Comment changer le monde quand on n’a ni pouvoir ni argent ? Bienvenue dans la Masterclass de la newsletter Les Petites Glo. Pendant sept semaines, Chloé Thibaud va vous expliquer – concrètement – comment passer de l’idée à l’action, de la société de rêve à la réalité (oui, oui), bref, comment devenir un.e activiste. Pour cela, elle sera accompagnée de femmes archi bad ass qui contribuent déjà, chacune à leur manière, à rendre la société plus juste. Alors, prêt.e.s à bouger ? Semaine 2 : Savoir s’organiser avec Caroline De HaasHello les Petites Glo ! La semaine dernière, nous avons appris à définir clairement un objectif avec la géniale Gitanjali Rao. Et maintenant que vous savez dans quelle direction vous voulez aller, la question est de savoir comment y aller. Pour vous aider à vous organiser, j’ai immédiatement pensé à Caroline De Haas, créatrice du collectif #NousToutes et autrice du manuel d’action En finir avec les violences sexistes et sexuelles, paru en mars 2021 aux éditions Robert Laffont. Pourquoi Caroline ? Car c’est elle qui a été à l’initiative des grandes marches féministes de novembre 2018 et 2019 (le rassemblement de 2020 ayant été virtuel à cause du confinement), et que rassembler des dizaines de milliers de personnes… ça ne s’improvise pas. “En effet, la première chose à faire est de définir très précisément son objectif, me confirme-t-elle lors de notre interview. Moi, j’ai toujours un objectif que j’appelle l’objectif ‘bisounours’, parce qu’il est idéal. Dans mon cas, c’est faire le rêve d’un monde sans violences sexistes et sexuelles en France. Mais ce n’est pas suffisant de le dire comme ça, car c’est un trop vaste programme qui ne permet pas d’élaborer de plan de bataille précis.“ L’objectif concret de Caroline était d’arriver à réunir au moins 100.000 personnes dans la rue pour faire bouger le niveau de conscience des gens et les politiques publiques. Pas simple. Alors, par où commencer ? ⚡Anticiper “Si tu veux réussir ton action, il faut penser à court et moyen termes. Pour la première marche, ça voulait dire que les mois qui précèdent, il fallait mettre en place des actions pour appeler à la manifestation, faire connaître la marche. À partir de là, tu déroules tout ce que tu vas devoir faire pour y arriver, matériellement, très concrètement.“ Selon l’ampleur de votre action, cela peut consister d’abord à créer un flyer, à trouver des gens pour le distribuer, devant votre collège/lycée, à la sortie des métros ; mais aussi à partager votre annonce sur les réseaux sociaux, à contacter la presse locale/régionale/nationale. “Tu te crées un rétroplanning et tu te fixes des objectifs atteignables, réalisables“, ajoute Caroline. ⚡Tester ses idées Son deuxième conseil est de tester vos idées sur les gens de votre entourage. “C’est utile parce que le fait de parler de son projet autour de soi va permettre de l’améliorer, de le faire grandir, et aussi parce que le jour où le projet sortira ou que l’action aura lieu, les personnes à qui tu en auras parlé seront là pour te soutenir.“ Pour vous mettre à l’épreuve, tournez-vous d’abord vers des personnes bienveillantes, qui vont vous aider car elles ont de l’empathie pour vous et votre projet. Mais pas seulement ! “On peut se rapprocher aussi de personnes potentiellement résistantes, recommande-t-elle. Quand on a lancé ‘Nous Toutes’, je savais qu’il y aurait des associations qui ne seraient pas contentes de nous voir débarquer. Donc je suis allée les voir, pour discuter et les mettre dans la boucle. Et l’autre avantage, en se rapprochant de personnes qui ont des arguments opposés aux nôtres, c’est d’élaborer un argumentaire de réponses, de se préparer à de futures attaques.