Comment changer le monde quand on n’a ni pouvoir ni argent ? Bienvenue dans la Masterclass de la newsletter Les Petites Glo. Pendant sept semaines, Chloé Thibaud va vous expliquer – concrètement – comment passer de l’idée à l’action, de la société de rêve à la réalité (oui, oui), bref, comment devenir un.e activiste. Pour cela, elle sera accompagnée de femmes archi bad ass qui contribuent déjà, chacune à leur manière, à rendre la société plus juste. Alors, prêt.e.s à bouger ? Semaine 5 : Entrer dans la sphère politique avec Camille Étienne“Vous ignorez la démocratie ? La démocratie vient à vous. On a décidé de lancer la plus grande grève de notre histoire : on va se relayer devant l’Assemblée nationale pendant les 3 semaines de débats sur la #LoiClimat et inviter les députés à venir nous voir : nous, les gens.” Ça, c’est un tweet que Camille Étienne a publié le 29 mars dernier. Jusqu’au 17 avril, date de fin d’examen du projet de loi “Climat et résilience”, la militante écologiste de 22 ans n’a rien lâché. “L’idée c’était d’assurer des permanences pour que les politiques viennent discuter directement avec nous, m’a expliqué Camille. On a aussi invité des experts et formé les gens pour qu’ils sachent comment se passent les débats à l’Assemblée, tout ça pour pousser les députés à relever l’ambition de cette loi.” Ce qu’il faut comprendre, les Petites Glo, c’est que ce sont les hommes et femmes politiques qui prennent les décisions. Selon l’action que vous avez choisi de mener, il va sûrement être important d’entrer dans leur sphère. C’est pourquoi j’ai fait appel à Camille Étienne. “C’est bien d’être dans la protestation, reconnaît-elle, mais les moments d’échange sont le meilleur moyen de faire avancer les choses. La pression médiatique, les rapports de force, les réseaux sociaux sont nécessaires à la démocratie, mais si le dialogue est complètement rompu, ce ne sera pas constructif.” Alors, comment créer ce dialogue ? ⚡S’engager d’abord à échelle locale “Il y a plein de manières de créer le dialogue, plus ou moins directes, répond Camille. Tout dépend de votre combat et de son échelle. Posez-vous la question : est-ce que je le mène localement ? Sur le plan national ? Européen ? International ? L’échelle locale, c’est souvent là qu’on peut avoir le plus d’impact, surtout quand on débute dans le militantisme. C’est le plus intéressant, on peut voir assez vite les résultats, et ça donne confiance pour la suite. On peut par exemple convaincre son maire d’interdire un projet d’artificialisation d’une terre ou lui faire lancer un projet artistique !” ⚡Interpeller les représentants politiques Parce qu’ils et elles semblent nombreux à ne pas écouter, vous pouvez vous sentir découragé.e.s d’avance de contacter les représentants politiques. Pourtant, “il faut oser interpeller nos élus, ils sont là pour ça, et se dire qu’on n’est jamais trop petit pour le faire !” L’avantage de cette pratique, c’est que vous pouvez la mettre en place tout.e seul.e, d’abord en demandant des rendez-vous avec votre maire et les élus locaux. “Il n’y a pas de règle, il faut juste un peu d’audace ! Moi, je me suis pris plein de bâches mais j’ai continué, je ne me suis pas découragée…” ⚡Envoyer des courriers Afin d’obtenir un rendez-vous, n’hésitez pas à envoyer des courriers. “Pour la loi climat, on a proposé des moyens localement pour aider les gens à envoyer des lettres à leurs députés. Eh bien ils les ont signées, ces lettres ! Et si ce ne sont pas les députés eux-mêmes, ce sont leurs assistants qui le feront. Je me rappelle aussi d’une lettre que j’avais écrite à José Bové, par exemple… Les lettres, c’est à la portée de tous. Ne vous mettez pas de barrières, les politiques ne s’attendent pas à ce qu’on maitrise tous les codes. Si on écrit en tant que citoyen, c’est très bien !” Gardez toutefois en tête qu’il n’est pas assuré qu’on vous réponde et que certains politiques sont malheureusement