Les Glorieuses est une newsletter hebdomadaire qui vous propose un regard féministe sur l’actualité. Notre devise : Liberté Égalité Sororité. Dites-nous ce que vous en pensez [email protected] 🙂 Mercredi 3 octobre 2018 150,000 négatifs non développés. Des centaines d’heures de voix enregistrées. Des coupons de réduction. Des chèques – non encaissés – du fisc. Vivian Maier était, comme elle le disait à qui voulait l’entendre, « une sorte d’espionne ». Une observatrice de la vie. Elle avait l’esprit grégaire disait le photographe Joel Meyerowitz (A la Recherche de Vivian Maier, documentaire, 2013). Elle se mêlait à la foule, elle la comprenait. Mais elle était invisible, solitaire. Aujourd’hui, Vivian Maier est une photographe reconnue, mais de son vivant, elle était une « nanny », une gouvernante qui s’occupait d’enfants. La hobbyiste devenue célèbre Lisette Model, Diane Arbus, Robert Frank, on compare son travail aux plus grand·e·s La photographe Mary Ellen Mark dit qu’ « elle avait un vrai regard, un vrai sens du cadrage. » John Maalof, qui découvrit son travail par hasard en achetant un carton de négatifs lors d’une vente aux enchères, et qui entreprit de la faire connaître dit qu’elle était « socialiste, féministe (…), une personne qui disait ce qu’elle pensait. » La photographie n’était pas son seul hobby. Elle se rendait régulièrement dans des supermarchés pour interroger, au hasard, des gens sur les affaires politiques en cours. On l’entend ainsi demander « Que pensez-vous de l’affaire Nixon? » A une femme qui ne semble pas vouloir répondre aux questions de Maier, elle insiste avec ironie « Mais les femmes sont censées être dogmatiques pourtant. » Maier filme aussi, elle enquête. Pour elle-même. Car rien n’était destiné à être montré. D’ailleurs, les personnes qu’elles gardait alors qu’elles étaient enfants, supposent aujourd’hui qu’elle aurait détesté l’attention posthume portée à son travail. Le hobbying, un loisir, un dada, une marotte ? « Loisir. Dada. Marotte » commence cet article consacré au hobby. « D’importance secondaire » continue-t-il. Par rapport au travail ? Bon. Ne soyons pas étonné·e·s, ce n’est pas la première fois que Wikipedia raconte n’importe quoi. Les hobbys n’ont rien de secondaire. Sans toutefois devenir un travail. Dans une typologie des formes de rapport au travail, il est souligné le travail peut être uniquement un moyen de gagner de l’argent, par opposition au travail comme central dans l’identité, comme une contrainte, vivre positivement ou encore comme un support au développement personnel (J. Cultiaux et P. Vendramin, 2008). Dans ce cadre, les sociologues Dominique Meda et Patricia Vendramin soulignent que « la vie en dehors du travail est plus importante que le travail (la famille, d’autres intérêts, des passions, etc.)». Elles détaillent leur propos : « le travail est un moyen, pas une fin en soi, et ce qui importe c’est d’avoir suffisamment d’argent ou de sécurité pour satisfaire des besoins individuels ou familiaux. (…) le travail soutient la vie privée mais il est radicalement maintenu séparé d’elle. » (« Réinventer le travail, Puf, 2013). Un conducteur italien leur a ainsi dit : « L’argent est important, gagner suffisamment d’argent est plus important que de faire un travail plus intéressant, mais moins rémunérateur. Il est plus important que de suivre votre passion, surtout quand vous êtes un mari et un père. ». Les sociologues poursuivent leur analyse : « les salariés de ce type sont opposés à un surinvestissement dans le travail ou à la subordination de la vie privée à des exigences professionnelles. Cependant, contrairement aux membres du premier type, ils n’ont pas de besoins expressifs supplémentaires à l’égard du travail ; celui-ci n’est qu’un moyen de gagner de l’argent ». Un passe-temps qui libère le subconscient Peu importe la raison pour laquelle on décide de les entreprendre, poursuivre une passion ne peut être que libérateur. Silvia Plath dessinait. L’écrivaine Madeleine L’Engle s’est mise au piano. « Jouer du piano est pour moi un moyen de décrocher. Si je suis coincée dans la vie ou dans ce que j’écris, si je le peux, je m’assieds et je joue du piano. Cela brise la barrière entre le conscient et le subconscient. L’esprit conscient veut prendre le relais et refuse de laisser le subconscient fonctionner, l’intuition. Donc, si je peux jouer du piano, P.S. Vous avez kiffé cette newsletter ? Je vous conseille alors celles-ci : « Cette année, on vous souhaite rien« , Et bien dansez maintenant !, La vie ne me fait pas peur. |
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