Cette newsletter vous a été transférée ? Si vous souhaitez vous inscrire, c’est ici ! Une année dédiée à prendre soin de sa santé mentale. Jeudi 9 février 2023 L’inspiration dans la rivalitéAvez-vous regardé Le Flambeau, la parodie de Koh Lanta portée par Jonathan Cohen pour Canal + ? Dans tous les cas, vous n’avez pas pu passer à côté de ses répliques cultes, larguées comme de petits shots de de gaz hilarant, pour alimenter vos « Pour Toi » Tiktok (et vos blagues toujours ovationnées en fin de soirée). Vous n’avez qu’une minute pour lire cette newsletter ? Zappez la lecture et prenez dix secondes pour regarder ces vagues. Annick est l’un de ces personnages au potentiel comique éternel. Qui convoque votre période mandala et vos restes d’initiation cirque en primaire, avec sa tendance à plier toutes “les feuilles en forme de didgeridoo”. Pourtant, quelqu’un se cache derrière le sarouel ample et le show de diabolo sur le parvis de La Mie Câline. C’est une femme au talent de caméléon : Laura Felpin. Interviewée pour le très bon podcast La Poudre par Lauren Bastide, l’actrice et humoriste se confie sur ses débuts dans le doublage marqué par la misogynie, la difficulté d’être une femme sur scène et de son travail pour démolir un sentiment envahissant : la jalousie. [Pendant le COVID, ndlr] Quand j’ai vu des copines à moi, des comparses, faire des vidéos et prendre plein d’abonnés, je me disais : (…) il va falloir que j’existe fort. Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais en compétition avec mes copines en fait. Donc je leur ai parlé, en disant : c’est horrible, je suis jalouse. Je suis évidemment contente mais je suis jalouse (…). Ça vient de tellement loin, on est obligée d’être la meilleure épouse, la plus sympa, la catin et en même temps la bonne mère de famille. » Anissa Ali, psychothérapeute, fondatrice de la Freud Zone (cabinet de thérapies brèves et de coaching pour jeunes adultes, mais aussi un compte Instagram et un podcast ludique qui démystifie nos comportements) nous éclaire sur cette émotion bien encombrante : « La jalousie décrit une réponse émotionnelle et comportementale de peur, d’anxiété, d’insécurité, de crainte de perdre un lien affectif. Parfois la jalousie est aussi l’incapacité à se réjouir de ce que l’autre réussit ou possède. Elle cache des frustrations, des aigreurs, des besoins inavoués, des désirs d’emprise ou des sentiments de perte, des blessures d’abandon, de trahison, d’humiliation non traitées ou mal cautérisées. Ce qui se joue en coulisse est parfois un mille feuilles de croyances plombantes héritées de programmations de l’enfance et tout au long de sa vie affective. » La jalousie — ce sentiment mal famé qu’il faut à tout prix éviter, en couple comme en amitié — toucherait aussi les personnes talentueuses comme Laura Felpin ? Coup dur : il semblerait que personne ne puisse y échapper ? « Envie de faire un jeu d’éveil pour se remonter le moral ? » (Le Flambeau, réplique d’Annick) Anissa Ali rassure. Être un peu jalouse ne transforme pas en monstre de rancœur pour toujours ! « Il me semble qu’il nous ait tous arrivé au moins une fois d’expérimenter une petite réserve ou un pincement, au moment de nous réjouir d’une bonne nouvelle qu’un proche nous a annoncé. Aussi je dirais qu’il est parfaitement humain de faire l’expérience de l’envie et de l’inquiétude, lorsqu’une bonne nouvelle chez autrui viendrait éventuellement nous ramener à notre propre cheminement, nos objectifs, nos avancées, notre auto-appréciation… En revanche, si ce comportement venait à se répéter, cela deviendrait dysfonctionnel. De même si l’on évalue sa vie en fonction des réussites des autres, de ce qu’ils nous montrent (notamment via les réseaux sociaux), si on a une fâcheuse tendance à se comparer aux autres…cela peut nourrir l’état d’esprit de manque. » Sentir son coeur se serrer quand une personne chère ou un·e inconnu·e sur Instagram fait « mieux » ou « plus » peut donc arriver. Cependant, le sentiment suivant de près est parfois encore plus difficile à porter : cette bonne vieille honte se cache derrière la porte et on aimerait bien lui mettre un coup de balai. « À mon sens, toutes les émotions aussi désagréables soient-elles, même transitoires comme la jalousie, viennent nous porter des messages importants, sur nos besoins, nos manques, ce qui a besoin d’être changé, pris en compte et respecté. Je considère ces émotions désagréables comme des faisceaux d’indices à aller creuser pour nous permettre de travailler sur soi. Aussi il serait peut-être