Que fait un garçon lorsqu’il voit que son père ne porte pas de masque ? Il n’en porte pas. Il y a quelques semaines je m’interrogeai sur les bienfaits de l’œstrogène dans la gestion de la pandémie. Pour celles qui ne l’ont pas lu, spoiler, les femmes n’ont pas – contre toute attente – d’habileté innée leur permettant de gérer des pandémies. Les dirigeantes sont juste mieux préparées. Aujourd’hui, je me demande si la masculinité toxique n’aggrave pas notre Je parle de Trump qui a déclaré lundi prendre de manière préventive de l’hydroxychloroquine. « J’ai commencé à en prendre parce que je pense que c’est bon, j’ai entendu beaucoup de bonnes histoires », a-t-il dit lors d’une énième conférence de presse. Les études scientifiques montrent pourtant que non seulement cela n’a aucun effet sur la possibilité d’attraper le virus (Trump prend de l’hydroxychloroquine de manière préventive) mais qu’en plus, cela peut provoquer des maladies cardiaques graves. Je parle des hommes (#PasTous) qui ne veulent pas porter de masque car cela leur donnerait une apparence « pas cool ». Le « pas cool », je ne l’invente pas. Pour être plus précise, l’étude de Valerio Capraro et Hélène Barcelo, de l’université du Middlesex à Londres et du Mathematical Science Research Institute à Berkeley, précise que le masque est vu par le regard masculin comme « honteux, pas cool, signe de faiblesse et de stigmatisation ». Ce n’est pas la seule raison qui explique pourquoi les hommes sont moins enclins à porter des masques que les femmes. Les hommes interrogés lors de cette étude sont persuadés – davantage que les femmes – « qu’ils ne seront pas affectés par la maladie ». Oui, oui. Alors même que les hommes ont 2,5 fois plus de chances de développer des symptômes graves. Le coronavirus a mis en lumière à quel point les stéréotypes « macho » sont ancrés dans notre société, comme le montre cet article publié sur The Conversation. Si les réponses gouvernementales ont été largement apportées par des hommes, ces derniers sont moins enclins à respecter les gestes essentiels pour endiguer la propagation du virus comme se laver les mains, respecter le confinement et la distanciation physique, demander de l’aide. Ces gestes seraient considérés comme « efféminés » ou « lâches ». Qu’est-ce que la masculinité toxique a-t-elle à faire là-dedans ? Tout. La masculinité toxique permet d’expliquer les comportements toxiques de certains hommes par l’impact des stéréotypes dominants masculins. Un homme devrait être fort, indépendant, autoritaire, sans émotion. Et cela a des conséquences graves dans la gestion de l’épidémie. Ces stéréotypes font dire à un président des États-Unis l’inverse de ce qui a été démontré dans des études scientifiques. Ces stéréotypes empêchent les hommes de porter un masque destiné à limiter la propagation du virus. Pour remettre en cause le travail des féministes – qui, je le rappelle même si c’est une évidence, est de penser une société égalitaire et de l’y amener – il est de bon ton de parler de « crise de la masculinité » et de pointer du doigt la soi-disant velléité des féministes de faire des « hommes » des « femmes ». Comme si être une femme était moins bien d’ailleurs. « S’intéresser aux masculinités, retourner le regard, c’est donc aussi remettre en question notre économie, nos institutions politiques, judiciaires, médicales, autrement dit, nos structures de pouvoir », a écrit Victoire Tuaillon en introduction de son livre. S’intéresser aux masculinités, c’est aussi libérer les hommes d’un carcan étouffant – tant il n’est pas possible de se conformer entièrement à cet « idéal masculin construit », et libérer notre société de stéréotypes qui la mettent constamment en danger. Le comportement des hommes aujourd’hui, fruit d’une masculinité héritée et du travail des activistes, a des conséquences sur la fin de cette pandémie et sur le comportement des générations suivantes. « Que fait un garçon lorsqu’il voit que son père ne porte pas de masque ? » m’interrogé-je en introduction. Il n’en porte pas. « L’avenir des garçons dépend du comportement actuel des hommes. Il ne s’agit pas seulement d’aider les pères à être des parents présents ; il s’agit également de garantir que tous les hommes assument une responsabilité radicale envers la prochaine génération de garçons. Il y a trop en jeu pour ces derniers pour qu’ils ne fassent rien », souligne Liz Plank, autrice de For The Love of Men : A Vision for Mindful Masculinity. Il y a trop en jeu pour ne pas porter de masque. Pour la pandémie et pour l’espoir que les générations de garçons qui suivent la nôtre soient libérées de toute masculinité toxique. ![]() 1/ Les marques éthiques TOMS et Meuf font équipe pour briser les stéréotypes de genres avec une collection d’espadrilles en édition limitée #unstoppable, pour marcher jusqu’à l’égalité #walktoequality (information partenaire). 3/ Il n’est pas bon d’être hôtesse au sein de l’entreprise Air France. Dans cette enquête de Mediapart, les 4/ Une grand-mère et sa petite-fille n’ont pas pu se voir pendant la pandémie. Elles ont gardé le contact en s’envoyant des lettres poétiques. 5/ « Je ne veux pas être célèbre ni grande. Je veux aller de l’avant, changer, 6/ « Un masque trop grand ou trop petit ne sert plus vraiment à grand chose. » Manque de bol, les masques sont souvent inadaptés aux femmes. 7/ « J’ai 45 ans, je n’avais jamais vécu une telle sortie d’Egypte. Comme si le caractère inédit de ce qu’on traverse nous mettait étonnamment en lien avec ce qu’on nous avait transmis. La tradition prend son sens lorsqu’on a le sentiment qu’elle nous parle, comme elle n’a jamais parlé à quiconque auparavant. » Delphine Horvilleur revient le passage au déconfinement. 8/ Les autorités ukrainiennes affirment que plus de 1000 bébés seront nés d’une GPA d’ici la fin des mesures restrictives de voyage. 1000 bébés qui ne seront pas avec leurs parents d’ici là (en anglais). 9/ Paul B. Preciado : «Nous étions sur le point de faire la révolution féministe… et puis le virus est arrivé». 10/ Le burn out est plus fréquent chez les femmes qu’on ne le croit. Voici cinq propositions pour le combattre (en anglais). ![]() La collection TOMS x Meuf est enfin disponible en édition (très) limitée, découvrez-la par ici. 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