“ ⚡Faire confiance à son intuition Afin de ne pas perdre de temps et de vous organiser efficacement, il est essentiel de croire en vous. Caroline m’a raconté cette anecdote importante de son parcours : “Faire confiance à son intuition, c’est primordial. Avant ‘Nous Toutes’, j’avais créé un autre groupe qui a duré six mois. Je voulais faire un truc vénère, former les gens contre les violences. Je fais une réunion avec des copines, je leur explique, et elles me répondent que la colère, c’est trop négatif, qu’il faut faire un truc positif. Je construis le groupe autour de ça mais ça ne marche pas. J’ai compris qu’il fallait revenir à mon idée de départ : la colère. Et ‘Nous Toutes’ a fonctionné en partie grâce à cette intuition que la colère pouvait être le moteur, la raison pour laquelle les gens se lèveraient un matin avec la volonté de marcher.“ En clair, ne vous laissez pas décourager par votre entourage, les Petites Glo. Si vous sentez au fond de vous qu’il y a quelque chose à faire, à dire, et que vous croyez pouvoir rassembler d’autres personnes : foncez. ⚡Trouver le bon ressort D’ailleurs, l’expérience de Caroline met en lumière un autre élément majeur dans la mise en place de votre projet. “Il faut impérativement identifier chez les personnes à qui le projet s’adresse ce qui va les motiver à rejoindre votre cause, à bouger avec vous. Quel est LE bon ressort : la colère ? L’envie ? L’ambition ? Une fois que vous avez trouvé ça, le projet marchera.“ ⚡Se préparer à affronter le regard extérieur Mener un projet engagé, public, c’est aussi et surtout s’exposer au regard des autres. Normal, puisque vous le sollicitez ! Mais quand on a 12, 13, 15 ans, et même 30, 40 ou 50 ans, on n’y est pas forcément préparé.e. “Quand tu commences à monter quelque chose, à faire des médias, les gens changent d’attitude autour de toi. J’explique toujours qu’il y a trois types de personnes à identifier…
Et si vous n’avez personne qui vous vient en tête pour vous apporter des retours sincères sur votre travail, vous pouvez vous constituer cet entourage, vous appuyer sur l’expérience d’adultes via des associations ou sur les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs à ça aussi que servent ces newsletters : vous écouter, vous challenger, vous aider à vous accomplir. Madeleine, l’une de nos abonnées, m’a partagé son expérience après l’envoi de notre premier épisode la semaine dernière. Cette année, dans son lycée, elle a rempli une salle de classe d’affiches féministes avec ses potes. “On avait mis le clip ‘Balance ton quoi’ d’Angèle et on se tenait devant le tableau avec des t-shirts féministes et un message sur le masque, m’a-t-elle confié. Voilà un peu comment on essaye de faire bouger les choses à notre échelle, même si c’est pas facile !“ Les Petites Glo, je ne vous le répéterai jamais assez : ensemble, tout est possible. Il suffit d’y croire, et d’y aller pas à pas. C’est à vous !Le défi de la semaine était archi difficile ou beaucoup trop facile pour vous ? N’hésitez pas à nous raconter ce que vous avez fait et à partager vos conseils avec les autres Petites Glo en nous écrivant à [email protected] ou en nous contactant directement sur les réseaux sociaux <3 Rendez-vous – Le prochain Club des Glorieuses aura lieu le jeudi 22 avril 2021 de 18h30 à 19h30. Il s’agira d’une conférence en ligne avec Lucile Peytavin, historienne, spécialiste du travail des femmes dans l’artisanat et le commerce. Le Coût de la virilité (éditions Anne Carrière) est son premier essai. L’accès est à 15 € et gratuit pour les membres. CONCOURS Les Petites Glo x Editions Pocket Jeunesse Nous vous proposons de gagner un exemplaire du roman « Birthday » de Meredith Russo dont nous vous parlions dans la newsletter « Je suis transgenre ». Pour tenter votre chance, rendez-vous ici : Les dernières newsletters Gloria MediaPour l’abrogation du délai légal pour avorter Les Glorieuses, 7 avril 2021 Masterclass #1 : Définir votre objectif avec Gitanjali Rao Les Petites Glo, 6 avril 2021 Dix ans après le printemps arabe, les Tunisiennes poursuivent la lutte / Tunisie Impact, 2 avril 2021 Une plus grosse part du gâteau Economie, 21 mars 2021 « Je suis transgenre » Les Petites Glo, 16 mars 2021 |
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