Comment changer le monde quand on n’a ni pouvoir ni argent ? Bienvenue dans la Masterclass de la newsletter Les Petites Glo. Pendant sept semaines, Chloé Thibaud va vous expliquer – concrètement – comment passer de l’idée à l’action, de la société de rêve à la réalité (oui, oui), bref, comment devenir un.e activiste. Pour cela, elle sera accompagnée de femmes archi bad ass qui contribuent déjà, chacune à leur manière, à rendre la société plus juste. Alors, prêt.e.s à bouger ? Semaine 7 : Penser l’après-révolution avec Sarah Durieux et Elvire Duvelle-CharlesHello les Petites Glo, vous voici – déjà ! – arrivé.e.s au dernier épisode de notre formation à l’activisme. Après six semaines de lecture attentive de cette Masterclass, vous avez appris à définir un objectif clair, à organiser votre projet, à marquer les esprits, à passer à l’action, à entrer dans la sphère politique et à prendre soin de votre santé mentale. Quel (beau) programme. Les plus motivé.e.s d’entre vous ont peut-être même gagné leur(s) premier(s) combat(s) militant(s). Et alors, vous faites quoi maintenant ? Je pose la question car, vous connaissant, cela m’étonnerait que vous vous arrêtiez là. Pour vous aider à répondre, j’ai échangé avec deux femmes que j’admire beaucoup : Sarah Durieux, autrice de Changer le monde, Manuel d’activisme pour reprendre le pouvoir (Éditions First), et Elvire Duvelle-Charles, co-autrice avec Sarah Constantin du Manuel d’activisme féministe de Clit Revolution (Éditions Des femmes – Antoinette Fouque). Deux ouvrages précieux dont je vous recommande vivement la lecture ! Ensemble, nous avons réfléchi aux possibilités qui s’offrent désormais à vous, pour continuer à changer le monde et construire une société plus juste. ⚡Faire le bilan Pour commencer, que vous ayez ou non atteint votre objectif, il est temps de faire le bilan (calmement, en s’remémorant chaque instant #Génération90). “L’idée est de prendre un temps pour regarder ce qu’on a accompli et ce qu’il nous reste à accomplir, explique Sarah Durieux. Souvent, on pense qu’un post sur les réseaux sociaux ou le lancement d’une pétition en ligne va suffire et puis on constate qu’il ne se passe rien. Quand on fait campagne, c’est rarement aussi facile, et il ne faut pas s’inquiéter si les choses ne se passent pas exactement comme on l’avait espéré.” Sarah conseille d’avoir en tête l’image d’une cascade de dominos (comme ici, par exemple). “En fait, chaque action en entraîne une autre, puis une autre. C’est la théorie du changement : que puis-je faire, quels dominos puis-je poser pour atteindre mon objectif, et comment les activer ?” Si vous n’y êtes pas arrivé.e.s du premier coup, réessayez ! “On peut aussi se demander si on n’avait pas mis la barre un peu trop haut, et revisiter son action.” Sarah utilise cette fois la métaphore de la montagne (je ne vous cache pas que j’adore ses métaphores) : “Quand on entame une campagne, on a l’impression de faire face à une grosse montagne. Faire s’écrouler une montagne semble impossible. Mais la montagne est constituée de différentes roches. Alors, on peut plutôt s’atteler à bouger un caillou, qui fera bouger une pierre, qui fera bouger un rocher !” En clair, ce n’est pas parce que vous avancez pas à pas que vous n’avancez pas. ⚡Célébrer vos premières victoires Si vos actions ont abouti, que vous avez obtenu des engagements de la part de responsables politiques, un grand nombre de signatures sur votre pétition, des articles à propos de votre campagne dans la presse, etc., félicitez-vous ! “C’est important de célébrer ses premières victoires, commente Sarah. Quand on obtient gain de cause sur un sujet, on ouvre la porte à d’autres personnes, on crée une ouverture pour aller encore plus loin.” ⚡Aller plus loin Eh oui, aller plus loin est votre nouvel enjeu. Pour cela, vous pouvez étudier comment démultiplier les actions que vous avez menées. “Si on a obtenu que des distributeurs de protections périodiques gratuites soient installés dans notre collège ou notre lycée, on peut monter d’un cran : s’assurer que l’initiative se fasse dans les autres