Le lien important entre les troubles de l’alimentation et les traumatismes Vous appréciez cette newsletter ? Vous pouvez la transférer à une personne de votre choix pour la lui faire découvrir et lui proposer de s’abonner ici pour la recevoir tous les mercredis (ou presque). Les troubles des conduites alimentaires (TCA) concernent en France près d’un million de personnes. Ce site Internet regroupe des recommandations pour toutes les personnes qui en ressentent le besoin. Cette semaine, nous publions ce texte écrit par Giulia Surois, publié en premier lieu sur Aeon et disponible pour la première fois en français ici. Giulia Surois est une psychologue agréée vivant et travaillant à Washington, DC. Elle se spécialise dans le traitement des troubles de l’alimentation à la fois en tant que clinicienne et chercheuse et elle est l’autrice de Learning to Thrive (2019). Sur le même sujet, je vous suggère cet entretien publié il y a quelques mois avec l’autrice Lauren Malka. Lire la newsletter en ligne ici – https://lesglorieuses.fr/tca-2 Pour une personne ayant subi un traumatisme, un trouble de l’alimentation peut être l’une des séquelles. Et cette information devrait influencer leur rétablissement. Avant de commencer à traiter des personnes souffrant de troubles de l’alimentation, je nourrissais de nombreuses idées fausses sur ces maladies. Au départ, j’adhérais à la croyance commune selon laquelle les troubles de l’alimentation découlaient d’un désir de perdre du poids, conséquence d’un régime trop sévère. Je supposais également que la plupart des personnes souffrant de troubles de l’alimentation se livraient principalement à des restrictions alimentaires, poussées par le désir d’avoir un corps plus mince. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à travailler avec ces personnes en tant que clinicienne que j’ai pris conscience de la complexité de ces troubles. Les troubles de l’alimentation sont un groupe de maladies cérébrales qui affectent la relation d’une personne avec la nourriture et son corps. Ensemble, ils touchent jusqu’à une personne sur dix à un moment ou à un autre de sa vie. Les symptômes d’un trouble de l’alimentation peuvent inclure une variété de comportements : restriction calorique, purge, frénésie alimentaire, utilisation de laxatifs, rituels alimentaires, exercices compulsifs, etc. Les troubles alimentaires sont rarement isolés et coïncident souvent avec l’anxiété, la dépression, un trouble de la toxicomanie ou une autre pathologie. Les antécédents d’exposition à des traumatismes sont apparus comme un autre dénominateur commun à de nombreuses personnes souffrant de troubles de l’alimentation. L’exposition à un traumatisme se réfère ici à une expérience caractérisée par un fort sentiment d’horreur ou d’impuissance. Il peut s’agir d’un événement unique, comme une agression sexuelle ou un accident de voiture, d’une expérience épisodique, comme une catastrophe naturelle, ou de circonstances plus durables, comme la négligence dans l’enfance. Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un diagnostic spécifique qui fait référence à un ensemble de symptômes pouvant survenir après un traumatisme, comme un fort sentiment de vigilance ou un sentiment de détresse face à des rappels de l’expérience traumatisante. Les recherches menées au cours des vingt dernières années ont mis en évidence un lien étroit entre les traumatismes et les troubles de l’alimentation. Plus précisément, les résultats montrent que, parmi les personnes dont les symptômes de troubles alimentaires sont les plus graves, il y a une plus grande probabilité d’antécédents de traumatisme et de diagnostic concomitant de SSPT. Les abus sexuels durant l’enfance, la forme de traumatisme la plus étudiée chez les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, ont été reconnus comme un facteur de risque important pour la gravité ultérieure des symptômes. Dans une étude publiée en 2020, mes collègues et moi-même avons constaté que, sur plus de 600 adultes en traitement pour un trouble de l’alimentation, près de 50 % répondaient aux critères du syndrome de stress post-traumatique. Ce chiffre contraste fortement avec le taux de prévalence du SSPT au cours de la vie, qui est de 6,8 % dans la population générale. Les traumatismes peuvent précipiter et exacerber les symptômes des troubles de l’alimentation. Beaucoup de clinicien·ne·s spécialisé·e·s dans les troubles de l’alimentation pourraient noter cette association du fait que leurs patient·es présentent souvent des antécédents de traumatismes, mais ignorer les recherches qui mettent en lumière cette association. Il existe peu de thérapies fondées sur des données probantes et axées sur cette interaction spécifique. Corrélation n’est pas synonyme de causalité, et nous ne pouvons pas encore tirer de conclusions définitives sur les traumatismes augmentant directement le risque de troubles de l’alimentation. Des facteurs