moins ouverts que d’autres aux débats démocratiques. ⚡Passer par les réseaux sociaux Bien sûr, en 2021, l’un des moyens possibles pour entrer en contact avec les politiques est Twitter. “Ils sont nombreux sur ce réseau, et pour notre action devant l’Assemblée, les premiers députés sont venus car ils avaient vu mon tweet… En fait, le réel et le virtuel, c’est complémentaire ! Même si je reste persuadée que pour convaincre des gens, rien ne vaut la parole directe. Sur les réseaux sociaux, on est exposé, on est dans la recherche de la bonne formule, comme quand il y a des caméras de télévision… Ce n’est pas du tout le même rapport.” ⚡Revenir aux méthodes traditionnelles Au printemps 2016, vous aviez peut-être été marqué.e.s par le mouvement “Nuit debout”. Ce nom désignait une multitude de manifestations en France (et dans d’autres pays) qui avaient lieu nuit et jour sur des grandes places pour protester contre la loi Travail. Pour évoquer son action contre la loi Climat, Camille a utilisé l’expression “mini Nuit debout”. En fait, cela se rapproche du sit-in, une technique de militantisme qui a vu le jour en 1960 aux États-Unis avec les “Greensboro sit-ins”, des manifestations pacifiques en Caroline du Nord qui dénonçaient la politique discriminatoire d’un supermarché envers les Afro-Américains. L’objectif du sit-in est tout simplement de s’asseoir devant une institution politique ou un établissement privé et d’y rester jusqu’à ce qu’on ait obtenu gain de cause. “Cela donne lieu à des échanges humains passionnants, entre les militants et avec les politiques, me confie Camille. Certains députés sont restés 1h30 avec nous, quand les médias n’étaient pas là, c’était incroyable, on avait des vraies discussions de fond, on n’était plus dans la rhétorique…” Pour conclure, le mot d’ordre de mon invitée de la semaine est : OSEZ ! “Je pense que les gens s’auto-censurent, parce qu’il y a une défiance envers nos politiques et parce que ce monde-là paraît loin de nous. Mais c’est possible de faire changer les choses, de renouer le lien démocratique entre les élus et le peuple ! Il faut juste essayer, ne pas avoir peur de l’échec et avoir l’audace d’y croire. C’est vraiment ça l’enjeu.” C’est à vous !Le défi de la semaine était archi difficile ou beaucoup trop facile pour vous ? N’hésitez pas à nous raconter ce que vous avez fait et à partager vos conseils avec les autres Petites Glo en nous écrivant à [email protected] ou en nous contactant directement sur les réseaux sociaux <3 Rendez-vous – Le prochain Club des Glorieuses aura lieu le mercredi 19 mai de 13h à 14h : Tout savoir sur les coulisses de la Masterclass des Petites Glo « Comment changer le monde quand on n’a ni pouvoir ni argent ? » ! Ce sera l’objet du club de mai des Glorieuses avec Sarah Durieux, Elvire Duvelle-Charles et Chloé Thibaud. Attention horaire exceptionnel spécial « pause déjeuner » de 13h à 14h en zoom. Toujours gratuit pour les membres du Club ! – Sarah Durieux est directrice France de Change.org, plus grande plateforme mondiale de pétitions en ligne qui permet à toute personne de lancer une campagne sur un sujet qui lui tient à coeur. Spécialiste des mobilisations citoyennes, de l’organisation de communautés et des stratégies digitales, elle a également travaillé pour différentes ONG comme la Fondation Nicolas Hulot, le WWF ou SOS Villages d’Enfants. Depuis 9 ans, elle aide toutes les personnes qui veulent se lancer dans l’activisme à faire le premier pas et les accompagne pour qu’elles puissent avoir le plus grand impact possible. Les dernières newsletters Gloria Media¡Las causales van!, Impact, 3 mai 2021 Le plus féministe des féministes, Les Glorieuses, 28 avril 2021 Masterclass #4 : Passer à l’action avec Shanley Clemot McLaren, Les Petites Glo, 27 avril 2021 L’entrepreneuriat au féminin, c’est la vie ! (Vraiment ?), Economie, 18 avril 2021 |
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