Je suis tombée amoureuse, mon amie Eva m’annonce hier. Mais comment ? C’est le confinement, je réponds (n’hésitez pas à me contacter pour tout besoin d’intervention triviale). Comment ? J’insiste. J’ai vu Normal People. Évidemment. « “Normal people” c’est le nouveau levain qui est le nouveau banana bread », peut-on lire sur le Twitter anglais. Il y a trois jours sortait sur la BBC cette série (et depuis hier sur Hulu) Normal People. C’est un livre aussi, écrit par Sally Rooney (Faber & Faber), née en 1991. (Oui les gens qui sont nés dans les années 90 écrivent des livres désormais). C’est l’histoire de deux personnes dont l’amour grandit au fur et à mesure que l’angoisse, propre à beaucoup d’adolescent.e.s, s’éloigne de la vie de l’un et s’approche de l’autre. C’est l’histoire de Marianne et Connell qui fréquentent le même lycée à Sligo, en Irlande. Connell est très populaire, très beau, très sensible. Il est Je ne vois pas la différence, insiste Eva lorsqu’elle me décrit l’état dans lequel elle se trouve après avoir visionné les 12 mini-épisodes de la série. C’est drôle, quelques heures plus tôt je parlais d’une impression similaire, celle de Sans vouloir être emphatique, regarder cette série, lire ce livre, provoque ce sentiment si particulier qu’on ressent lorsqu’on a un coup de foudre amical ou amoureux. Ce sentiment qui nous fait dire à voir basse, pour nous-même, comme si on avait peur que l’admettre allait tout ruiner : « Ça y est, je ne suis plus seule dans mon monde. » Je sais, c’est raté sur la promesse de ne pas être déclamatoire. Marianne, c’est moi. Ou plutôt le moi que j’étais quand j’étais au collège. Ou plutôt le soi de tou.te.s les introverti.e.s avant d’avoir trouvé des personnes qui leur ressemblent, qui partagent le même monde. Je pouvais passer des journées entières sans parler à personne. Et dès qu’une personne me parlait, qu’elle soit agréable ou détestable, je m’y accrochais pour ne pas replonger dans l’anormal. Ce n’est pas que je détestais être seule. Je ne détestais pas être la seule à parler aux professeurs, à traîner nonchalamment à la fin de la classe dans la salle de cours. Je ne détestais pas être inscrite au club « photographie » pour ne pas avoir à manger seule. Je ne détestais pas attendre devant les cours de latin avec une demi-heure d’avance pendant que les autres profitaient de leur pause déjeuner. J’aimais être seule. J’y trouvais même une sorte de fierté. Mais je voulais être plus « normale ». Normal People est la revanche des introverti.e.s. Non pas une revanche offensive mais une invitation à entrer dans un monde où les « anormaux » sont dans la norme. Si j’aimais l’idée d’être normale, ce n’est pas le cas de Marianne. Elle n’en avait que faire. C’est celui de Connell par contre, qui n’aspire qu’à la « normalité » au détriment de sa relation avec Marianne et de sa santé mentale. « C’est drôle les décisions que vous prenez parce que vous aimez quelqu’un, écrit Sally Rooney au travers de Connell, et puis, d’un coup, toute votre vie est différente. Je pense que nous sommes à cet âge bizarre où la vie peut changer beaucoup du fait de petites décisions.» Certaines personnes aiment la cuisine. D’autres aiment le football. Les mêmes peut-être. Moi, j’aime l’amour. Et Normal People donc. 1/ C’est la révolution des euros dans la newsletter #5Novembre16h47. Arièle Bonte s’inspire de PETA pour explorer les possibilités d’une révolution par… l’achat d’actions. Le prix des actions est tellement bas que l’association de défense des droits des animaux a acquis des titres dans les entreprises de mode pour changer le système de l’intérieur. Et si on faisait la même chose avec les femmes, se demande-t-elle ? Pour cela, elle a interviewé Maud Frajerman de la Fondation des Femmes. 2/ Vous vous souvenez de la newsletter sur les femmes leaders et la gestion de la pandémie ? Je m’y référençais à un article publié sur Forbes et écrit par Avivah Wittenberg-Cox. Et bien, en plus de tenir des propos essentialisant les femmes (et dangereux donc), elle a plagié la partie factuelle (et bonne donc) dans un article écrit par Charlotte Seck et publié sur Amina Magazine. 3/ L’organisation #NousToutes propose deux heures trente de formation aux violences sexistes et sexuelles et les violences au sein du couple par Caroline De Haas. C’est en ligne, évidemment. C’est gratuit, vous aurez seulement besoin d’un ordinateur connecté à internet. Toutes les infos ici. 4/ Gabrielle Hamilton est cheffe. Elle a un restaurant à New-York, Prune. Elle avait un restaurant, pardon. Elle a dû tout fermer en une semaine après 20 ans à cause de la pandémie. Elle ne sait pas de quoi l’avenir sera fait mais ce qui est sûr, c’est que si elle rouvre son restaurant, elle ne servira plus de brunch. 5/ Elles font partie du corps médical. Elles sauvent des vies. Elles sont des femmes. Le problème ? Le matériel n’est pas adapté aux tailles des visages, des corps des femmes et les mettent en danger. 6/ « Bouge ta boîte » fait un constat alarmant : la moitié des femmes entrepreneuses sont dans le rouge. Elles ne peuvent pas continuer leur activité comme avant car elles gardent leurs enfants (les conjoints n’ayant pas reçu apparement l’autorisation de l’administration pour s’en occuper) et souffrent de la baisse d’activité économique. 7/ Aux Etats-Unis, les féministes ne veulent pas que Trump soit réélu. Mais sont-elles prêtes à voter pour un candidat faisant l’objet d’une accusation d’agression sexuelle ? C’est écrit par Rebecca Traister et c’est publié dans New York Magazine. 8/ Toute la communauté ultra-orthodoxe pensait que c’était un futur rabbin. Sauf qu’elle était une femme. Et qu’elle était trans. 9/ Dans la catégorie, « on n’est pas étonnée » : pendant la période de confinement, les femmes soumettent moins d’articles universitaires alors que les hommes en soumettent 50% de plus. A votre avis, c’est parce qu’il existe une répartition des charges et des gardes d’enfants tellement équilibrés que les femmes se disent « hum je vais pouvoir glander un peu plus » ou parce que les hommes ont décidé de mener une révolution féministe dans le monde universitaire ? Ni l’un ni l’autre, s’il était utile de le préciser. 10/ « A la recherche du sperme parfait » : Aline Mayard a décidé de faire un enfant grâce à une PMA. Elle dévoile les coulisses de la recherche du donneur dans Programme B pendant quatre épisodes. Et oui, elle a demandé à Xavier Dolan d’être son donneur. |
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