contre-productif de réprimer la jalousie. Nous ne pouvons pas si facilement arrêter de la ressentir, mais nous pouvons apprendre à gérer les états internes qu’elle induit en nous. Et apprendre à réguler nos comportements. » Pas si anodine alors cette sensation d’énervement soudaine quand votre sœur vous annonce qu’elle vient de réussir son année major de promo ? Au lieu de voir le problème EN FACE de nous, faudrait-il creuser EN nous ? Anissa Ali confirme et entrevoit la solution pour calmer ce besoin de parallélisme. « Dans le fond je crois que quand on se compare, on se concentre sur la mauvaise personne. On donne de l’attention à la vie des autres alors que se concentrer sur la nôtre devrait être la priorité. Car s’il y a bien des choses sur lesquelles on a du pouvoir, c’est notre relation à nous-même, nos pensées, nos comportements, nos décisions… Pour éviter de tomber dans les limbes de la comparaison toxique, je pense qu’il serait aidant d’opérer un travail de fond sur la durée, avec comme objectif une bien meilleure connaissance de soi. Lorsqu’après quelques temps on rejoint plus d’alignement corps-coeur-tête, on peut s’affranchir des considérations extérieures, pour se comparer à soi même (au soi d’il y a un an, deux ans…). Apprendre à vivre avec les autres — suivants des chemins de défaites et de victoires eux aussi — c’est donc avant tout apprendre à vivre avec soi. Reprendre les responsabilités de son bonheur, chérir ses vibrations, avancer souvent accompagné·e, sans tenter à tout prix de marcher dans d’autres pas. Cessons de minimiser nos propres succès, aussi petits soient-ils ! « Trouver de l’inspiration plutôt que de l’envie dans la réussite des autres. Déterminer les traits de caractères que l’on veut développer chez soi, essayer de comprendre comment iels ont réussi et comment iels s’y sont pris. Pourquoi ne pas se faire coacher pour se fixer de nouveaux objectifs de vie et développer de nouvelles ressources personnelles pour se mettre en route. Travailler sur soi aboutit toujours à des résultats. » « C’est magnifique ! Si je peux me permettre : petite photo mentale, clic ! » (Le Flambeau, réplique d’Annick) Après avoir identifié son sentiment de jalousie, Laura Felpin a décidé de retourner la situation : « Je suis méga contente d’avoir réussi à déconstruire la jalousie avec les filles qui était un de mes gros travail (…) Je me suis forcée pendant des années à dire : à chaque fois que je peux pas faire quelque chose, à chaque fois que j’entends parler d’un projet, je donne des noms. Et souvent même, je donne les noms de celles qui me font le plus peur parce que je me dis que c’est un méga bon karma. Depuis que je fais ça, c’est super entre les nanas qui me faisaient peur et moi ». Transformer les chemins en source d’inspiration, les rivales en alliées et la jalousie… en moteur vrombissant ! ————— Vous pouvez retrouver Anissa Ali, interviewée pour Les Petites Glo, sur Instagram et dans son podcast La Freud Zone (lien Spotify et Youtube ) Le mental fitness des Petites Glo On recommande vivement…
Actuellement en tournée dans toute la France, l’actrice et humoriste campe des personnages de la vie de tous les jours sur scène. Une manière de fêter ces personnes du quotidien et comme elle dit si bien : « pour dire qu’on n’est pas mieux ou moins bien vivant qu’une huître ».
Les émotions sont partout en nous. Ce podcast vous propose de les décortiquer avec détail et bienveillance. En amour ou en amitié, la jalousie expliquée à travers témoignages d’experts et littérature. Super intéressant !
Dans sa dernière BD, la merveilleuse autrice suédoise (oui, dire qu’on l’aime bien c’est comme affirmer que la crème chantilly sur le chocolat chaud c’est « pas mal »)
Marquée par la mort tragique de son père, Devi Vishwakumar tente de se créer un statut de « fille cool » au lycée. Pas simple de faire coexister sa culture, ses émotions envahissantes et ses envies ! Dans cet épisode, elle se trouve face à son pire cauchemars : une AUTRE indienne dans l’établissement… mais en beaucoup « plus cool ». Facile de qualifier Aneesa de rivale. Mais aura-t-elle la force d’en faire une alliée ? Une série intelligente et fun qui réconcilie avec le genre « Teen drama » vu et revu : on vous la conseille en entier !
Extrait du premier album de la chanteuse belge, ce morceau est une lancinante mélodie qui tourne et retourne l’inquiétude autour des soupçons. Parce qu’après tout on s’est déjà tous demandé : « C’est qui cette fille sur la photo ? »
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