Cette newsletter vous a été transférée ? Et vous aimez tellement que vous souhaitez vous inscrire ? C’est ici ! Mercredi 2 novembre 2022 C’est l’histoire des femmes qui ont organisé le premier mouvement pour l’égalité salariale au monde. Nous sommes en 1975, en Islande. C’est l’année des femmes, tel que déclaré par l’Organisation des Nations Unies (plus précisément de « journée de la femme »). Les plus grandes organisations féministes de l’Islande décident de mener une action conjointe proposée par une membre de l’organisation Red Stockings (The Guardian). Ce jour-là, les femmes ne feraient aucune tâche ménagère – pas de cuisine, pas de ménage, pas de garde d’enfants, nada – et elles n’iraient pas au travail. Le but ? Montrer qu’elles se tapent tout ce travail invisible tout l’année. « Il n’existe pas de femme qui ne travaille pas, rappelle la journaliste britannique Caroline Criado Perez, il n’y a que des femmes qui ne sont pas payées pour leur travail » (Femmes Invisibles – comment le monde fait par et pour les hommes, éditions First). Le comité de la journée des femmes tenant une affiche faisant la promotion de la journée. Crédits : Archives d’histoire des femmes (Islande) Les femmes ? Elles ont réalisé ce qu’elles ont appelé le « Kvennafrídagurinn », « Le jour de repos des femmes » et ce que les hommes ont surnommé … « le long vendredi ». 90% des Islandaises suivirent le mouvement. Elles sont descendues dans la rue pour crier leurs raisons : Un flyer en anglais du jour. Les dépliants ont été rédigés en islandais, dans d’autres langues nordiques ainsi qu’en anglais. Crédits : Archives d’histoire des femmes (Islande) Le résultat ? Le vendredi 24 octobre 1975 en Islande les avions ne volèrent pas car les hôtesses de l’air ne s’étaient pas pointées, les journaux ne furent pas imprimés car les typographes étaient des femmes, les industries ne mirent pas les machines en route, les pères emmenèrent leurs enfants au travail car les crèches étaient fermées. Jusqu’à minuit, les femmes s’appliquèrent à ne pas travailler : au bureau, à l’usine, dans les champs mais aussi chez elles où le travail invisible est essentiellement accompli par les femmes. A minuit, les typographes du journal Morgunbladid furent les premières à se remettre au travail pour que les journaux du lendemain puissent être imprimés à temps. Ce jour-là, les journaux furent bien plus minces et remplis d’articles sur … la grève des femmes. En 2022, l’Islande est le pays le plus égalitaire au monde (Forum Economique Mondial). Et pourtant, les Islandaises continuent de descendre dans la rue tous les cinq ans environ pour exiger l’égalité salariale. C’est cette histoire qui m’inspire pour réaliser chaque année le mouvement pour l’égalité salariale et ce, jusqu’à que nous arrivons à cette égalité. Mannfjöldi. Crédits : Archives d’histoire des femmes (Islande) Cette année marque la sixième année du mouvement pour l’égalité salariale. Ces six ans marquent une stagnation de l’écart salarial. En 2016, les femmes gagnent en moyenne 15,1% de moins que les hommes en France (Eurostat). En 2022, 15,8%. L’écart se creuse. Le Forum économique mondial précise qu’en 2022, en prenant en considération l’évolution des progrès, il faut attendre 132 ans pour atteindre la parité totale dans le monde. Si le rapport annuel du Forum indique que cette estimation est légèrement supérieur de 4 ans à celle établie en 2021 (il fallait alors attendre 136 ans), celle-ci ne compense pas le perte de plus de 25 ans identifiée entre 2020 et 2021. La raison ? Un événement conjoncturel venu ralentir la progression vers l’égalité des sexes : le Covid-19. Alors que la crise sanitaire aurait pu être une opportunité politique pour réduire les inégalités salariales dans le monde, l’absence quasi mondiale des femmes autour des tables des négociations ont entraîné un recul net de la progression en faveur de l’égalité. En six ans, des choses ont changé. Des lois ont été votées. Des données sont récoltées. Des mentalités ont évoluées. Que manque-t-il donc pour entériner l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ? Des mesures qui ont fait leurs preuves dans différents pays : appliquer le principe d’éga-conditionnalité, revaloriser les salaires des métiers féminisés et créer un congé parental équivalent pour les deux parents. Dans trois jours à peine les femmes en France comment à travailler gratuitement jusqu’à la fin de l’année, le #4Novembre9h10. Exceptionnellement, nous vous enverrons une seconde newsletter ce vendredi et nous vous proposerons des actions concrètes pour lutter pour l’égalité salariale. Et vous pouvez d’ores et déjà apporter votre soutien en signant notre pétition et en la partageant autour vous. Ce que je recommande cette semaineUne suffragette dans le miroir de Vénus – un récit où se croisent la peinture de Velázquez et le féminisme.#4Novembre9h10 Vous ou votre entreprise / organisation prépare quelque chose pour le mouvement pour l’égalité salariale ? Envoyez-vous un message pour qu’on s’en fasse Ah. Et voici des nouvelles du roman que je suis en train d’écrire. |
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