Mercredi 10 février 2021 Bienvenue aux nombreuses nouvelles inscrites à la newsletter Les Glorieuses. Chaque mercredi, vous recevez une analyse féministe de l’actualité et des liens vers des articles inspirants et des événements qu’on soutient. Si on vous a transféré cet email, vous pouvez vous inscrire – gratuitement – ici et nous contacter à [email protected]. Pour soutenir les actions des Glorieuses et participer gratuitement aux conférences mensuelles, vous pouvez rejoindre Le Club des Glorieuses. Note sur la newsletter de la semaine dernière, Pouvons-nous syndiquer les mères ?, des dizaines, que dis-je, des centaines m’ont conseillé les travaux de Fatima Ouassak et notamment son livre, La puissance des mères. L’équipe de la formidable newsletter Women Who Do Stuff m’a également soufflée à l’oreille leur grand intérêt pour les travaux de Mona Chalabi. L’intuition était-elle bonne ? L’entreprise Axios lance sa plate-forme de newsletters. Cela veut dire que toute personne peut désormais, grâce à cette plate-forme, créer sa propre newsletter selon un format bien spécifique. A priori, cela ne veut absolument rien dire pour vous (et je comprends tout à fait). Mais pour moi, c’est beaucoup beaucoup (c’est ça, la formule ? Je n’ai jamais été très douée en chanson française). Axios est un média, producteur d’une multitude de newsletters. Un peu comme Gloria Media, société qui produit Les Glorieuses, mais en plus gros. Beaucoup plus gros. Axios a été créée en 2016 deux ans avant Gloria Media. Ou un an après, si on se rappelle que la newsletter Les Glorieuses a commencé à être envoyée en 2015. C’est une information d’une grande importance pour ma petite personne car il s’agissait exactement de mon plan de développement pour Gloria Media. Produire des newsletters au contenu engagé, féministe, développer le lectorat, devenir un Je sais, ce n’est pas l’idée qui compte, c’est l’exécution. Mais la chance d’exécuter cette idée ne m’a jamais été donnée. Pour mettre en place ce plan de développement, j’avais besoin de personnes spécialisées dans la production de « machins » qui permettaient d’envoyer des newsletters. Au sein de la « start-up nation », on appelle ça des développeuses ou, plus généralement, des développeurs. Et, pour embaucher des développeuses (qui sont l’équivalent des déesses de la Grèce antique, d’un point de vue de la demande), il faut… de l’argent. Et donc des investisseuses et des investisseurs. L’investissement défendu. « Je ne vois pas le marché potentiel. » « Les newsletters ? Vous voulez dire les spams ? Ah Ah Ah ! » « Hum, non. » Ce sont quelques-uns des retours de la part d’investisseurs potentiels. Les investisseurs répondaient à ma présentation du logiciel que je souhaitais créer, des newsletters engagées… Une autre remarque revenait beaucoup, sonnant comme une fin récurrente à ces rendez-vous : « Vous savez, c’est la crise… » La crise ? Pas si sûre. Prenons le cas de 2020. Si l’investissement dans les entreprises a ralenti au début de la pandémie, les start-up ont rattrapé ce retard en levant, au total, 150 milliards de dollars sur l’année 2020 (PitchBook data). En janvier 2021, en France, les entreprises ont levé 629 millions d’euros. Un boom, dit la newsletter Broadsheet, mais une répartition bien inégale. En 2020 aux États-Unis, les entreprises créées par des femmes représentaient 6,6 % des entreprises recevant des investissements et 2,2 % en termes de montant investi. Pas beaucoup. En France ? Même délire, si ce n’est pire. En 2019, uniquement quatre entreprises créées par des femmes ont levé des Serait-ce parce qu’elles ne créent pas d’entreprise ? « 40 % des entreprises individuelles françaises sont créées et dirigées par des femmes. Elles constituent 36 % du nombre d’entrepreneurs français. » Serait-ce parce que ce sont des mauvaises entrepreneuses ? Il a été prouvé que les entreprises créées ou cocréées par les femmes sont de meilleurs investissements financiers. La raison serait-elle autre ? Systémique par exemple ? Le collectif d’investisseuses SISTA a mis en lumière les raisons permettant d’expliquer ces chiffres en regroupant les études sur le sujet : les femmes ayant un profil « tech » sont défavorisées, celles qui n’ont pas un profil « tech » sont également défavorisées, les investisseurs privilégient les fondateurs qui leur ressemblent, c’est ce qu’on appelle les « affinity bias », les comportements dits « féminins » sont défavorisés, les investisseurs posent des questions aux fondatrices sur Je ne rejette pas l’entièreté de la faute sur le système sexiste de