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Si vous ne pouvez pas attendre, la surprise est en bas de la newsletter.

Frida Kahlo a collé des mots au dos d’un dessin, Fantasme (I), en 1944. « Le surréalisme est la surprise magique de trouver un lion dans un placard, là où on était sûr de trouver des chemises. »  Mais Frida Kahlo détestait le surréalisme : « Certains critiques ont tenté de me classer parmi les surréalistes, mais je ne me considère pas comme telle (…) Je déteste le surréalisme. Il m’apparaît comme une manifestation décadente de l’art bourgeois. Une déviation de l’art véritable que les gens espèrent recevoir de l’artiste (…) J’aimerais que ma peinture et moi-même nous soyons dignes des gens auxquels j’appartiens et des idées qui me donnent de la force (…) J’aimerais que mon œuvre contribue à la lutte pour la paix et la liberté … ». Du cercle d’André Breton à Paris elle écrivit d’ailleurs « vous n’avez pas idée à quel point ces gens sont des connards. Ils me donnent envie de vomir. Ils sont tellement « intellectuels » et pourris que je ne peux plus les supporter (…) C’était utile de venir uniquement pour voir à quel point l’Europe pourri à vue d’œil, pourquoi tous ces gens – bons à rien – sont la cause des Hitlers et des Mussolinis. Je te jure sur ma vie que je vais détester cet endroit et les gens qui y vivent. »

Ne nous aventurons pas à cataloguer l’œuvre de Kahlo de surréaliste donc. Sur le dessin Fantasme (I) Il n’y avait pas de lion sur le dessin. Et il était plus symbolique sur surréaliste. On peut y voir un œil qui pleure, surplombant ce qui ressemble à des montagnes de seins et des fissures de vies. Ses cicatrices probablement. Celles qu’elle a hérité de cet accident de tramway qui lui a perforé l’utérus.

Malgré sa polio, son accident, son amputation, c’est un sentiment de « surprise optimiste »  qui entoure le travail de la peintre mexicaine. Ainsi, lorsque le galeriste Julien Levy lui proposa de faire une rétrospective de ses œuvres, elle envoya une lettre à son amie Lucienne Bloch. « A ma surprise, Julian [sic] Levy m’a écrit une lettre, disant que quelqu’un lui a parlé de mes peintures, et qu’il serait très intéressé d’en faire une exposition dans sa galerie ». Cet étonnement peut prendre la forme d’un manque d’estime pour son travail (normal quand son mari, Diego Riviera, est constamment adulé). « Je ne sais pas ce qu’ils voient dans mon travail » continue-t-elle de dire à Lucienne Bloch, « pourquoi veulent-ils que j’ai une exposition ? ». Cette surprise vient probablement de ses débuts dans la peinture. Elle n’a pas toujours rêvé de tenir les pinceaux : « J’ai commencé à peindre… par ennui, car j’étais alitée depuis un an suite à un accident au cours duquel je m’étais fracturé l’épine dorsale, un pied et d’autres os. J’avais seize ans à l’époque et j’étais pleine d’enthousiasme à l’idée de faire des études de médecine. Mais tout s’est arrêté dans le choc entre un bus de Coyoacán et un tramway de Tlalpan… » L’étonnement laisse place à l’excitation. Un acteur américain Edward G. Robinson achète un large nombre de ses tableaux. « C’était tellement une surprise que je m’en suis émerveillée et ai dit : « Comme ça, je pourrais être libre, je pourrais voyager et faire ce que je veux sans demander à Diego  de l’argent ».

L’attrait de Frida Kahlo pour la peinture place ses œuvres au-delà d’une analyse surréaliste ou symbolique : « Je ne saurais dire si mes tableaux sont surréalistes ou pas, mais je sais qu’ils sont la plus franche expression de moi-même, sans jamais tenir compte des jugements et des préjugés de quiconque. Je n’ai pas beaucoup peint et je l’ai fait sans le moindre désir de gloire, sans la moindre ambition, avec la conviction, d’abord de me faire plaisir, et plus tard de pouvoir gagner ma vie avec mon métier. » Frida Kahlo a commencé par peindre pour elle, pour son excitation à elle.

SURPRISE !

Cette semaine, Les Glorieuses lance une collection capsule avec Wear Lemonade. La voici en avant-première.

Quand nous nous sommes rencontrées, c’était une évidence. Lisa Gachet, la fondatrice de Wear Lemonade, a parlé de ses nouveaux défis, du harcèlement qu’elle subit sur les réseaux sociaux, de ses envies de s’engager davantage. On a parlé de nos peurs, de nos engagements, de nos utopies aussi. Elle a alors proposé de faire un projet ensemble. Une collection en édition limitée, au sein de sa collection Workeuse, dont l’ensemble des profits sont reversés aux activités associatives des Glorieuses. Tellement chouette Lisa.

On a donc imaginé un ensemble de sous-vêtements « Wonder Women » qui sublime les hanches et qui fait de beaux seins, un T-shirt « Glorieuse as fuck » et un carnet « Liberté, Egalité, Sororité ». Pour anticiper les questions sur les pouvoirs magiques de nos produits issus de notre collaboration, voici quelques réponses.

Est-ce-que porter le T-Shirt « Glorieuse as fuck » va vous rendre Glorieuse, féministe ou toute puissante ? Absolument pas. Tout simplement parce que vous l’êtes déjà. C’est un t-shirt qu’on aime beaucoup, vraiment bien coupé, fait au Portugal. L’ensemble des profits permettront de financer les activités politiques des Glorieuses et faire en sorte que les femmes aient autant de privilèges que les hommes. Par exemple, nous sommes allées la semaine dernière à l’Assemblée Nationale pour être auditionnées dans le cadre de l’élaboration d’une loi visant à lutter contre la précarité des femmes dans le monde du travail.

Est-ce qu’écrire dans le carnet « Liberté, Egalité, Sororité » va vous permettre de devenir Virginia Woolf ou Virginie Despentes ? En toute transparence, j’ai essayé et je suis toujours Rebecca Amsellem. J’adore ce carnet. C’est un super mélange de citations inspirantes et d’espaces pour écrire ses pensées. Ses romans. Ses to-do listes. Bref, ce que vous aimez écrire. On espère que cela vous plaira autant qu’à nous !

Crédits photo : Laurence Revol pour Wear Lemonade 

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