biologiques et environnementaux contribuent à l’étiologie des troubles alimentaires, et l’interaction entre ces éléments est complexe. Il est également important de garder à l’esprit que de nombreuses personnes souffrant de troubles de l’alimentation n’ont subi aucun traumatisme. Néanmoins, les données disponibles à ce jour suggèrent que, pour de nombreuses personnes, un traumatisme peut précipiter et exacerber les symptômes d’un trouble de l’alimentation – et il y a de nombreuses façons de relier les points. Les témoins d’un trouble alimentaire, tels que les parents, les ami·e·s ou les partenaires d’une personne, se sentent souvent impuissant·e·s et désorienté·e·s. Dans de nombreux cas, le fait de replacer les comportements dans le contexte d’une réaction à un traumatisme peut aider à donner plus de sens aux maladies et à ouvrir la voie vers la guérison. L’un des traits caractéristiques d’une expérience traumatisante est un sentiment intense d’impuissance ou de perte de contrôle. À la suite d’un traumatisme, on redoute souvent que quelque chose de grave se reproduise. Tenter de contrôler sa taille, sa forme ou son Les neurosciences contribuent à mettre en lumière l’impact profond que les traumatismes peuvent avoir sur le psychisme. Des recherches ont montré que les personnes souffrant d’un syndrome de stress post-traumatique ont tendance à présenter une activation perturbée dans certaines régions du cerveau. L’une de ces régions, le cortex insula, soutient la perception des informations sensorielles telles que l’orientation, la température et le toucher. Les scanners cérébraux des personnes souffrant de troubles de l’alimentation ont permis de constater des Les indices de faim, de satiété et de douleur physique et émotionnelle ne sont pas aussi faciles à percevoir pour ces personnes. Pourquoi est-ce important ? La plupart d’entre nous avons un sens aigu de la relation de notre corps avec la faim et la satiété, tout comme nous sommes conscient·e·s de la douleur physique et émotionnelle. C’est ce que l’on appelle la conscience intéroceptive, que nous utilisons pour répondre aux signaux que nous envoie notre corps. Lorsque nous avons faim, nous cherchons à manger. Lorsque nous sommes tristes, nous recherchons le réconfort. Lorsque notre ventre est plein, lorsque notre humeur Cependant, les personnes souffrant de troubles de l’alimentation font systématiquement état de niveaux inférieurs de conscience intéroceptive, ce qui signifie que les signaux de faim, de satiété et de douleur physique et émotionnelle ne sont pas aussi faciles à percevoir pour elles. Lorsqu’elles commencent le traitement, nombre d’entre elles éprouvent des difficultés à identifier l’expérience de la faim ou de la satiété. En l’absence de repères internes, leur alimentation peut sembler très mécanique. De même, de nombreuses personnes souffrant de troubles de l’alimentation se sentent souvent engourdies émotionnellement et physiquement et peuvent même connaître des moments de dissociation totale, au point de ne plus sentir certaines parties de leur corps ou de se sentir généralement mal à l’aise dans leur peau. Il est fréquent qu’une personne souffrant d’un trouble de l’alimentation se trompe grandement sur la taille et la forme de son corps lorsqu’elle se regarde dans un miroir ou sur une photo. Ces déficits sont souvent présents alors que d’autres parties du cerveau fonctionnent à plein régime. J’ai constaté que, pour beaucoup de mes patient·e·s, l’expérience d’un traumatisme semble préparer le terrain pour cet état dissociatif, et que le trouble alimentaire est une manifestation de la déconnexion. Lorsque la communication entre le cerveau et le reste du corps est rompue, les problèmes s’ensuivent. La relation d’une personne avec la nourriture et l’alimentation peut devenir dépourvue d’intuition ou de spontanéité. Cet engourdissement constitue un cadre idéal pour le développement des troubles de l’alimentation. Pour certain·e·s, les comportements liés aux troubles alimentaires peuvent servir à réguler un système nerveux qui a été détourné par un traumatisme. Comme nous l’avons mentionné, la restriction alimentaire peut être un moyen de se sentir maître de la situation après une expérience extrême d’impuissance. Pour d’autres, les crises de boulimie et les comportements purgatifs procurent un sentiment de soulagement et peuvent être renforcés par une libération de dopamine. L’hyperphagie en elle-même peut apporter un sentiment de réconfort au milieu d’un tumulte intérieur. Ces comportements peuvent représenter une tentative désespérée de ressentir quelque chose, n’importe quoi, lorsque le corps est engourdi et détaché. Lorsque je travaillais dans un centre pour les troubles alimentaires, j’ai traité une jeune femme que j’appellerai Kylie. Elle avait été maltraitée par un membre de sa famille pendant toute son enfance. Tout comme certaines personnes traumatisées utilisent d’autres types