Pourquoi il est temps d’abroger la clause de conscience des gynécologues sur l’IVG par Rebecca AmsellemMercredi 27 mars 2019 « C’est pas génial, je suis d’accord » a déclaré Agnès Buzyn, notre ministre de la Santé à propos de la clause de conscience sur l’IVG. Cette clause de conscience faisait partie des nombreux compromis consentis par Simone Veil pour faire passer la loi sur l’IVG en 1975. Remettons-nous dans le contexte : l’Assemblée Nationale est alors majoritairement à droite, conservatrice, opposée à l’avortement. Pour faire passer la légalisation, la Ministre intègre de nombreuses conditions : Crédit image : @Hexelot, Instagram. Je partage complètement l’avis d’Agnès Buzyn : « C’est pas génial, je suis d’accord ». Pourquoi ne pas la supprimer alors ? Vendredi soir dernier (spoiler, il n’y avait alors pratiquement personne sur les bancs de l’Assemblée), la députée Sylvie Tolmont (Parti Socialiste) a proposé un amendement de la loi pour supprimer cette double clause : « En France, l’IVG est légale depuis 43 ans. Pour autant, les professionnels de santé ne sont pas tenus de pratiquer cet acte comme le souligne spécifiquement l’article 22-12-8 du code de Santé Public. Disposer du droit d’interrompre volontairement une grossesse signifie également pouvoir le faire en toute sécurité. Il « Je pense que votre amendement est une fausse bonne idée : à la fois sur le fond et à la fois sur la forme. » a déclaré la Ministre de la Santé. Elle précise que si l’objectif de cet amendement est d’obliger les médecins qui sont contre à pratiquer des avortements, ce ne sera pas le cas. Sauf que ce n’est Sauf que… c’est faux. Sur le site de l’ordre des médecins, il est indiqué que la clause de conscience est « le droit de refuser la réalisation d’un acte médical pourtant autorisé par la loi mais qu’il estimerait contraire à ses propres convictions personnelles, professionnelles ou éthiques » (et un point pour l’inclusivité des professionnelles, non je rigole). « Sauf urgence vitale, le médecin n’est pas tenu de pratiquer l’acte demandé ou nécessité par des conditions particulières. Mais, conformément aux dispositions du code de déontologie médicale (art. 47, R.4127-47 du code de la santé publique*), s’il se dégage de sa C’est au médecin de trouver un autre praticien·ne pour la patiente. Sauf que. Imaginons ensemble. Vous êtes enceinte. Vous ne voulez pas être enceinte. Vous décidez d’avorter. Vous vous tournez vers un·e professionnel·le de santé pour recourir à une IVG. Ce·tte médecin vous dit « Je ne pratique pas cet acte, car je suis contre mais vous pouvez aller untel ou unetelle. » Que se passe-t-il alors ? Vous culpabilisez. Une fois de plus. Cette disposition ajoute une charge culpabilisante. La société patriarcale implique – parmi de nombreux sujets – que ce sont aux femmes de s’adapter au comportement des
Les opposants à la suppression de la double clause de conscience pour l’IVG ne sont pas des libertaires supporters du bien-être des femmes. Si quelques un·e·s clament qu’il s’agit d’un moindre mal pour garantir aux femmes en « situation de détresse » une bonne prise en charge, cela masque la réalité de la lutte. Être contre l’IVG n’est pas une opinion, être contre la pratique de l’IVG n’est pas un choix, c’est une lutte contre l’égalité. Les opposants – et les messages que je reçois l’attestent – ont deux objectifs : le premier est de se battre pour que tout·e·s les professionnel·le·s de santé qui ont une opinion négative L’idée n’est pas d’obliger les gynécologues réfractaires aux IVG à faire cette procédure – ce serait un calvaire pour les patientes. L’objectif est de faire en sorte qu’à l’avenir le métier de gynécologue soit synonyme d’assistance aux femmes et à leur appareil reproductif si elles en ont un. Un·e gynécologue doit être une personne qui n’a aucun problème avec les IVG. Supprimer la clause de conscience PS : si vous voulez soutenir ce mouvement, vous pouvez signer cette pétition initiée par Madeline Da Silva. 1/ Information club ✨// Vous n’êtes pas encore membre du club ? Rejoignez-nous pour participer tous les mois à nos ateliers, nos clubs de lectures et nos talk. Bonus : en avril, on fait gagner aux Glorieuses deux places pour aller voir la conférence de Michelle Obama… stay tuned 2/ La NASA annule son expédition 100% féminine, faute de combinaisons taille « M » sur l’ISS. 3/ Lallab présente Le Muslim Women’s Day. 4/ Égalité hommes-femmes : comment l’« index » gouvernemental masque la persistance des discriminations. 5/ Les 11 % : 6/ Le « féminisme décolonial » selon la politologue réunionnaise Françoise Vergès. 7/ Le « matriarcat » à travers le monde. 8/ Le digital ne règle rien aux inégalités hommes-femmes. 9/ L’info qui nous vient d’un tweet de Laélia Véron : « En latin, lupa (louve) = prostituée, parce qu’elles imitaient le cri du loup pour signaler leur présence aux clients. La « lupa » qui adopte Romulus et Rémus était sans doute une prostituée, mais certains ont préféré inventer une histoire de louve plutôt que d’admettre ça! » 10/ Espagne : la droite offre de ne pas expulser les migrantes si elles font adopter leur bébé.
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