses qui font plaisir aux parents. Si on trouve du sens à l’intérieur de soi, on aura une capacité plus grande à passer à l’action. Il faut que les ados se rendent compte qu’ils ont un pouvoir d’influence, qu’ils retrouvent au fond d’eux ce sentiment citoyen, cette force collective !“ Camille Etienne dans « Réveillons-nous » Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de l’écoféminisme. Ce concept est apparu pour la première fois en 1974 sous la plume de Françoise d’Eaubonne, dans son essai Le Féminisme ou la mort. En voici un extrait :
L’écoféminisme considère que ce sont les mêmes schémas idéologiques (notamment le patriarcat) qui ont conduit à la domination des hommes sur les femmes et à la domination des hommes sur la nature. J’en ai discuté avec Jeanne Burgart Goutal, professeure de philosophie et autrice du livre Être écoféministe : théories et pratiques, résultat de dix années de recherches sur le sujet. “L’écoféminisme permet de prendre les questions à rebrousse-poil, de décentrer notre regard. Même si on n’y adhère pas, s’y intéresser est hyper transformateur… Par exemple, une lecture écoféministe de la crise du Covid 19 met en évidence que ce n’est pas juste un virus, mais bien une conséquence de la crise écologique, et que cette crise a des effets différenciés sur les hommes et les femmes, comme la hausse des violences envers les femmes pendant le confinement, la non égalité des rôles au sein du foyer, etc. L’écoféminisme est un mouvement radical, ce n’est pas une étiquette très revendiquée, mais plusieurs partis politiques commencent à se pencher sur le sujet, ce qui est très nouveau et signe d’une évolution.“ Parmi les partis cités par Jeanne Burgart Goutal se trouve Génération écologie, qui a récemment créé une commission écoféministe dont fait partie Alexia, 22 ans, étudiante en école d’ingénieur à Marseille. “J’ai rejoint la commission en septembre 2020 car je voulais m’engager en politique, faire bouger les lignes. Je participe à la rédaction d’un manifeste qui présente un projet de société écoféministe, c’est-à-dire une société dans laquelle on adhérerait plutôt à des valeurs de soin, de bienveillance, de partage, de solidarité.” Alexia se revendique écoféministe et a découvert le concept il y a moins d’un an… sur Instagram. “Je m’y suis intéressée à travers des posts, des vidéos, puis des podcasts et des documentaires. Depuis très jeune, j’ai cette image en tête de l’ours polaire qui meurt à l’autre bout du monde, mais je n’avais pas réalisé la gravité de ce qui se passait. On en parle, on voit ça à la télé, mais ce n’est pas suffisant. Aujourd’hui, mon travail est d’aider les personnes qui ont les mêmes valeurs que moi à se faire entendre.” Alexia et Camille ont toutes les deux 22 ans. Nombre d’entre vous sont plus jeunes, collégien·ne·s ou lycéen·ne·s, et se demandent comment agir depuis leur chambre. “Il y a plein de petits trucs qu’on peut essayer de changer dans son quotidien, répond Camille. D’abord, on peut rejoindre des mouvements collectifs comme Little Citizens for Climate et Youth for Climate où il y a des membres qui ont tout juste 10 ans et où chacun peut s’investir à sa manière, en faisant de la vidéo, des photos, du texte… Ensuite, on peut consommer moins de viande, moins de poisson, moins de plastique, fabriquer plus de choses soi-même. C’est très impopulaire de dire ça parce que, oui, c’est culpabilisant, mais il faut le dire et se rendre compte qu’on n’habite pas cette terre tout seul, que les comportements individualistes, des personnes privilégiées, mettent en danger les plus précaires, à l’autre bout du monde. Le boycott est tombé en désuétude, pourtant c’est un pouvoir démentiel. Si demain plus personne n’achetait de Coca-Cola, de produits électroniques ou de vêtements fabriqués dans des conditions désastreuses, les grandes entreprises seraient dans la merde ! Il faut se renseigner sur toutes ces questions – c’est pas si chiant que ce qu’on pense – et transmettre ensuite ces informations. Les réseaux sociaux ont un pouvoir énorme, ils permettent de partager les contenus, de signer des pétitions, ça marche beaucoup plus que ce qu’on croit.“ Selon Jeanne Burgart Goutal, n’avoir ni pouvoir ni argent serait même un atout dans l’idéal de société écoféministe. “Ce qui permettrait de transformer en profondeur notre modèle serait de se réapproprier les compétences que le système nous a volées, réapprendre des savoir-faire permettant d’être les plus autonomes possibles. On ne sait plus produire notre nourriture, fabriquer nos À travers cet épisode, je fête ma première année en tant que rédactrice en chef des Petites Glo, et mes discussions avec ces femmes géniales n’ont cessé de me rappeler pourquoi cette newsletter me tient autant à cœur et pourquoi je suis aussi heureuse de vous retrouver pour une nouvelle année : VOUS êtes l’avenir. Les Petites Glo, c’est vrai, n’attendez pas. Vous avez le pouvoir de rendre meilleur le monde qui vous entoure. Alors, comme Greta, saisissez-le ! Les recommandations de Chloé“Nos vagins ne sont pas des porte-monnaie” : je fais partie des signataires de cette tribune publiée sur Mediapart et écrite par Noémie Mouret et Gaële Le Noane de Marguerite & Cie (la marque avait sponsorisé Les Glorieuses en septembre dernier), qui a pour objectif d’alerter sur l’enjeu politique des règles et de la précarité menstruelle. En 2021, le combat continue pour des protections menstruelles saines et accessibles gratuitement ! #StopPrécaritéMenstruelle Pendant les vacances, des ados de Nogent-sur-Oise ont imaginé un manga sur le thème du harcèlement scolaire. Leur bande dessinée sera distribuée dans les lieux publics et les établissements scolaires de la commune. « Le milieu du jeu vidéo est-il indécrottablement discriminatoire ? » Des éléments de réponse très intéressants à lire sur le site du quotidien québécois Le Devoir.Invincibles, c’est une série de portraits de Francetv Slash sur la résilience des sportifs de haut niveau. Je vous recommande tout particulièrement l’épisode sur Marine Noret et sa victoire contre l’anorexie. Et parce que le cinéma me manque plus que tout et que c’est la première chose que j’ai faite le 25 décembre, bien au chaud sous un plaid, je vous en prie : regardez Soul, le dernier bijou des studios Pixar (disponible en exclusivité sur Disney+). On en ressort avec une envie débordante de profiter des plus petits plaisirs de la vie (et d’aller à New York se dandiner dans une boîte de jazz, mais ça, c’est une autre histoire…). Le Club des GlorieusesLes prochains rendez-vous #Club sont fixés aux jeudi 21 janvier et au jeudi 25 février ! Vous pourrez bientôt réserver vos places ! (Gratuit pour les membres du Club et 15 euros pour les non membres). *** Offre de janvier*** Le carnet Les Glorieuses offert pour toute commande d’un abonnement Deluxe. Les dernières newsletters Gloria MediaPetit, mignon et rose, Economie, 27 décembre 2020. |