de règles et d’ordre pour établir un sentiment de contrôle, Kylie se pesait plus de trente fois par jour et suivait son apport calorique dans un journal complexe. Certaines personnes souffrant de SSPT consomment des substances pour se désensibiliser, ou adoptent des comportements impulsifs pour se distraire des expériences internes douloureuses ou les éviter. Pour Kylie, cet évitement s’est manifesté par des crises de boulimie et des comportements purgatifs. Cela lui a permis de vivre une expérience corporelle qui l’a détournée de la honte et de la colère qu’elle abritait au plus profond d’elle-même. La capacité à identifier et à nommer les expériences émotionnelles est l’une des compétences émotionnelles les plus importantes que l’on acquiert en grandissant. Lorsqu’une personne peut reconnaître et décrire avec précision des états tels que la tristesse, la colère et la culpabilité, elle peut agir pour répondre à ses besoins en demandant du soutien, en faisant une pause ou en cherchant du réconfort. Un aspect important de ce processus est physique : lorsque je me sens en colère, je remarque une augmentation de mon rythme cardiaque et une sensation de picotement dans mes mains. La culpabilité, quant à elle, se caractérise par un creux profond dans l’estomac. Notre capacité à percevoir ces signaux physiques et physiologiques nous permet de prendre des décisions en fonction de nos émotions. De nombreuses personnes traumatisées éprouvent des difficultés à étiqueter leurs émotions, car ces signaux sont atténués par l’engourdissement ou l’anxiété. Les recherches suggèrent que les personnes souffrant de troubles de l’alimentation ont également des difficultés à identifier les émotions, par rapport à la population générale et aux personnes souffrant d’autres troubles psychologiques. Le corps subit alors le poids de ce que l’esprit n’est pas en mesure de traiter. Les traumatismes sont associés à des sentiments accablants tels que la peur, le dégoût et la colère. Le traitement de ces sentiments nécessite un sentiment de sécurité et de confiance dans la capacité de l’individu à les tolérer. Mais les personnes traumatisées doivent souvent traiter leur douleur sans disposer du langage nécessaire pour l’exprimer. Leur réaction peut prendre la forme d’une consommation de substances, d’une automutilation ou d’autres comportements impulsifs ou autodestructeurs. Pour une personne souffrant d’un trouble de l’alimentation, cela peut se traduire par des restrictions, des crises de boulimie et des comportements purgatifs. Pour Kylie, les crises de boulimie et les comportements purgatifs étaient un moyen d’évacuer la colère et la peur qui l’avaient submergée lorsqu’elle était enfant. C’était aussi un moyen d’éviter la honte. La honte est l’un des principaux moteurs des troubles de l’alimentation et une conséquence fréquente des traumatismes. Lorsqu’un événement traumatisant se produit, il peut ébranler la croyance d’un individu que le monde est sûr et ordonné. Plutôt que d’accepter la réalité que des choses horribles peuvent arriver à des personnes irréprochables, il est souvent plus facile pour quelqu’un d’endosser la responsabilité lui-même. (Si une mauvaise chose m’est arrivée, alors je dois être une mauvaise personne ; paradigme restauré.) Il s’agit d’un processus cognitif appelé « assimilation », qui a un effet d’entraînement sur l’image de soi et le sentiment de valeur. Nombre de mes patient·e·s qui ont subi un traumatisme et qui s’en veulent croient également qu’ils ne méritent pas de se reconstruire. Pour les personnes souffrant d’un trouble de l’alimentation, la honte est souvent une vulnérabilité fondamentale et elle est associée à des niveaux élevés de dégoût à l’égard du corps. De plus, lorsqu’une personne est submergée par la honte, elle peut commencer à organiser sa vie autour d’un désir d’éviter le sentiment d’exposition qui accompagne ce sentiment. Les troubles de l’alimentation peuvent être une véritable torture, réduisant à néant la capacité d’une personne à exister dans son corps avec aisance. Il s’agit de maladies à multiples facettes qui peuvent toucher des personnes de toute taille et de tout poids. Mais ils sont encore trop souvent perçus comme un régime poussé à l’extrême. Pour les personnes souffrant de troubles de l’alimentation qui ont également des antécédents de traumatisme, les comportements liés aux troubles de l’alimentation pourraient, dans un certain sens, être considérés comme des symptômes du syndrome de stress post-traumatique – un moyen de faire face au sentiment de déconnexion après le traumatisme, de communiquer ses besoins ou de rétablir un semblant de contrôle. Nombre de ces personnes ont suivi des traitements pour troubles de l’alimentation où l’accent était mis sur la nourriture. Lorsqu’elles sont renvoyées dans leur environnement familial, le stress et les éléments déclencheurs liés au traumatisme peuvent relancer des mécanismes