l’investissement. D’autres raisons sont également possibles : un investissement français plus peureux (à ce moment-là, la newsletter avait moins de 10 000 abonné.e.s et Twitter n’avait pas racheté une entreprise ayant développé un logiciel de production et d’envoi de newsletters), mon absence d’expérience dans la tech, mon absence de réseau aussi probablement. Peut-être aussi mon désintérêt grandissant pour l’investissement après avoir entendu une dizaine de fois que mon projet n’était pas suffisamment « scalable » (comprenez « évolutif pour gagner toujours plus d’argent »). Par je ne sais quel miracle (merci la psychanalyse), j’ai continué à y croire. Tout en doutant de plus en plus du succès possible de cette entreprise. Aussi, quand j’ai vu la nouvelle d’Axios, ayant entrepris l’exacte trajectoire que j’avais imaginée pour mon entreprise, je n’ai pas été jalouse, j’ai été rassurée. Mon intuition était bonne, mes prévisions réalisées. C’était autre chose. La revue de presse Vous avez sûrement entendu parler de Timnit Gebru, une des chercheuses les plus brillantes spécialisée dans l’intelligence artificielle. En 2015, elle a démontré que la reconnaissance faciale était moins précise pour les personnes racisées. Peu de temps après, Google a annoncé qu’elle avait démissionnée. C’est faux, elle a été virée. Depuis, elle est harcelée par nombre de personnes, dont un Professeur de l’Université de Washington. Nzambi Matee, inventrice de Nairobi, a créé une entreprise qui recycle les déchets plastiques en bricks plus solides que le béton. Les essais cliniques du vaccin n’ont pas intégré les femmes enceintes. Sauf que les femmes en âge de procréer représentent une majorité du personnel hospitalier. Avez-vous déjà croisé le mini-bus Nina et Simones ? Des conseils, une écoute pour toutes les femmes qui le souhaitent. Le hashtag #Sciencesporcs est depuis deux jours en tête des sujets de Twitter. Des survivantes d’agressions sexuelles alors qu’elles étaient étudiantes dans un IEP racontent. Si vous avez été victime d’agressions à Sciences Po, vous pouvez témoigner ici. « Lamentable », « ignoble », « superbe leçon de patriarcat » : les associations LGBT et représentant les mères seules ont exprimé leur colère, jeudi, après le rejet par le Sénat de l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux célibataires. Est-ce qu’on en attend trop des héros et héroïnes noir·e·s ? Précarité menstruelle : un tiers des étudiantes ont besoin d’aide pour acheter des protections périodiques. Les femmesn changent le monde de la philanthropie. « Je m’ennuie de ouf ». The Cut a rencontré une hôtesse de l’air. Instant Voyage. Au Japon, il existe un arrêt de train uniquement pour que les voyageuses et les voyageurs puissent admirer la vue. Vous voulez entendre un rire qui va égayer votre journée ? Cliquez ici. Le Club, avec Mona Eltahawy **REJOIGNEZ-NOUS** Le jeudi 25 février à 18h30, dans le cadre du Club, Rebecca Amsellem vous donne rendez-vous avec Mona Eltahawy, autrice féministe, chroniqueuse et disruptrice du patriarcat. Son premier livre Foulards et hymens : Pourquoi le Moyen-Orient doit faire sa révolution sexuelle (2105) s’attaquait au patriarcat dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et son second livre, Les 7 péchés –
Un message de l’association Aide et Action Une association soutenue par notre partenaire Le Fonds L’Oréal pour les Femmes. Notre partenaire le Fonds l’Oréal pour les Femmes s‘engage pour aider les femmes en situation de vulnérabilité. La crise déclenchée par la pandémie de Covid-19 a exacerbé de nombreuses inégalités, avec des effets particulièrement dévastateurs sur les C’est pourquoi L’Oréal, historiquement engagé auprès des femmes, a créé le Fonds L’Oréal pour les Femmes, un fonds de dotation de 50 millions d’euros sur 3 ans pour soutenir sur le terrain les organisations et associations locales dans leurs efforts pour aider les femmes en situation de grande précarité, favoriser l’intégration sociale et professionnelle des femmes, fournir une aide aux femmes réfugiées, fournir une aide aux femmes en situation de handicap, prévenir les violences domestiques et sexuelles et soutenir les victimes, lutter contre les obstacles dans l’accès à l’éducation des filles et des femmes. Votre association vient en aide aux femmes en situation de vulnérabilité ? Envoyez un mail à [email protected] pour recevoir un formulaire de candidature, en mentionnant « Les Glorieuses ». Les dernières newsletters publiées par Gloria Media Pouvez-nous syndiquer les mères ?, Les Glorieuses, 3 février 2021 |