Présentée par Une femme dépasse les hommes : on la force à s’arrêter, par Rebecca AmsellemMercredi 13 mars 2019 Je vous rassure, je ne me suis pas découverte une passion pour les courses de bicycle et j’ose croire que c’est la seule fois que je vais parler de cette course dans Les Glorieuses. Les hommes et les femmes y commencent la course au même endroit mais les hommes partent avant et les femmes un peu après. Jusqu’en 2006, il existait une version « femmes » de la course et tout se passait bien. Les hommes partaient les premiers, arrivaient les premiers, acclamés tels des chefs de gouvernement qui auraient permis de réduire drastiquement le nombre de féminicides et Mais seulement cette année, dix minutes après le début de leur course, les femmes ont été forcées de s’arrêter pour qu’elles ne puissent pas dépasser les hommes. Nicole Hanselmann, cycliste Suisse de 27 ans, se rapprochait dangereusement du peloton masculin quand les organisateurs ont pris la décision d’arrêter la sportive. « Le jury de la course vient de dire que nous devions neutraliser la Une femme forcée de s’arrêter pour empêcher qu’elle « Il est temps que les femmes prennent le pouvoir », « place aux dames », « si les femmes ne réussissent pas c’est qu’elles sont trop timides, pas assez tenaces… » pouvions-nous entendre le 8 mars dernier. Sauf que ce n’est pas si simple. Et Hanselmann en est l’exemple. L’histoire de Nicole Hanselmann fait écho au besoin de la société patriarcale de reléguer les femmes au second plan. Je ne vois pas meilleure image pour Le caractère symbolique de cette humiliation est un énième exemple de ce que doivent subir les femmes dans notre société. On en trouve l’origine dans la dichotomie nature/culture, héritée, comme le souligne l’autrice spécialisée dans les questions environnementales, Pascale d’Erm, d’Aristote. L’influence de cette dichotomie, « n’est pas un dualisme parmi d’autres : il est à l’origine de la dévalorisation des femmes dans la réflexion philosophique et de leur absence de la vie publique. Il fonde notre mode de pensée occidentale en opérant une hiérarchisation qui semble définitive entre la Pour se réapproprier l’espace public, plusieurs écoles. On Cette approche implique de redéfinir les rapports de domination grâce à la lutte écologique. Comment ? En commençant par renouer un lien avec la nature. « Un nouveau rapport à la nature émerge, fait non plus d’appropriation et de domination, mais de réciprocité et de coopération. Cette éthique inspire la redéfinition de l’écologie, de la science et de la culture et entraîne une forme de pouvoir relevant non plus du ‘pouvoir sur’, mais du ‘transformationnel’. » (Pascale d’Erm) Cette transformation est permise grâce à la redéfinition du care. Le care, pour reprendre les mots de Carol Galligan citée par Pascale d’Erm, c’est « la capacité à se soucier, à éprouver de la sympathie, de la compréhension et de la sensibilité pour le destin de certains êtres particuliers et à se porter responsables pour d’autres ». « Le care est féministe – et non pas féminin – car il est avant tout contes taire des valeurs de la société patriarcale. « le care n’appartient plus aux femmes, car cela supposerait qu’elles soient toujours aimantes et bonnes au risque de s’oublier, d’étouffer leurs « propres Le care a longtemps été relégué au second plan dans la hiérarchie de pensée occidentale car les femmes y étaient plus nombreuses (ou les femmes y étaient plus nombreuses car il a été relégué au second plan, peu importe la causalité, la conséquence est la même), de la même manière qu’Hanselmann a été arrêtée pour ne pas qu’elle bouscule la hiérarchisation établie entre les femmes et les hommes dans la course de vélo. Et pourtant, c’est bien de cette hiérarchisation dont nous pouvons nous soucier. En la bousculant, nous remettons en cause l’ordre établi, les fondements des inégalités entre les femmes et les hommes. Chambarder la structure PS : la newsletter Les Glorieuses a désormais 104,385 lectrices et lecteurs et c’est grâce à vous. MERCI. Vous connaissez une personne qui pourrait aimer cet édito, transférez-lui l’email ou recommandez-lui la newsletter 🙂
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