établissements de sa ville, puis de son département, de sa région…” Cette fois, Sarah évoque l’idée d’un feu de forêt : “On allume la mèche quelque part et on aide les gens à propager la campagne en les conseillant, en expliquant comment on s’y est pris ou en rejoignant directement leur propre campagne. C’est très intéressant de voir comment nos actions individuelles, même au niveau local, prennent une autre forme, une autre force quand on les démultiplie. Cela crée une base solide de personnes engagées autour de soi, prêtes à faire avancer les choses.” ⚡Ne pas sacraliser les réseaux sociaux Lorsque j’ai le plaisir d’échanger avec vous, les Petites Glo, j’entends souvent que vous aimeriez devenir créateurs et créatrices de contenus engagés. À l’issue de cette Masterclass, je tenais à vous rappeler certaines choses qui me semblent essentielles et à propos desquelles je rejoins complètement Elvire Duvelle-Charles, qui a fondé le compte Instagram à succès Clit Revolution. “Quand j’étais activiste Femen, même si j’avais une activité associative et militante à plein temps, c’était pas ça qui me faisait gagner ma vie, me raconte Elvire. Je faisais des petits boulots à côté, je donnais des cours d’échecs… C’est important que les ados sachent que les réseaux sociaux, les podcasts, même quand on a des très gros comptes, sont des activités qui ne rapportent pas vraiment d’argent. Pourtant, ça prend énormément de temps, ce qui peut donner l’impression d’être un réel métier. Mais le féminisme n’est pas un métier, c’est une direction.” ⚡Activiste, peut-on en faire un métier ? Cette phrase résonne particulièrement pendant notre interview. Je ne compte pas les fois où j’ai répondu, notamment aux étudiant.e.s à qui j’ai eu la chance de donner cours : “Féministe n’est pas mon métier, je suis journaliste.” Et c’est à travers ma pratique du journalisme, à travers mes choix de sujets, mes choix d’intervenant.e.s, que s’expriment mes valeurs – féministes – personnelles. Parfois, je fais le choix de ne pas les exprimer. Tout dépend du média pour lequel j’écris. Si je digresse pendant quelques lignes sur mon expérience, c’est afin d’illustrer les propos d’Elvire. “Tu pourras toujours trouver une manière d’exercer ton activité qui permette d’être utile aux causes féministes. Sur les réseaux, il y a déjà beaucoup de personnes qui le font, or, on a besoin de féministes dans toutes les strates de la société : on a besoin de femmes scientifiques, sociologues, astronautes, de créatrices d’objets conçus pour les femmes, de designeuses de mode anti-racistes. Autres exemples, tu peux être monitrice de colo et en profiter pour démythifier les règles, organiser un atelier d’éducation sexuelle ; tu peux être bibliothécaire, directrice d’un cdi et mettre à dispositions des sélections de livres qui vont aider à l’éveil des collégien.ne.s et lycéen.ne.s !” Pour conclure, donc, faites ce que vous voulez faire, les Petites Glo. Faites ce qui vous semble en accord avec qui vous êtes, ce qui vous rendra heureux.ses. Parce que si vous l’êtes, vous contribuerez déjà à rendre le monde meilleur. Rendez-vous – Le prochain Club des Glorieuses aura lieu demain, pour tout savoir sur les coulisses de la Masterclass des Petites Glo « Comment changer le monde quand on n’a ni pouvoir ni argent ? » ! Mes invitées de la semaine et moi-même serons aux côtés de Rebecca Amsellem pour le Club de mai des Glorieuses. Attention, horaire exceptionnel spécial « pause déjeuner » de 13h à 14h via Zoom. Toujours gratuit pour les membres du Club ! C’est à vous !Le défi de la semaine était archi difficile ou beaucoup trop facile pour vous ? N’hésitez pas à nous raconter ce que vous avez fait et à partager vos conseils avec les autres Petites Glo en nous écrivant à [email protected] ou en nous contactant directement sur les réseaux sociaux <3 Les dernières newsletters Gloria MediaMasterclass #6 : Préserver sa santé mentale avec Julia Pietri, Les Petites Glo, 11 mai 2021 Pourquoi les hommes sont-ils l’immense majorité des auteurs de violences ? 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