Mercredi 27 janvier 2021 Bienvenue à la newsletter Les Glorieuses, la newsletter de la révolution féministe. Chaque mercredi, vous recevez une analyse féministe de l’actualité et des liens vers des articles inspirants et des événements qu’on soutient. Où sont les féministes modéré·e·s ? par Rebecca Amsellem Nous pouvons aisément affirmer qu’en tant que féministes nous sommes peu souvent déçues. Nous ne sommes pas déçues des trolls masculinistes qui passent leurs week-ends à essayer de taire les voix des activistes, nous ne sommes pas déçues non plus des organisations d’extrême droite, des représentants politiques qui bredouillent une réponse timide sur le droit à l’avortement de peur de perdre un ou deux électeurs. Une remarque désobligeante émanant d’un oncle lointain lors d’une réunion annuelle aura certes pour conséquence une augmentation momentanée de notre pression artérielle mais c’est davantage de l’ordre de l’irritation, pas de la déception. Nous ne sommes pas déçues car nous n’en attendons rien. Nous n’attendons rien des trolls, nous n’attendons rien des organisations d’extrême droite, nous n’attendons rien des représentants politiques privilégiant la moitié d’une population sur une autre. Nous n’attendons rien non plus de l’oncle. En revanche, nous sommes profondément déçues des autres. De ceux et celles dont nous attendons quelque chose. De ceux et celles que nous appellerons les « féministes modéré.e.s ». Qui sont « les féministes modéré.e.s » ? Il peut s’agir de celle qui porte un t-shirt à l’effigie de Frida Kahlo tout en niant ses Si je devais mettre un titre à ce collage (personne me le demande, je sais mais c’est mon collage donc je fais ce que je veux) ce serait « Deux Blanches contemplant un futur qui se fera sans elles ». Qui sont « les féministes modéré.e.s » ? Un dérivé des « Blancs modérés », dépeints par Martin Luther King Jr alors qu’il écrit une lettre à un de ses détracteurs assis dans une prison de Birmingham (1963) : « Tout d’abord je dois vous avouer que, ces dernières années, j’ai été gravement déçu par les Blancs modérés. J’en suis presque arrivé à la conclusion regrettable que le grand obstacle opposé aux Noirs en lutte pour leur liberté, ce n’est Qui Les « féministes modéré.e.s » faillissent à leur devoir d’abnégation. Elles et ils ne sont pas coupables mais responsables. En n’étant pas à la hauteur qu’exige un mouvement aussi vaste, les « féministes modéré.e.s » tiédissent le combat. Je m’explique. Nous faisons toutes et tous partie d’une société dont le fonctionnement repose pour une bonne part sur la légitimité que nous accordons aux institutions et aux lois qui nous gouvernent. Dès lors qu’une loi, qu’une coutume ou qu’une représentation ne nous convient pas – nous semble par exemple injuste pour nous ou une partie de la population – nous avons la responsabilité de le dire et de contribuer à faire changer cet élément. Se taire, c’est contribuer à renforcer la légitimité de ce système. Cette même responsabilité que nous nous adossons à nous-mêmes, nous sommes en droit de la demander à celles et ceux qui se prévalent du même combat. Nous ne menons pas ce combat pour que quelques personnes puissent bénéficier de quelque privilège. Nous ne menons pas ce combat pour dire au monde comment nous souhaitons être traité.e.s, pour reprendre les mots de James Baldwin, car si nous nous taisons, nous nous effondrons. La revue de presse Il se passe quelque chose d’important en Pologne : une révolution féministe. Dans le nº0 de notre verticale politique Impact en partenariat avec Le Fuller Project, Paulina Reiter a enquêté sur les mobilisations qui parcourent le pays depuis octobre. Connaissez-vous « The Lesbian Tide », la première revue à utiliser le mot « lesbienne » dans son titre ? Des députés européens ont décidé de prendre les choses en main en matière d’égalité salariale et de faire 9 propositions (qui reprennent largement les nôtres 🙂 L’écrivaine Joan Didion a donné l’interview la plus Fran Lebowitz qui soit ou la plus 2021, je ne sais pas. Aujourd’hui On lit que la pandémie influence nos relations amoureuses. Pas forcément. C’est plutôt qu’elle nous force à voir la réalité en face. Comment gérez-vous quelqu’un qui ne cesse de vous rejeter émotionnellement? « Les Glorieuses » lancent une agence de presse féministe #LesGlorieusesDansLaPresse Comment fait-on pour que les hommes arrêtent de violer ? Twitter a suspendu des comptes de féministes sans raison. Et a admis une erreur. Bernie Sanders portait des mitaines à l’inauguration de Biden. Ces mitaines sont devenues internationalement connues. Mais que peuvent-elles signifier ? Naomi Klein répond. Deux très bons livres viennent de sortir, que je m’empresse de recommander : Ceci est notre POST-PARTUM de Illana Weizman et Changer le monde de Sarah Durieux. A commander chez sa libraire, évidemment. Le Club des Glorieuses **REJOIGNEZ-NOUS** Le jeudi 25 février à 18h30, dans le cadre du Club, Rebecca Amsellem vous donne rendez-vous avec Mona Eltahawy, autrice féministe, chroniqueuse et disruptrice du patriarcat. Son premier livre Foulards et hymens : Pourquoi le Moyen-Orient doit faire sa révolution sexuelle (2105) s’attaquait au patriarcat dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et son second livre, Les 7 péchés – manifeste contre le patriarcat, (2019) s’y attaque au niveau mondial. Adhésion Deluxe – Offre de janvier (derniers jours !) Adhérer au Club vous permet de soutenir un média indépendant et de profiter de nombreux avantages : l’entrée libre à nos événements, l’accès à un groupe sur Linkedin, des offres exclusives de nos partenaires. En adhérant avant le 31 janvier, vous bénéficiez d’un carnet offert, dans le cadre de la formule Deluxe (79€) : n’hésitez pas… Les dernières newsletters Gloria Media Les Polonaises n’ont plus peur, IMPACT 25 janvier 2021 Les Glorieuses est une newsletter produite par Gloria Media – Abonnez-vous à nos autres newsletters IMPACT / Economie / Les Petites Glo – |