Les Glorieuses est une newsletter hebdomadaire féministe envoyée depuis 4 ans 🔥 Si on vous a transmis cet email et que vous voulez recevoir les prochaines newsletters, vous pouvez vous inscrire ici ou en envoyant « Je m’inscris » à [email protected] La raison pour laquelle vous caillez au bureau est la même qui permet d’expliquer les inégalités salariales Depuis trois ans que je mène le combat pour l’égalité salariale, j’ai toujours été optimiste. Certes, nous devons recommencer le mouvement cette année avec le #5Novembre16h47. Certes, les chiffres ne bougent pas. Certes, la France est huitième sur l’Index européen de l’égalité des genres. Certes, nous n’avons toujours pas accès à des statistiques qui permettraient de mettre en lumière les inégalités de salaires entre les femmes racisées et les femmes blanches. MAIS. Tous les hommes que j’ai croisés étaient d’accord : il est inacceptable que les femmes soient moins bien payées que les hommes. Enfin un combat féministe qui semble être approuvé par les deux sexes. Formidable, non ? Si, si, c’est formidable. Comme le dit si bien l’activiste Carolina Criado Perez, « partout dans le monde, les femmes continuent d’être désavantagées par une culture du travail fondée sur la conviction idéologique que les besoins des hommes sont universels » (Invisible Women, Exposing Data Bias in A World Designed For Men). Si les hommes considèrent l’égalité salariale comme acceptable, ils en feront peut-être une demande. Croisons les doigts. L’intérêt des hommes pour cette question est donc d’autant plus une bonne nouvelle que nous évoluons dans un monde du travail fondé sur les besoins des hommes. Par exemple, vous caillez probablement au bureau. La raison n’est pas que les températures ont chuté si vite ces derniers jours – enfin, si mais pas que – mais c’est la même qui explique que nous gagnons en moyenne 85 cents pour chaque euro que les hommes gagnent : le patriarcat. La température moyenne des bureaux a été choisie dans les années 60 pour convenir à un homme de 40 ans pesant environ 70kg. Le référentiel est donc un homme. Pour continuer à parler température, l’activiste Criado Perez cite ainsi une étude montrant que les températures de bureau sont en moyenne trop basses de cinq degrés pour les femmes. CINQ DEGRES. Nous évoluons dans un monde où les travaux des femmes sont invisibilisés. Je ne parle pas de l’invisibilisation des travaux des érudites comme Marguerite de Rochechouart mais bien de travaux que nous faisons toutes au quotidien. Car les femmes sont très majoritairement derrière tout travail non rémunéré, également appelé « travail invisible ». Que celle qui a été rémunérée pour changer la couche de son bébé m’appelle pour qu’elle devienne illico la reine des activistes. C’est d’ailleurs pour cela que les Islandaises ont réalisé ce que les hommes (encore eux, tiens) ont appelé « le long vendredi ». Nous sommes en 1975. C’est l’année des femmes, tel que déclaré par les Nations Unies. Les plus grandes organisations féministes de l’Islande décident de mener une action conjointe. Imaginez une scène où les cinq femmes les plus avant-gardistes en matière d’activisme se réunissent dans une même pièce. Deux choses pouvaient ressortir de cette rencontre : une révolution ou une grève. Elles ont opté pour la grève (je suis persuadée que la prochaine fois ce sera la révolution). Ce jour-là les femmes ne feraient aucune tâche ménagère – pas de cuisine, pas de ménage, pas de garde d’enfants, nada – et n’iraient pas au travail. Le but ? Montrer aux hommes qu’elles se tapent tout ce travail invisible tout l’année. « Il n’existe pas de femme qui ne travaille pas. Il n’y a que des femmes qui ne sont pas payées pour leur travail » (Criado Perez). Le résultat ? Le vendredi 24 octobre 1975 les avions ne volèrent pas car les hôtesses de l’air ne s’étaient pas pointées, les journaux ne furent pas imprimés car les typographes étaient toutes les femmes, les pères gavèrent leurs enfants de bonbons au travail car les crèches étaient fermées. C’est cette histoire qui m’a inspirée pour Alors, vous êtes crevée ? J’ai une excellente nouvelle. Dans six jours à peine vous pouvez vous arrêter de travailler jusqu’à la fin de l’année. Cette année, les femmes commencent à travailler dans leurs emplois La newsletter de la semaine prochaine sera exceptionnellement envoyée le mardi 5 novembre et vous proposera des actions concrètes pour lutter pour l’égalité salariale. Avec ou sans les hommes, car vu ce tout ce qu’ils ont fait jusqu’à présent, il y a moyen qu’on doive se débrouiller sans eux. 1. Les femmes noires sont moins payées que les femmes blanches, et voici pourquoi c’est important. 2. Payée 3000€ de moins par emission que son homologue masculin, la présentatrice britannique Samira Ahmed attaque la BBC. 3. La honte doit changer de camp, et c’est Kelly Bachman qui l’apprend à Harvey Weinstein. 4. Désaltérez-vous : les hommes en crise avec la progression des luttes féministes. 5. La culture du viol pour les Nuls – plus personne ne pourra dire « Je ne savais pas ». 6. La marche du 23 novembre contre les féminicides s’annonce historique, et plus de 150 personnalités vous appellent à la rejoindre. 7. Moins bien payée que ses collègues masculins, elle finit par obtenir 169 000€ d’indemnités. 8. Les journalistes hommes ne se tweetent qu’entre eux. 9. Femme, lesbienne, d’origine populaire et de gauche: envers et contre tous, l’ancienne exilée Claudia Lopez remporte la mairie de Bogota. 10. Vieillir au féminin : et si on s’en foutait ? // Les femmes racisées, les femmes blanches et l’égalité salariale // Notre conférence de presse menée par Dolores Bakèla se tiendra mardi matin. Pour gagner une des 5 places mises en jeu pour nos Glorieuses, rendez-vous sur la publication Instagram de ce matin. // Les hommes et le féminisme // Le féminisme fait évoluer la société, et améliore la vie des femmes. Qu’en est-il des hommes ? Changent-ils, et comment ? C’est ce que le projet de Laurent Metterie et Camille Froidevaux-Metterie veut |