d’adaptation inadaptés. Il est probable que de nombreuses personnes souffrant de troubles de l’alimentation réagiraient mieux, comme Kylie, à un traitement des traumatismes. J’ai constaté de manière empirique que le fait de se concentrer sur les symptômes du syndrome de stress post-traumatique en utilisant des protocoles de traitements fondés sur des preuves, tels que la thérapie cognitivo-comportementale tenant compte des traumatismes, la thérapie par exposition prolongée et la thérapie du processus cognitif, peut entraîner des changements positifs dans les comportements liés aux troubles de l’alimentation. Lorsqu’une personne se sent mieux dans sa peau et plus résiliente face aux déclencheurs de traumatismes, l’hypervigilance associée au SSPT diminue et, avec elle, le besoin de bloquer les expériences internes douloureuses ou de s’en distraire. Le manque d’attention accordée à l’intersection de ces maladies affaiblit la capacité des clinicien·ne·s, des familles et autres soignant·es à y répondre efficacement. Pour des personnes comme Kylie, il est essentiel de mieux comprendre la relation entre les traumatismes et les troubles de l’alimentation et de mettre en œuvre des thérapies qui ciblent les endroits où traumatismes et troubles de l’alimentation se chevauchent. Liste de choses que je recommande Si vous avez quelque chose à me recommander, une recette de cuisine, un endroit pour aller faire un jogging, un livre à lire, nʼimporte quoi : je suis preneuse, il suffit de répondre à cet email ! Le média L’Importante met à l’honneur le documentaire « Screams before silence », de Sheryl Sandberg et Anat Stalinsky relate de ces atrocités à l’occasion du 7 octobre 2024 Ne les oublions pas. Pour celles et ceux qui souhaitent le voir, voici le lien. Dans la newsletter IMPACT – Dans le monde, les femmes hétérosexuelles atteintes de maladies graves sont plus susceptibles d’être abandonnées par leur partenaire que les hommes hétérosexuels. En Égypte, certaines familles peuvent même empêcher les femmes et les filles malades d’accéder à des soins. Les professionnel·les de santé du pays affirment que les attitudes patriarcales ont conduit à un système médical à deux vitesses où le genre détermine l’accès aux soins. Lisez l’article “Quand des femmes en Égypte sont abandonnées parce qu’elles tombent malades”, par Faten Sobhi. Vous aimez les collages qui paraissent dans cette newsletter ? Rendez-vous sur Papiers Collés <3 #8Novembre16h48 – Nous sommes à un mois de la date où les femmes peuvent théoriquement s’arrêter de travailler car elles ne sont plus payées pour le faire. Un message de notre partenaire, Pour Les Femmes et la Science Les femmes ne représentent encore que 43% des étudiants dans les formations scientifiques universitaires et pourtant leurs recherches vont changer le monde. Le 18e Prix Jeunes Talents France L’Oréal-UNESCO Pour Les Femmes et la Science récompense 35 doctorantes et post-doctorantes, sélectionnées par un jury de haut-niveau de l’Académie des sciences. Nous vous proposons d’en découvrir trois : Jehanne Aghzadi œuvre à améliorer le suivi des maladies neurodégénératives. Son doctorat porte plus particulièrement sur la sclérose en plaques et sur une protéine appelée TWEAK qui joue un rôle dans l’inflammation du système nerveux. Ses recherches pourraient permettre un meilleur suivi médical des patients atteints de cette maladie. « Enfant, dit-elle, j’ai souffert de claustrophobie, ce qui m’a conduit à vouloir comprendre les mécanismes cognitifs en jeu – comment et pourquoi mon cerveau réagissait de cette manière et comment a-t-il finalement guéri ? Au-delà de cette soif de savoir, c’est l’opportunité d’explorer l’inconnu qui rend la science si passionnante pour moi ». Marine Dubreucq consacre sa recherche à améliorer la formation des sages-femmes à la santé mentale périnatale. Marine Dubreucq exerce aujourd’hui comme sage-femme en psychiatrie périnatale à Saint-Etienne et elle est également doctorante en épidémiologie depuis 2022. A propos des femmes en science, elle déclare : « Nous ne pouvons pas nous permettre de « perdre des idées » en écartant la moitié de la population mondiale » Malia Lasalo étudie les microorganismes marins pour soigner les maladies inflammatoires chroniques. L’objectif principal est d’évaluer notamment leur capacité à moduler le système immunitaire. Cette approche vise à proposer des solutions thérapeutiques aux personnes souffrant de maladies inflammatoires chroniques, tout en valorisant la biodiversité des territoires ultra-marins. « En tant que femmes scientifiques, dit-elle, nous pouvons aussi devenir des modèles inspirants pour les futures générations, les encourageant à croire en leur capacité et à repousser les limites imposées par la société. » Le monde a besoin de science, et la science a besoin des femmes. Ceci est un message proposé par la Fondation L’Oréal.
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