Cette newsletter vous a été transférée ? Et vous aimez tellement que vous souhaitez vous inscrire ? C’est ici ! 5 juin 2023 Quand l’avortement le plus proche est dans une zone de guerre Par Megan Clement Vous n’avez qu’une minute pour lire cette newsletter ? En voici le contenu en très – très – bref :
Lisez la suite pour en savoir plus. Et si vous voulez rester à jour sur les mobilisations féministes dans le monde, suivez-nous sur Twitter et Instagram. Speak English ? La newsletter est aussi disponible en anglais : Quand l’invasion de l’Ukraine par la Russie a officiellement débuté en février 2022, les associations féministes (et cette newsletter) tiraient la sonnette d’alarme : si la guerre a toujours des conséquences catastrophiques, celle-ci aurait un effet dévastateur sur les droits reproductifs des ukrainien·ne·s. C’était un désastre que l’on pouvait voir venir à des kilomètres. La majorité des huit millions de personnes qui ont fui l’Ukraine depuis l’invasion sont des femmes, et les pays voisins de l’Ukraine – la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie – font partie des pires élèves de l’Europe en matière de santé sexuelle et reproductive.
En Pologne, l’avortement est pratiquement illégal. La politique ultra-conservatrice du pays a d’ailleurs entraîné la mort d’au moins six femmes depuis 2021 à la suite de complications de grossesse lors desquelles les médecins ont refusé de procéder à des avortements. L’IVG médicamenteuse, la méthode la plus simple et la moins chère de terminer une grossesse non-désirée, est illégale en Hongrie et en Slovaquie. La pilule du lendemain n’y est accessible qu’avec une ordonnance. La Roumanie, elle, recule dangereusement sur l’avortement et la contraception. Un groupe d’ONGs a commencé de mis des « Les filles ukrainiennes sont terrifiées à l’idée de tomber enceintes », a déclaré une réfugiée en Pologne. « Après tout, ici, il n’y a aucune option. Ça fait peur de savoir qu’on pourrait même mourir et qu’ils ne nous aideront pas, comme on le voit aux infos », a-t-elle déclaré. « On ne souhaiterait ça à personne, pas même à sa pire ennemie. » Les gens traversent tout le temps des frontières pour se faire avorter en Europe. C’est vrai pour les femmes et les personnes originaires de Malte ou de Pologne, où l’avortement est illégal ou impossible, mais aussi pour la France, l’Italie et l’Allemagne, où les délais légaux, les déserts médicaux et l’objection de conscience obligent régulièrement à se faire soigner ailleurs. Chaque fois que l’on doit traverser une D’après l’étude, la situation était plus grave encore pour les femmes roms et les réfugié·e·s LGBTQIA+, qui sont confronté·e·s à d’autres formes de discrimination lorsqu’elles demandent de l’aide. Les femmes roms étaient plus susceptibles de se voir refuser des soins médicaux ou de se retrouver séparées des autres Ces personnes queer « entrent dans des provinces autoproclamées « sans LGBT », où elles reçoivent systématiquement l’information que personne ne Bien sûr, le manque de soins reproductifs, la discrimination systémique à l’égard des Roms et l’homophobie et la transphobie institutionnalisées faisaient déjà partie du quotidien des Polonais·e·s, des Hongrois·e·s, des Roumain·e·s et des Slovaques. L’expérience des réfugié·e·s ukrainien·ne·s ne fait que souligner à quel point la réalité existante était désastreuse pour des millions d’Européen·ne·s. Celles et Certain·e·s des réfugié·e·s ont raconté aux chercheur·euse·s leur choc à leur arrivée en Pologne, en Hongrie, en Slovaquie ou en Roumanie de voir des conditions aussi catastrophiques. Elles ont raison d’être choquées. Nous devrions toutes et tous l’être. Chacun de ces pays est membre de l’Union européenne, un bloc censé reposer sur « un engagement fort en faveur de la promotion et de la protection des droits humains ». Mais la réalité de l’Union européenne pour les personnes marginalisées est souvent très éloignée des valeurs sur lesquelles elle a été fondée. (Pour rappel : Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen vient Le backlash anti-progressiste de l’Europe ne se limite pas aux frontières de l’Ukraine. Le mois dernier, je suis allée chercher un vélo à la station Vélib’ devant chez moi, à Paris, et j’ai découvert qu’il avait été Les droits sexuels et reproductifs doivent être défendus partout, des pays où l’avortement et la transition de genre sont interdits aux pays où ces droits sont protégés par la loi. Après avoir fui une guerre, les réfugié·e·s ukrainien·ne·s méritent mieux que d’être victimes de discrimination et d’obstacles juridiques lorsqu’elles ont besoin de soins. Elles méritent mieux que d’avoir à retourner dans cette zone de guerre pour voir un·e gynécologue ou obtenir des hormones ou la pilule du lendemain. Et nous méritons toutes et tous mieux qu’une Europe où notre droit à l’autonomie corporelle dépend de notre code postal. Première fois par ici ? Impact est une newsletter hebdomadaire de journalisme féministe, dédiée aux droits des femmes et des minorités de genre dans le monde entier. Chaque mois, nous publions un bulletin d’actualité sur les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, un entretien, un reportage et un essai de la rédactrice en chef. Ceci est la version française de la newsletter ; vous pouvez lire la version anglaise ici. Megan Clement est la rédactrice-en-chef de la newsletter Impact. Anna Pujol-Mazzini est la traductrice. Agustina Ordoqui prépare le bulletin mensuel et rédige les posts d’actualité sur les réseaux sociaux. La newsletter est financée par New Venture Fund et produite par Gloria Media, basée à Paris. Gloria Media est dirigée par sa fondatrice, Rebecca Amsellem. Gloria Media remercie ses partenaires pour leur Abonnez-vous à nos autres newsletters : Les Glorieuses / Économie / Les Petites Glo |
Inscrivez-vous à la newsletter gratuite Impact (francais) pour accéder au reste de la page
(Si vous êtes déjà inscrit·e, entrez simplement le mail avec lequel vous recevez la newsletter pour faire apparaître la page)
Nous nous engageons à ne jamais vendre vos données.